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Percée de la campagne obscurantiste BDS aux États-Unis : l’American Studies Association se moque éperdument du progrès, des femmes et des droits de l’homme...
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 18 décembre 2013

Succès de propagande pour les propagateurs de la campagne de boycott, désinvestissement et sanctions – BDS – anti-israélienne obscurantiste dont l’intense lobbying a persuadé quelque 825 membres d’un syndicat de chercheurs et d’enseignants américains de voter le boycott académique d’Israël. Une American Studies Association, moins importante qu’on le prétend, aveuglée par des considérations politiques, qui se soucie en réalité bien peu du progrès ou des femmes, citoyennes de seconde classe dans une région où de graves violations des droits de l’homme sont monnaie courante dans la plupart des pays entourant Israël.

Un succès médiatique pour une poignée de votes

Indéniable succès médiatique du vote de ceux qui ont répondu favorablement à l’appel au boycott académique lancé par l’American Studies Association – ASA -, qui se décrit comme étant "l’association la plus importante et la plus vieille se consacrant à l’étude interdisciplinaire de la culture et de l’histoire américaines". Succès médiatique car l’information a été très largement reprise. Or l’ASA ne compte que 5.000 membres individuels ainsi que 2.200 membres institutionnels, tels que des bibliothèques. Seuls 1252 de ses membres ont participé au vote en ligne concernant cet appel au boycott académique d’Israël...et ce ne sont que 66,05 % d’entre eux qui se sont prononcés en sa faveur, soit quelque 825 membres...La population des Etats-Unis s’élevant à plus de 314 millions de personnes....Et c’est là que réside justement tout le talent des propagandistes des campagnes anti-israéliennes faisant prendre pour un raz-de-marée ce qui ressemble à une tempête dans un verre d’eau...

La manière dont France 24, par exemple, rend compte de ce vote est révélatrice de ce succès de la propagande anti-israélienne. On lit, en effet, sur son site ce chapeau : « C’est une première aux États-Unis », ce qui est vrai. Mais ensuite : « L’appel au boycott académique d’Israël par l’un des principaux syndicats américains de chercheurs et d’enseignants a été approuvé à une écrasante majorité sur fond d’intense polémique ». Ce qui est déjà bien moins vrai car l’importance de l’ASA est très relative, se cantonnant à son domaine bien précis, qui est celui des études américaines. Puis on lit : « ce prestigieux parterre d’enseignants et de chercheurs accepte donc le principe d’une rupture des relations avec des établissements publics israéliens de recherche et les programmes académiques soutenus par l’État hébreu. La résolution approuvée cite »l’occupation par Israël de la Palestine”, les “programmes illégaux de colonisation de terres palestiniennes” et la construction du mur “en violation de la législation internationale” pour justifier cet appel au boycott, adopté à l’unanimité du directoire le 4 décembre« . Les États-Unis auraient “une responsabilité particulière à prendre position, car c’est l’un des plus importants fournisseurs d’aide militaire à l’État hébreu”, avait expliqué au “New York Times” Curtis Marez, président de l’ASA et enseignant à l’université de Californie ».
Ligne politique claire et manque de rigueur académique
On voit ici clairement la ligne politique adoptée par l’ASA et son maque de rigueur académique car ces doctes universitaires oublient qu’il s’agit de territoires disputés, dont les villes principales, pour ce qui est de la Judée Samarie, sont contrôlées par une Autorité palestinienne, qui garde le pouvoir bien que son mandat n’ait pas été renouvelé, et Territoires dont le sort fait l’objet de négociations en cours. L’ASA oubliant aussi que la Bande de Gaza est gérée totalement par le Hamas, un mouvement terroriste qui a arraché le pouvoir à l’Autorité palestinienne dans des affrontements fratricides sanglants, dont le mandat n’a pas non plus été renouvelé faute d’élections en bonne et due forme...
Un succès s’inscrivant dans une campagne globale bien orchestrée, financée principalement par des deniers occidentaux

Très satisfaite ce qui est une percée médiatique de ce côté-là de l’Atlantique, l’agence de presse palestinienne Maan News rapporte la nouvelle, ajoutant que " Ce vote revêt une importance particulièrement historique étant donné que les États-Unis sont l’un des alliés les plus forts d’Israël et lui versent plus de trois milliards de dollars d’aide par an.
Cette campagne a été soutenue par la Campagne Américaine pour le Boycott Universitaire et Culturel d’Israël (USACBI), une organisation scientifique majeure avec près d’un millier de soutiens venus de nombreux universitaires américains éminents.
La Campagne Palestinienne pour le Boycott Universitaire et Culturel d’Israël a été officiellement lancée en 2004 par la société civile palestinienne pour faire pression sur l’Etat d’Israël pour qu’il en finisse avec ses violations systématiques des droits humains des Palestiniens, y compris le droit à l’éducation".

L’ASA s’offusque des « attaques » israéliennes oubliant qu’il s’agissait de légitime défense...

