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Jouer petit contre l’Iran ne marchera pas
Par Mark Steyn - Adaptation française de Simon Pilczer, volontaire de l’IHC
Article mis en ligne le 30 janvier 2006

Laissez moi voir. D’un côté, nous avons un régime qui met la pression à toute vapeur pour aller de l’avant avec son programme nucléaire, et dont le président a menacé d’effacer un autre État souverain de la surface de la carte.

Et de l’autre côté des négociations, nous avons le Secrétaire Principal de Sa Majesté britannique pour les Affaires Étrangères et le Commonwealth. Un membre de « l’EU 3 » - l’équipe franco-germano-britannique que Washington a laissée prendre la tête des négociations avec l’Iran - Jack Straw a pris grand soin de souligner qu’aucune action militaire contre Téhéran n’est envisagée par lui ou par personne d’autre. Mais pour donner le signe qu’il perd patience avec les mollahs, les officiels travaillant avec Straw ont indiqué qu’ils se préparent à considérer qu’ils sont préparés à considérer la possibilité d’envisager peut-être la considération d’une motion possible pour envisager des sanctions devant le conseil de Sécurité de l’ONU pour considérer la possibilité de considérer.

Mais ne vous ne faites pas de souci, ils ne font pas grimper cette affaire plus qu’il n’est nécessaire. D’abord, la Grande-Bretagne envisage « des sanctions ciblées étroitement telles qu’une interdiction de voyager aux dirigeants iraniens ».

On va leur montrer : des missiles iraniens peuvent quitter l’espace aérien iranien, mais le ministre adjoint du commerce ne pourra pas. Plus de voyages pour les collections de printemps ou pour skier à Gstaad pour la liste A des ayatollahs.

Pas besoin de le dire, le ministre adjoint allemand des affaires étrangères, Gernot Erler, a déjà averti que cela pourrait aller trop loin, et que des sanctions pourraient bien faire plus de mal à l’Europe qu’aux Iraniens. Peut-être est-ce qui passe pour le jeu du bon flic / méchant flic, avec Herr Erler suggérant aimablement aux voyous qu’ils pourraient vouloir coopérer ou bien il devrait envoyer son pote Jack pour déchirer leurs tickets pour la première de Michael Moore au festival du cinéma de Cannes.

Mais si j’étais le président Ahmadinejade ou les ayatollahs les plus farfelus, je retournerais dans ma tête le traitement de gant d’enfant de l’UE en me disant : Bingo, si c’est là le respect que nous avons avant que les têtes nucléaires soient totalement opérationnelles, imagine-toi comment ils nous traiteront alors l’an prochain. A propos, l’hypothèse dans la presse européenne que la charge nucléaire explosive ne sera pas prête avant trois ou quatre ans est ridiculement optimiste.

Ainsi toute stratégie occidentale qui consomme du temps est en faveur du régime. Après tout, l’expérience de la formation du président Ahmanetenvapasdici a été sa participation à la prise de l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran en 1979. Je crois que c’était Andreï Gromyko qui remarqua que, si les étudiants avait monté le même coup organisé à l’ambassade soviétique, Téhéran aurait été transformé en cratère dès l’heure du déjeuner.

Alors que peut-on faire ? Dès à présent, l’Iran peut compter sur au moins deux vetos au Conseil de Sécurité contre toute action significative de la « communauté internationale ». De même pour ceux penchant pour la voie unilatérale, la difficulté pour les Etats Unis et Israël est qu’il n’y a vraiment pas de résolution du problème de type Osirak - une frappe chirurgicale rapide, aller et retour. Dans la majorité des décomptes, il y a une tendance ascendante vers environ deux cents sites potentiels répartis à travers de larges limites de terrains divers, depuis des forteresses de montagnes éloignées, à des banlieues résidentielles. Pour toutes les neutraliser, il faudrait une campagne de bombardement continu durant plusieurs semaines, et avec les dommages collatéraux habituels aux écoles, aux hôpitaux, etc..., couverts tout au long par CNN et la BBC. Pendant ce temps, le Sud shiite irakien se transformerait en un autre triangle sunnite pour les forces de la coalition. Chaque défi au monde civilisé commence comme une contestation des volontés - et au cours de l’histoire récente des Iraniens, depuis le Shah et le siège de l’ambassade jusqu’à « l’insurrection » irakienne et les brefs extraits enregistrés de Jack Straw, ce défi leur indique que l’Occident ne peut rallier la force de la volonté nécessaire pour les obliger à reculer.

