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Les crimes dits d’honneur ou assassinat de femmes ont doublé chez les Palestiniens sans que Mahmoud Abbas n’y change rien...

Hélène Keller-Lind

mardi 25 février 2014, par Desinfos

Le « crime d’honneur  » est de plus en plus tendance chez les Palestiniens. Cela signifie que les Palestiniens, qui ne risquent pas grand chose aux yeux de la loi, tuent de plus en plus souvent les femmes dépendant d’eux, si d’aventure elles sont soupçonnées d’avoir fauté, voire avoir eu l’intention de le faire. Le nombre de ces crimes a doublé en un an. Pourtant lors de la découverte du corps d’une jeune fille massacrée par son oncle et son cousin puis jetée dans un puits où elle agonisa, Mahmoud Abbas avait promis de changer la loi permettant en quelque sorte ce type de meurtre. Il n’en a rien fait, trop occupé sans doute àvilipender Israë l. Ce qui étonne le plus c’est que les organisations humanitaires de tout poil ferment les yeux...

Un phénomène connu

On ne peut pas dire que le phénomène soit inconnu. En décembre dernier le site d’Al-Arabyia publiait un article en anglais sur le sujet avec ce titre : « les Palestiniens voient une tendance inquiétante dans l’augmentation des crimes « d’honneur »  ». . « Une pratique dont on ne parle qu’en chuchotant  » nous dit-on de ce type de crime. Dont des exemples sont donnés, tel celui de « Rasha Abu Ara, 32 ans, mère de cinq enfants, qui une nuit de novembre dernier fut battue àmort et pendue àune branche d’arbre noueuse comme badge monstrueux de « l’honneur de la famille  » retrouvé  ».

Vingt-sept femmes assassinées en 2013, « honneur  », héritages et incestes

Ce sont vingt-sept femmes qui furent ainsi mises àmort en 2013, soit le double du chiffre de 2012, dans les Territoires palestiniens. Sans compter celles qui survécurent mais furent copieusement battues ou enfermées et maltraitées pour un soupçon dans une « culture  » ou la femme ne vaut que par sa virginité et / ou sa fidélité. Sans compter aussi que parfois des querelles d’héritage – même si en islam la femme ne compte que pour moitié en la matière - sont ainsi réglées sous prétexte de « faute  » entachant « l’honneur  » de la famille. Comme sont parfois réglés aussi les cas d’inceste....soit « je te viole et je te tue et pas de traces...  »

Par ailleurs, il est évident que tous les cas ne sont pas connus étant donné que la société palestinienne, comme la plupart des sociétés avoisinantes, la jordanienne, notamment, approuvent ce type de comportement. Hors de question de badiner ou de songer badiner avec l’honneur...Dans le reportage d’Al-Arabiya un jeune homme d’Accaba, gardant l’anonymat, admet que ces pratiques « semblent venir d’un autre âge  » mais ajoute qu’elles sont « la norme  »...

On imagine dès lors l’angoisse perpétuelle dans laquelle vivent les jeunes filles et femmes palestiniennes qui peuvent aisément faire l’objet de soupçons dans une société fermée ou tout se sait, ou tout est censé être connu, ou les allées et venues sont surveillées...

Vaines promesses de Mahmoud Abbas

Nous avions évoqué cette question ici même àplusieurs reprises. Tout comme les vaines promesses faites àplusieurs reprises par Mahmoud Abbas. Notamment en 2011 lorsque le corps d’Ayah Barad’iyya, étudiante de 21 ans assassinée 13 mois plus tôt, avait été retrouvé, ce qui avait défrayé la chronique. Le dirigeant palestinien avait promis alors d’amender la loi jordanienne en vigueur qui facilite ces passages àl’acte, les coupables ne risquant pas grand chose...Promesses restées sans suite...Le dirigeant palestinien n’étant sans doute pas réellement opposé àce type de barbarie. Les violations des droits de l’homme sous gestion de l’Autorité palestinienne ne s’arrêtant d’ailleurs pas là...

Dossier de Palestinian Media Watch : quelques voix palestiniennes s’élèvent

Aujourd’hui l’Observatoire des Médias Palestiniens, Palestinian Media Watch – PMW -, publie un rapport sur la question. Citant, entre autres, Hanan Ashrawi, membre du Comité exécutif de l’OLP, qui s’insurge contre de telles pratiques qu’elle décrit comme étant des « excuses  » pour justifier les violences faites aux femmes. Dans le numéro du 23 février 2014 de Al-Hayat Al-Jadida, elle « condamne fortement le meurtre d’une jeune fille de 15 ans de Jabalia par son père et le meurtre d’une autre jeune femme de 17 ans de Khan Yunis [ àGaza cette fois ] par son frère, meurtres commis le même jour  ».

En aoà»t 2012, rapporte PMW, Hanan Ashrawi avait été nommée membre d’un comité comprenant également le ministre de la Justice Ali Mahana, « pour examiner, entre autres, la loi sur le statut de la personne. Pour améliorer et amender les lois pour que les droits des femmes palestiniennes soient protégés et les défendre contre l’oppression, la violence et la discrimination  ». Rien n’a été modifié...

D’autres voix s’élèvent contre le laxisme de la loi, comme celle de la Directrice de la Coordination du ministère des Femmes, Nabila Rizq. Les cas de crimes dits d’honneur commis en réalité pour des raisons de cupidité étant dénoncés par ailleurs par Nasreen Qawas, coordinatrice du Projet « Droit àl’Héritage  ».

On rappellera que même Amira Hass, journaliste très favorable aux Palestiniens s’élevait contre ces pratiques et le laxisme de l’Autorité palestinienne en la matière dans [un article publié en 2011 par Haaretz..http://www.haaretz.com/print-edition/features/is-the-palestinian-

Une question se pose : que font donc tous les humanistes épris de justice, s’en prenant toujours àIsraë l, pour tenter d’aider les femmes palestiniennes ?