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Réaction de la Presse Israélienne à l’attentat de Hadera :
service de Presse de l’ambassade de France en Israël
Article mis en ligne le 27 octobre 2005

« Tsahal s’apprête à lancer une opération de grande envergure dans les Territoires palestiniens », indique le Haaretz dans sa manchette tandis que le Yediot Aharonot annonce « la guerre contre le Jihad ».

La presse donne le bilan de l’attentat survenu hier à Hadera et dans lequel 5 personnes ont perdu la vie tandis que 55 autres ont été blessées, dont certaines grièvement. Le Haaretz soutient qu’en réaction à l’attentat d’hier à Hadera ainsi qu’aux tirs de roquettes Qassam et à l’attentat perpétré il y a onze jours à Goush Etsion, Ariel Sharon et son ministre de la Défense S. Mofaz, qui se sont réunis hier soir, « ont donné le feu vert pour lancer une opération militaire qui durera vraisemblablement plusieurs jours. La cible de cette opération est essentiellement le Jihad islamique, qui a revendiqué hier l’attentat ».

« Hier vert minuit, précise le Haaretz, Le ministre de la Défense s’est rallié aux recommandations de l’armée, s’agissant d’une opération de grande envergure dans le nord de la Samarie et d’une prompte riposte en cas de tirs de roquettes Qassam sur les localités du Neguev occidental. En Samarie, la zone d’action concernée comprendra les villes de Jenine et de Tul Karem, ainsi que les villages importants tels que Kabatiyé, Yaabed, Atil, Tsida et Yillar. Tsahal imposera le bouclage de ces dernières localités et y procèdera des arrestations d’activistes du Jihad.

Pour le Yediot Aharonot, « nous sommes revenus hier à l’endroit où nous nous trouvions très exactement en 2004, avant le décès d’Arafat ». Comme à cette époque, l’armée a bénéficié hier du feu vert de l’échelon politique pour lancer une vaste offensive, comme si Arafat se trouvait encore à la Moqata : l’armée revient pour une période illimitée dans le nord de la Samarie, zone évacuée il y a à peine deux mois.

Le quotidien précise que « le Jihad islamique, dont l’infrastructure dans le nord de la Samarie a été mise en place depuis près d’un an, est à l’origine d’attentats sophistiqués et meurtriers ». Pour une organisation de ce type, exister depuis un an est un sacré bout de temps, un trop long bout de temps, estime le journal. « D’autant plus que l’armée et le Shin Beit connaissaient son existence et savait que l’organisation projetait un attentat dans les limites de la Ligne verte. Des actions ont été menées contre le Jihad, ajoute le Yediot, mais quelque chose n’a pas marché comme on l’espérait. C’est pourquoi à présent, une action concentrée est menée pour démanteler cette infrastructure dont les ramifications se retrouvent jusqu’à Tul Karem. Reste à savoir si l’échelon politique aura suffisamment de force pour faire face aux pressions internationales qui ne manqueront pas d’être exercées ».

Commentaires :

« N’allez pas croire que si Israël n’avait pas éliminé Luay Saadi, le Jihad islamique serait resté tranquille. Ceux qui le pensent sont des naïfs qui n’arrivent pas à se faire à l’idée que parmi les Palestiniens, certains veulent nous tuer, quoi qu’il arrive ». C’est par ces termes que Yaron London débute son éditorial publié dans le Yediot Aharonot. Saadi était un personnage clé au sein du Jihad, précise l’éditorialiste avant d’ajouter que cette organisation n’est pas signataire de la trêve et ne participera pas aux élections législatives en janvier prochain.

Saadi, précise encore Y. London, agissait sur les ordres de son commandement basé à Damas et tirait son inspiration d’Iran : son élimination n’a fait que précipiter la date du prochain attentat programmé ; l’épargner n’aurait rien changé à la situation.

Le commentateur estime par contre que « notre crime est la lenteur avec laquelle se construit la barrière de sécurité et les points de passage ». « Si le mur avait été érigé à proximité de la Ligne verte et autour des grands blocs d’implantations, sa construction n’aurait pas été retardée par des atermoiements juridiques. Les tentatives faites pour modifier le tracé pour soit disant ‘améliorer’ notre sécurité, nous coûtent bien cher puisque plusieurs dizaines de personnes ont perdu la vie ».

Pour Alex Fishman du Yediot Aharonot, l’opération de grande envergure prévue en Samarie contre le Jihad islamique « sert à dissimuler les manquements permanents dans la construction du mur de sécurité ». Quatre ans et demi après la décision gouvernementale, affirme le journaliste, « nous constatons sur le terrain une barrière truffée de trous. Plusieurs milliards ont été investis mais le mur comprend 30 points de passage où, pour la moitié d’entre eux, ne passent que des véhicules à plaques jaunes (plaques minéralogiques israéliennes). Les Palestiniens ont vite compris qu’à ces points de passage dédiés aux Israéliens, les contrôles étaient totalement déficients : ce sont là de véritables autoroutes du terrorisme. Un jour viendra où les responsables devront payer, prédit A. Fishman.

Quant à Ben Caspit, commentateur du Maariv, il estime qu’ « il faudra nous habituer à cette situation » : de temps à autre, une organisation quelconque (généralement le Jihad islamique) parviendra à perpétrer un attentat en Israël. Il considère que l’attentat d’hier ne pouvait être une riposte à l’élimination de Saadi : « il s’inscrit dans une série d’attentats programmés par Saadi lui-même avant sa mort », soutient Caspit.

Le commentateur remarque qu’ « il y a dix ans, presque jour pour jour, Fetahi Shekaki, à l’époque dirigeant du Jihad lorsque cette organisation insolite n’en était qu’à ses débuts, a été éliminé par le Mossad - selon des sources étrangères - à Malte. Nous pensions alors que cette disparition, qui nous a tous réjoui (y compris Y. Rabin), marquait le déclin de cette organisation marginale. Au lieu de cela, nous avons vu se développer la plus meurtrière des organisations existantes à l’heure actuelle ».

Faut-il opter pour la retenue et donner leurs chances aux modérés ? se demande le journaliste du Maariv, ou faut-il maintenir sans cesse la pression sur les extrémistes ? Peut-on venir à bout du terrorisme ? Difficile à savoir répond Caspit avant de prédire que les mois qui viennent ne seront ni simples, ni calmes, et que tout se passera désormais en Judée et en Samarie.



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