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Le Hamas fait allusion à une trêve de longue durée en échange d’un retour aux frontières de 1967
Par Arnon Regular, Correspondant de Haaretz - questionscritiques.free - Traduit de l’anglais par Jean-François Goulon
Article mis en ligne le 30 janvier 2006
dernière modification le 20 février 2006

Une trêve de longue durée (hudna) avec Israël est possible si Israël se retire derrière ses frontières d’avant 1967 et libère les prisonniers palestiniens, a déclaré ce lundi à CNN le dirigeant du Hamas, Mahmoud Zahar.

« Nous pouvons nous attendre à établir notre Etat indépendant sur la superficie d’avant 67 et nous pouvons accorder une hudna de longue durée », a dit Zahar à Wolf Blitzer de CNN.

Zahar a posé toute une série de conditions qui selon lui pourraient conduire à des années de coexistence aux côtés d’Israël. Il a déclaré que si Israël « est prêt à répondre à notre exigence nationale de se retirer des zones occupées en 67 ; à libérer nos prisonniers ; à stopper leur agression ; à établir un lien géographique entre la Bande de Gaza et la Cisjordanie ; à cet instant, avec la garantie d’autres parties, nous accepterons d’établir notre Etat indépendant et nous nous donnerons une, deux, 10 ou 15 années afin de voir qu’elle est la véritable intention d’Israël après cela ».

Quand on lui pose la question sur l’appel du Hamas à la destruction d’Israël, Zahar ne dit pas si cela reste toujours l’objectif. « Nous ne parlons pas du futur, nous parlons du présent », a-t-il dit.

Zahar soutient qu’Israël n’a aucune véritable intention d’accepter un Etat palestinien, en dépit des accords internationaux, y compris la Feuille de Route pour la Paix au Moyen-Orient.

Tant qu’Israël n’aura pas dit quelles seront ses frontières définitives, le Hamas ne dira pas s’il reconnaîtra jamais Israël, a déclaré Zahar. « Si Israël est prêt à dire quelle est la frontière officielle, alors après cela nous répondrons à cette question ».

À la question : Le Hamas renoncera-t-il au terrorisme ? Zahar répond que la définition du terrorisme n’est pas juste.

Israël « tue des gens et des enfants et supprime notre système agricole - c’est du terrorisme », a-t-il déclaré. « Lorsque les Américains attaquent le monde arabe et islamique, que ce soit en Afghanistan ou en Irak, et qu’ils jouent un jeu pourri au Liban, c’est du terrorisme ». Il a décrit le Hamas comme étant un « mouvement de libération ».

Le Hamas ne s’opposera pas à des négociations entre Abbas et Israël

Le Hamas ne s’opposera au Président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas si ce dernier décide de négocier avec Israël, a déclaré dimanche le directeur adjoint du bureau politique du Hamas, Moussa Abou-Marzouk.

Dans une interview qu’il a donnée à Al-Hakayik, affilié au Fatah, Abou-Marzouk a déclaré : « Abou Mazen [Abbas] et Yasser Arafat ont négocié avec Israël et le Hamas s’y est opposé sans entrer en conflit avec eux. La Hamas fera avec les Accords d’Oslo exactement comme les Arabes ont fait avec les frontières dessinées au Moyen-Orient par l’impérialisme britannique et français ».

Abou-Marzouk, qui est considéré comme étant un modéré, a ajouté : « nous ne voulons pas la guerre avec Abou Mazen. Le rejet de l’idée de négociations [avec Israël] était la position du Hamas jusque là et selon mon opinion nous pouvons tomber d’accord sur une formule avec Abou Mazen en ce qui concerne toutes les questions sensibles sur lesquelles nous sommes en désaccord ».

Abou-Marzouk a ajouté qu’il pensait que le Hamas ne faisait pas face à un ostracisme international à la suite des élections et « qu’il ne changera pas ses principes. L’Autorité Palestinienne a fait de nombreuses promesses, des bonnes et des mauvaises, et des déclarations catégoriques n’ont pas leur place ici. Nous ne nous occupons pas du passé, nous regardons vers l’avenir ».

Dans cette interview donnée à Al-Hakayik, dont le rédacteur en chef est Bilal al-Hassan, un ancien militant du Fatah et neveu d’Hani al-Hassan (membre du Comité Central du Fatah), Abou-Marzouk a essayé d’atténuer la tension entre les deux organisations.

Il a concédé que la dimension de la victoire du Hamas avait été une cause de « confusion » parmi ses dirigeants, mais il a ajouté que « la confusion née d’autres facteurs liés au problème palestinien était plus grande ».

Il a déclaré que le Hamas discutait en ce moment de la formation du gouvernement et que ces questions seraient clarifiées « d’ici quelques jours à deux semaines ».

« Etant donné que le système palestinien de gouvernement est un régime présidentiel », a-t-il dit, « Abou Mazen détient la responsabilité suprême du processus de former le cabinet, en se basant sur sa propre position, alors que le Hamas sera responsable des nominations ministérielles et du fonctionnement du cabinet ».

Selon Abou-Marzouk, le Hamas recherchera un gouvernement d’unité nationale, mais n’a pas encore décidé s’il acceptera de remplir les positions de Premier ministre et de porte-parole du parlement, ou si un cabinet de technocrates sera formé de personnalités extérieures au Hamas.



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