Mais, avec la déstabilisation par l’Iran de l’Irak et leur parrainage des groupes terroristes du Liban et de l’Autorité Palestinienne, assurément pour un budget du renseignement des USA de 44 milliards de $, il ne devrait pas être difficile de trouver suffisamment d’argent disponible pour leur donner un avant-goût de leur propre médecine. Qui, après tout, aime le régime de Téhéran ? Les gouvernements russe, chinois et Nord Coréen et Straw l’obséquieux semble-t-il, mais il est moins évident que le Peuple iranien soit de cet avis. La majorité de la population d’Iran est plus jeune que la Révolution : qu’ils soient ou non « pro-américains » comme on le prétend parfois, il n’ont pas de souvenirs du Shah ; tout ce qu’ils ont jamais connu est leur république islamique délabrée où le taux de chômage est actuellement de 25 %. Si la guerre éclate, ces jeunes hommes en surplus seront en uniforme pour défendre leur patrie. Pourquoi ne pas exploiter leur excès d’énergie dès à présent ? Comme les terroristes étrangers l’ont démontré en Irak, vous n’avez pas besoin d’un soutien local important pour donner l’impression (aux moins aux gauchistes occidentaux) d’une insurrection populaire. Ne serait-il pas faisable de changer de direction et de promouvoir les dissidents quelque peu léthargiques en quelque chose d’un peu plus vivant ? S’ils peuvent nous déstabiliser, pourquoi ne pourrions-nous pas les déstabiliser ? Téhéran occupé à une répression interne trouvera plus difficile de faire monter ses prétentions à un statut de superpuissance régionale.

Qui d’autre pourrions nous provoquer ? Eh bien, avez-vous vu cette histoire dans le ’Sunday telegraph’ britannique ? Huit gardes frontières du régime ont été kidnappés et menacés de décapitation par un groupe sunnite fanatique dans le Balouchistan iranien. Je suis d’avis que les shiites sont à long terme un bien meilleur pari comme Musulmans réformables, mais comme il y a 6 millions de sunnites en Iran et qu’ils sont la majorité dans certaines provinces, ne serait-il pas possible de donner au régime leur propre triangle sunnite pour les plonger dans un bourbier du style Vietnam ?

Aucune option n’est sans risque, bien que certain soient exagérés, y compris la colère régionale contre toute action occidentale : comme l’Egypte et l’Arabie saoudite l’ont montré, il n’y a pas beaucoup de régimes arabes sunnites qui souhaitent vraiment vivre sous le parapluie nucléaire d’une superpuissance shiite perse. Et pour le chef le plus sensible à cette perspective, une raison supplémentaire de faire échouer le junior Assad à Damas, c’est de souligner qu’il y a un prix à payer en étant trop ’cosy’ avec Téhéran.

Que le Secrétaire d’Etat britannique dorlote les mollahs est particulièrement indigne, dans la mesure où l’Iran a une stratégie : le conseiller principal du président, Hassan Abbassi, l’a fondée sur l’hypothèse que « la Grande-Bretagne est la mère de tous les maux » - les maux étant l’Amérique, l’Australie, Israël, et les Etats du golfe, qui sont tous la progéniture de l’Empire britannique.

Le croit-il vraiment ? Eh bien, chaque risque doit être pesé contre la certitude que l’Iran utiliserait sa capacité nucléaire de la même manière qu’elle a déjà utilisé ses autres capacités : en soutenant des groupes terroristes qui opèrent contre ses ennemis. Dans ce sens, que l’Amérique soit ou non en guerre avec l’Iran, l’Iran est déjà en guerre contre l’Amérique.


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