Ce vote intervient après des mois d’un intense lobbying palestinien par l’ USACBI, cet organisme ad hoc bien organisé, ne manquant clairement pas de moyens et de relais politisés. Les fonds venant des subventions généreuses européennes ou américaines notamment dont vit une Autorité palestinienne incapable de créer des emplois, gangrénée par la corruption et qui bafoue les droits de l’homme... Le Conseil National de l’ASA qui avait adopté « le boycott académique d’Israël » à l’unanimité le 4 décembre dernier, avant que cette décision soit soumise à un vote en ligne de ses membres, en explique la gestation qui débuta en 2006, lorsque la décision de boycotter Israël dans ce domaine avait déjà été examinée à la demande du Comité International de l’Association « pour répondre » aux attaques d’Israël contre le Liban et Gaza". Pour mémoire, si Israël avait lancé une offensive en 2006 contre des cibles du Hamas – organisation terroriste, rappelons-le - à Gaza, c’était pour libérer Guilad Shalit, ce jeune Franco-israélien, pris en otage par le Hamas sur le territoire israélien. Quant à l’offensive menée contre le Hezbollah cette même année, elle avait été déclenchée par une attaque d’une patrouille dans le nord d’Israël par le mouvement terroriste libanais qui avait tué des soldats et avait pris deux d’entre eux en otage, faisant croire qu’ils étaient en vie des mois durant avant d’échanger leur corps contre la libération de terroristes.
De cela vous ne trouverez pas un mot venant de ces universitaires se disant soucieux de justice et de vérité historique...

BDS, un boycott d’Israël, ce qui a, pour une fois, le mérite de la franchise

Quant à l’USACBI, cette campagne spécifiquement américaine a été lancée, dit-elle « en réponse à l’appel de la société civile palestinienne de rejoindre le mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israël". Elle ne s’embarrasse pas des faux-semblants habituels voulant que cette campagne ne vise »que« les produits des soi-disant »colonies« . Israël est clairement désigné ici. Et tant pis pour la liberté que prétendent défendre l’USACBI, la campagne BDS ou l’ASA...tant pis aussi pour le progrès de la recherche...comme on le voit dans ce nouvel appel de cet organisme visant à mettre à mal la coopération entre le prestigieux Technion de Haïfa – où se côtoient pour le meilleur étudiants et enseignants juifs et arabes – et la non moins prestigieuse Université américaine Tant pis pour le progrès, la recherche scientifique...Tout cela pour prétendument en finir avec ce qui est décrit comme »l’apartheid" israélien, ces universitaires et chercheurs déformant sciemment les réalités et le sens même de ce concept...

Des dossiers bien pires dans la région ? « Il faut bien commencer quelque part », répond, sans rire, le président de l’ASA
S’adressant au New York Times qui a consacré deux articles
à ce jour à cette mesure discriminatoire aberrante – ce qui montre l’étendue du succès médiatique de ce coup – Curtis Marez, « président de l’ASA, professeur agrégé d’études ethniques à l’Université de Californie, San Diego », déclarait qu’auparavant « l’American Studies Association n’a jamais appelé à un boycott académique des universités d’aucune nation.... » Ce boycott est donc une première et vise les universités d’un pays ayant accumulé les Prix Nobel en quelques décennies, donnant leur chance à tous ses citoyens – comme la député Haneen Zoabi qui fraternise avec le Hamas et milite à qui mieux contre un Israël qu’elle n’hésite pas à taxer de racisme alors qu’elle est diplômée des universités de Haïfa et de Jérusalem... - On voit là la justesse et l’intelligence de la démarche. Le New York Times poursuit : « Il n’a pas contesté que de nombreux pays, y compris un grand nombre de voisins d’Israël, sont généralement considérés comme ayant des dossiers des droits humains pires que ceux d’Israël, ou comparables, mais, dit-il, « il faut bien commencer quelque part. » On admirera la puissance de raisonnement de cet intellectuel.

Qui fait fi des milliers de morts de la guerre en Syrie, avec, justement, ces jours derniers des dizaines de victimes tuées par des bombardements de l’armée d’Assad ayant largué des barils d’explosifs sur la population de la ville d’Alep ...Une Syrie où les jihadistes, combattant au nom d’Allah, affluent pour mener la « guerre sainte » et massacrer
Cet intellectuel voulant boycotter Israël qui fait fi des quatre-vingt deux morts en Irak, pour la seule journée du 16 décembre 2013, avec quelque 8.600 morts, dont de nombreux civils depuis début 2013
Ou fait fi des blessés et tués du 11 décembre dans la ville égyptienne d’Ismailia

L’ASA se fiche éperdument du sort des femmes arabes, palestiniennes en particulier...

Cette ASA et ses distingués ethnologues qui ne disent mot du sort des femmes arabes de la région, à l’exception d’Israël où la loi les défend, soumises à un statut de demi-portion, à des mariages forcés, menacées d’être victime de « crime dit d’honneur » souvent pour un regard, un sourire, un prétexte même, comme l’inceste qu’elles ont subi ou une part d’héritage en moins, sans que leur assassin soit condamné ou condamné à grand chose pour son forfait... Ce sont quelque vingt-sept femmes palestiniennes qui ont ainsi été assassinées à ce jour. Du moins celles pour lesquelles on sait...car souvent c’est la loi du silence qui joue, ces assassinats ayant l’approbation du plus grand nombre et la peur rendant les femmes muettes...Même si, bien sûr, d’aucuns rendront responsable « l’occupation »->http://www.jpost.com/Middle-East/Pa...]

