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Bande de Gaza-Sud Liban : mêmes causes, mêmes effets
David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 30 décembre 2005

En cette fin d’année 2005, les tirs de Katiouchas sur le nord d’Israël et de Qassam sur le sud du pays ont repris, après une courte accalmie.

Peu importe que les auteurs de ces attaques soient la branche libanaise d’Al Qaïda et non pas le Hezbollah chiite, soutenu par l’Iran, donc sunnite, au nord et qu’au sud le Djihad islamique ait pris le relais du Hamas.

Les faits sont là.

Le retrait de la Bande de Gaza qu’Israël avait parfaitement le droit de décider unilatéralement n’aura donc été, à cet égard, que d’une faible utilité.

Il s’avèrera, cependant, opportun à long terme, car, ne seraient-ce que pour des raisons démographiques, Israël ne pouvait pas prétendre se maintenir dans ce territoire.

Pour en revenir aux tirs de Qassam, on saura gré au correspondant (anonyme) du journal Le Monde (du 30 décembre 2005, p. 4) d’avoir relevé « qu’aucun Israélien n’a été tué par ces tirs, dont seulement 160 ont atteint le territoire hébreu » (souligné par nous - selon la même source il y aurait eu 240 tirs depuis la fin du retrait israélien).

Faudra-t-il attendre qu’il y ait, effectivement, des morts pour que la communauté internationale (expression commode utilisée pour désigner, de fait, le néant de la société internationale) se rende compte des raisons de cette situation ?

Dans la Bande de Gaza, comme au sud-Liban, les activités terroristes (n’oublions pas que le terrorisme vise à faire peur pour atteindre un but politique, qu’il y ait ou non, d’ores et déjà des victimes...) sont facilitées, par la carence des autorités politiques.

Au sud-Liban, malgré les exhortations successives, adressées depuis de nombreuses années, par les Nations Unies (www.desinfos.com/article.php?id_art...), les autorités libanaises refusent toujours d’exercer leur autorité.

Et il est patent que la présence, depuis.....1978, des « casques bleus » de la FINUL (Force intérimaire des Nations Unies au Liban - souligné par nous) n’est d’aucune utilité s’agissant de faire face à des activités de terroristes.

Ce « mauvais exemple » conforte la position des autorités israéliennes qui se sont toujours méfiées d’une présence onusienne.

A la différence des « casques bleus » implantés, depuis 1974, sur le plateau du Golan (FNUOD : Force des Nations Unies pour l’observation du désengagement), qui ont réussi dans leur mission d’interposition entre des forces armées régulières, des forces militaires ne sont pas adaptées à une mission de police.

La surveillance de groupements plus ou moins clandestins nécessite d’autres moyens que ceux utilisés pour contrôler des mouvements de troupes.

De même, dans la Bande de Gaza, l’Autorité (sic) palestinienne qui a réclamé, à cor et à cri, le départ d’Israël se révèle tout aussi incapable d’empêcher les enlèvements crapuleux d’Européens, dans ce territoire, que de s’opposer au lancement de Qassam.

Indépendamment de ces faiblesses congénitales des autorités libanaises ou palestiniennes, les raisons profondes de ces activités terroristes sont de deux ordres.

Tout d’abord, il y a l’appui qu’apportent, officieusement, voire officiellement, certains Etats à ces activités terroristes.

Chacun sait que des responsables terroristes ont « pignon sur rue » à Damas et que l’Iran finance également certaines activités, dont celles du Hezbollah.

D’autre part, ces activités trouvent un terreau dans la misère des camps du sud-Liban, de Gaza ou de Cisjordanie.

Malgré l’importante aide financière internationale, la situation des réfugiés palestiniens n’a fait que se dégrader, au fil des ans.

La résignation des réfugiés de la 1ère génération, en voie de disparition donne naissance à la colère des jeunes, déplus en plus nombreux.

L’enrôlement dans les mouvements terroristes devient une source de revenus, sinon dans le monde ici-bas, du moins dans l’au-delà....

Il est trop facile de persister à évoquer, à propos de ces lancements de Qassam, qui, donc, n’auraient pas entraîné de morts du côté israélien le fait que « dans le même temps , Israël a procédé à l’assassinat de nombreux militants au moyen de missiles tirés par hélicoptère ».

L’attachement du Quai d’Orsay au respect du droit international, à chaque fois qu’Israël procède à des « éliminations ciblées » rappelle, de sinistre mémoire, l’attachement de la France au principe de « non-intervention » , lors de la guerre civile espagnole.

Hitler et Mussolini ne s’embarrassèrent pas de tels scrupules.

Venant après l’absence de réaction à la remilitarisation de la rive gauche du Rhin, en 1936, contraire au traité de Versailles, Hitler sut tirer profit de la faiblesse des Etats démocratiques....



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