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Ilan , mort parce que juif.
Montségur
Article mis en ligne le 21 février 2006

Ce que confusément nous craignions et pressentions est arrivé.

De la manière la plus barbare qui soit.

Ilan, ce jeune français qui avait devant lui toute une vie à accomplir, s’est trouvé brutalement confronté à des pratiques d’une férocité qui remonte loin dans la psyché, là ou nichent les instincts les plus bas, là ou guette le mal absolu.

Mais déjà les médias mettent en avant l’inconscience du groupe à l’origine de l’enlèvement et de ce meurtre abject.

Pour un peu, si nous laissions dire, bientôt les mêmes sociologues de l’excuse et de l’explication avanceraient les toujours mêmes arguments du milieu social, de la déshérence sociale, en se gardant bien de prononcer le seul mot qui puisse s’imposer à des esprits sensés, le mot asocial.

Et ce sont les mêmes médias, qui, hier soir, mentionnaient comme si c’était là l’objet du scandale, et non cet assassinat et les conditions qui l’ont entouré, les incidents, certes déplorables, qui se sont produits à la fin de cette marche en faveur de la vérité.

Rien, ou presque, n’est dit des doutes qui nous hantent, ou des certitudes qui nous habitent, sur des éléments troubles de ce crime. Bien au contraire le message est asséné à la population : il s’agit là d’un crime crapuleux, et n’allons surtout pas chercher du côté de l’origine de la victime, et pas plus du côté de l’origine des bourreaux, une motivation, comment dire, communautaire, pour ne pas dire communautariste.

Car il est bien connu, en France, que lorsque la communauté juive est agressée, et depuis quelques années de manière récurrente et de plus en plus violente, celle-ci a fâcheuse tendance à se replier sur elle-même.

Pour démentir ces mensonges que l’on serait en droit de qualifier de mensonges d’Etat, il sera nécessaire de rappeler la présence, dans la marche spontanée de dimanche, de personnes d’origines diverses, et non spécifiquement juives, venus là en qualité de citoyens d’un pays qui ne se reconnaît plus dans l’expression de cette barbarie qui progresse dangeureusement.
En d’autres termes, cette affaire regarde la France dans son entier.

Pour démentir les autres mensonges, la chape de plomb qui pesait sur la malheureuse famille d’Ilan et traduite dans le traitement médiatique est en train de voler en éclat.

Ainsi, Ruth Halimi, la maman dIlan, affirme dans une interview au quotidien israélien Haaretz, dans son édition du 20 février : « si Ilan n’avait pas été juif, il n’aurait pas été assassiné »

Qui, mieux que sa famille, confrontée à la sauvagerie du gang depuis le début, est mieux qualifiée pour accuser ?

Par ailleurs, sur le soupçon de communautarisme voici qui est éclairant : c’est d’un journal israélien, qui a pour premier objectif d’établir et de faire connaître la vérité, que les éléments jusqu’alors passés sous silence par les médias français sortent au grand jour.

A quelle vérité veut-on nous empêcher d’accéder, sinon que ce meurtre est le signe tangible, s’il en était encore besoin, et nous aurions volontiers fait l’économie et de ce signe, et de la souffrance qui l’accompagne, de la lente désagrégation de notre société, ou des contre modèles prennent forment, et ce de manière monstrueuse.

A quelle manque de vigilance veut-on nous restreindre, sinon que le manque patent de courage politique, pour ne pas dire de lâcheté, nous a conduit là ou nous en sommes, à cette frontière indécise entre la soumission à la force brute et l’abandon de notre liberté, dont la première, la sécurité des personnes, est mise à mal de manière exemplaire depuis trop d’années.

Il est temps, et pour ce pays que nous aimons, et pour sa population en mal de repères, de se reprendre, et vite !

De reconquérir cette dignité perdue au fil des renoncements successifs.

De démontrer, par une mobilisation la plus large possible, faisant appel à ce qui dans l’humain peut nous unir, par delà toutes nos différences et toutes nos divergences, que nous refusons d’entrer dans la barbarie consentie.

De refuser les messages de haine et l’idéologie mortifère qui ont conditionné, et conditionnent encore, les vecteurs de ce poison sont hélas assez nombreux, ce passage de la condition humaine à la condition prédatrice.

Par dessus tout, nous exigeons la clarté ! Et que ce qui est passé sous silence au sujet des véhicules de la haine doit être dit, reconnu comme tel, et non passé au tamis des considérations géopolitiques.

Celle-ci est la condition première afin de recouvrer la lucidité de l’analyse et les moyens à mettre en œuvre pour stopper cette dérive.

Pour qu’Ilan ne soit pas mort en vain.



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