Pour se faire une idée de l’étendue de cette ségrégation, des violences qui touchent ces femmes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, citoyennes de seconde classe, il faut lire le Rapport de NGO Monitor, Observatoire des ONG, qui épingle Human Rights Watch et Amnesty International pour faire l’impasse sur ce sujet qui concerne pourtant la moitié de la population de ces pays... Voilà contre quoi l’ASA et autres intellectuels se voulant humanistes et épris de justice devraient s’investir...mais cela n’est pas à la mode, hélas pour elles...

Quant à la liberté d’expression et de la presse, violée par les autorités palestiniennes, ce que dénonce pourtant régulièrement l’agence de presse palestinienne, Maan News, le faisant encore le 17 décembre, l’ASA s’en moque éperdument aussi... Tout allant à l’avenant...
Réactions face à ce vote : cibler Israël, une aberration....

Fort heureusement l’ASA ne fait pas l’unanimité, tant s’en faut... Ainsi le New York Times rapporte que dans [l’émission sur PBS du célèbre journaliste de télévision Charlie Rose du 11 décembre http://www.bloomberg.com/video/larry-summers-charlie-rose-12-12, « Lawrence H. Summers, ancien président de l’Université de Harvard et ancien Secrétaire au Trésor, a discrédité » l’idée que de tous les pays du monde dont on pourrait penser qu’ils violent les droits de l’homme, dont on pourrait penser qu’ils mènent des politiques étrangères inappropriées, dont on pourrait penser qu’ils font mal les choses, l’idée qu’il n’y en a qu’un seul qui est digne de boycott, et c’est Israël".
Il a appelé à une sorte de boycott à l’envers, en disant que les universités devraient reconsidérer le fait de payer pour que les membres du corps professoral puissent appartenir à l’ American Studies Association ou à participer à ses événements".
De plus, "l’Association américaine des professeurs d’université, avec ses 48 000 membres, a réaffirmé sa position contre les boycotts académiques, qui, dit-elle, « s’attaque directement au libre échange d’idées », et non à ceux qui sont responsables d’oppression, étouffant précisément le type d’interaction qui contribuerait à aider droits de l’homme. L’association a noté que, pendant la période de l’apartheid, elle a soutenu les boycotts économiques de l’Afrique du Sud, mais pas de boycott académique". On ajoutera que la situation dans les territoires palestiniens n’a rien à voir avec ce qu’était l’apartheid sud-africain. Sauf à être de parfaite mauvaise foi..

Même l’éditorialiste du New York Times, Thomas L.Friedman, connu pour être très peu tendre vis-à-vis d’Israël, désapprouve. Il écrit le 17 décembre : « Je ne suis pas fan des colonies, mais je suis pas fan non plus de boycotts fanatiques, partiaux, des institutions universitaires israéliennes comme celui annoncé lundi par l’American Studies Association, ou ASA (la Chine menace de jeter dehors la presse américaine. La Russie essaie d’arracher l’Ukraine à l’Union européenne. Mais l’ASA cible Israël pour le condamner ?) Est-ce que l’ASA croit seulement que les Juifs ont droit à leur propre Etat quelque part en Palestine ? Après tout, l’ASA déclare s’opposer à »l’occupation israélienne de la Palestine« , ne précisant pas »Cisjordanie«  ».

Fidèle à lui-même, oubliant un instant que des négociations sont en cours, Thomas L.Friedman conclut : "Mais je crains pour Israël. Si Israël n’arrête pas la folie des colonies, refusant un Etat aux Palestiniens de Cisjordanie, il se conformera à la caricature de ses pires ennemis.

Un nouvel antisémitisme

Enfin, le nouvel ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis, Ron Dermer, qualifiait sur sa page Facebook cette décision de honteuse, écrivant : "Plutôt que de défendre la liberté académique et les droits de l’homme en boycottant les pays où des professeurs sont emprisonnés pour leurs opinions, l’ASA choisit pour son premier boycott de boycotter Israël, la seule démocratie au Moyen-Orient, où les universitaires sont libres de dire ce qu’ils veulent, écrivent ce qu’ils veulent et recherchent ce qu’ils veulent.

Avec cette décision, l’ASA suit d’autres organisations infâmes qui ont déformé et rendu méconnaissable la notion de droits de l’homme de sorte que les pays démocratiques qui, justement, respectent les droits humains sont présentés comme ceux qui les violent le plus.
_Quelle parodie !
Le fait de distinguer l’État juif pour le boycotter n’est pas différent des nombreuses tentatives faites à travers l’histoire pour isoler les Juifs et les assujettir à des normes différentes.
Il y a un nom pour ce phénomène. Peut-être l’un des éminents professeurs de l’ASA pourrait apprendre ce qu’il est à ses collègues boycotteurs". .



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