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Sharon et l’espoir d’Israël
Carmela Shamir - Porte-parole Ambassade d’Israël en Belgique et au Luxembourg
Article mis en ligne le 17 janvier 2006
dernière modification le 16 janvier 2006

Dans le livre de George Orwell, « 1984 », le régime au pouvoir avait inventé un langage nouveau : « la guerre c’est la paix et la paix c’est la guerre ». L’interview de Leila Shahid publiée le 7/1 dernier dans ‘Le Soir’ nous rappelle ce langage : « Ariel Sharon n’a pas cherché à faire la paix, il a cherché à imposer la paix », précise-t-elle.

Leila Shahid préfère-t-elle l’armée israélienne dans Gaza au nom du sacro-saint principe des ‘pourparlers pour aboutir à un accord qui permettra le retrait ?’. Lorsque la direction palestinienne s’était engagée à intégrer ce principe en 1993 dans le cadre du processus d’Oslo, et qu’Israël rétrocéda à « son partenaire de l’autre côté de la table » les grands centres urbains de Gaza et de Cisjordanie, le monde entier fut témoin d’une vague d’attentats terroristes émanant de ces villes palestiniennes et dirigés contre les civils israéliens, et qui eurent finalement pour conséquence de torpiller Oslo.

Et le monde entier a pu être témoin, une seconde fois en août 2000, de l’abandon de ce sacro-saint principe à Camp David, où la seule réponse du « partenaire de l’autre côté de la table » aux propositions israéliennes fut le recours, par la direction palestinienne, à la violence et au terrorisme.

Pourquoi Leila Shahid évite-t-elle d’évoquer le terrorisme palestinien et ses conséquences tragiques, tant pour la population israélienne que pour la population palestinienne, ainsi que pour la poursuite du processus de paix ? Est-elle la dernière à ne pas être convaincue que les Israéliens sont en droit d’attendre d’un partenaire véritable qu’il soit en mesure, et si pas, qu’il affiche du moins une volonté ferme et visible, de mettre fin à des agissements qui tiennent constamment la vie quotidienne de sept millions d’Israéliens en otage ? Qu’en n’agissant pas, ce « partenaire » se disqualifie en tant que partenaire ? A chaque fois qu’il y a progrès, il y a terreur. Et l’Autorité Palestinienne, pour qui l’Europe montre tellement d’empathie, n’a jusqu’à présent rien fait pour combattre ce fléau, soutenu activement d’ailleurs par la Syrie et l’Iran.

S’interroger sur la capacité d’un gouvernement israélien à prendre des décisions et prétendre que les Palestiniens en dépendent pour chaque instant, c’est poser un faux problème. La question véritable porte sur la capacité du leadership palestinien à s’imposer comme partenaire, à saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent. Ben Gourion, Begin, Rabin, Sharon ont pu s’imposer et forger la destinée de l’Etat d’Israël en adoptant une attitude réaliste, en prenant des risques, aussi en interne, à chaque fois que l’histoire offrait une opportunité. Le Professeur Bichara Khader termine sa carte blanche du 11 janvier en citant Ben Gourion. Nous, Israéliens, rêvons de pouvoir citer, à notre tour, le premier Ben Gourion palestinien !

En évacuant Gaza, Ariel Sharon a commis un acte destiné à améliorer énormément la qualité de vie des deux populations, dans un contexte d’impasse politique. Un acte unilatéral certes, un virage qu’on aurait préféré amorcer et négocier en partenariat. Mais qui a tout de même été salué dans le monde entier. Israël, comme tout pays, a le droit et le devoir d’améliorer le destin de sa population. C’est exactement ce qu’Ariel Sharon a fait en évacuant Gaza. Le monde aurait-il préféré qu’Israéliens et Palestiniens restent captifs du chantage extrémiste et du terrorisme ?
Pour la grande majorité des citoyens israéliens les actes d’Ariel Sharon symbolisent l’espoir de ne plus voir encore une poignée de main « historique » retransmise par les média du monde entier se transformer en chimère. Ils traduisent par contre le début d’un lent et douloureux processus vers deux Etats. Sharon incarne cet espoir pour la gauche israélienne aussi. C’est ce qui explique sa popularité et la grande douleur de l’ensemble de la société israélienne de ne pas pouvoir le voir continuer ce parcours.

La manière dont l’état de santé du Premier Ministre israélien a été illustrée et les nombreux commentaires et analyses sur son parcours m’ont profondément interpellée. Souvent, la nuance a fait défaut, pour céder la place aux clichés et à la traditionnelle mise à l’index d’Israël.

Espérons qu’Ariel Sharon retrouve une meilleure santé. Les Israéliens, autant que les Palestiniens, sont en droit de recevoir de la communauté internationale le soutien et des encouragements dans les moments difficiles.



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