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Benyamin Netanyahou, le Pape François et Enrico Letta à Rome,avec, en toile de fond, Téhéran
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 2 décembre 2013
dernière modification le 3 décembre 2013

C’est accompagné de six ministres et de son épouse que le Premier ministre israélien s’est rendu à Rome le 1er décembre pour une visite de deux jours au cours de laquelle ont figuré une rencontre cordiale avec le Pape François, une visite à la grande synagogue de la capitale italienne où l’accompagnait le Président du Conseil italien pour l’allumage de la cinquième bougie de Hannouka. Avec nombre de dossiers évoqués, dont celui de l’Iran, sujet sur lequel Benyamin Netanyahou refuse de garder le silence...

Le Pape François, un accord délicat négocié depuis treize ans et un probable pélerinage en Terre Sainte

Radio Vatican, voix officielle du Vatican, fait état « d’entretiens cordiaux« entre Benyamin Netanyahou et le Pape François qu’il rencontrait pour la première fois. Ajoutant qu’un communiqué du Saint-Siège indique que les sujets abordés lors des vingt-cinq minutes qu’a duré cette rencontre ont été »la situation politique et sociale complexe du Moyen-Orient, et notamment ...la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens, avec le souhait que l’on puisse parvenir au plus vite à une solution juste et durable, dans le respect des droits des deux Parties ».

Par ailleurs « le projet d’un pèlerinage du Saint-Père en Terre Sainte a été évoqué, et l’on a affronté aussi certaines questions concernant les rapports entre les Autorités de l’Etat d’Israël et les communautés catholiques locales, ainsi qu’entre l’Etat d’Israël et le Saint-Siège, avec le souhait d’une conclusion rapide de l’Accord depuis longtemps en préparation ». Cela fait, en effet, treize ans qu’Israël et laVatican négocient les termes de cet accord portant sur « la vie, les activités et le statut fiscal de l’Eglise catholique en Israël », expliquait Mgr.Ettore Balestrero en juin 2012.

Si ces négociations durent depuis si longtemps c’est que la partie palestinienne a manifesté des inquiétudes, craignant que « le Saint-Siège reconnaisse indirectement avec cet Accord la souveraineté d’Israël sur Jérusalem Est et les autres territoires occupés depuis 1967 ». Réponse de celui qui était alors sous-secrétaire aux relations avec les Etats : « Depuis le début, nous travaillons à un accord global comprenant aussi la Schedule One, c’est à dire une liste de propriétés privées du Saint-Siège et d’autres institutions catholiques de Terre Sainte qui sont depuis des années sujettes à de fortes impositions de la part de l’Etat d’Israël. Certaines se trouvent, il est vrai, à Jérusalem Est ou dans les zones occupées. Tendant à résoudre des problèmes concrets, il a été décidé de négocier dans l’Accord que de propriétés qui ne sont ni à Jérusalem Est ni en Cisjordanie ».

De ce fait, précisait Mgr.Ettore Balestrero « il est donc inexact de dire qu’avec cet accord le Saint-Siège violerait la Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre. Cette confusion et cet alarme résultent de l’usage incorrect d’un document de travail en phase de re-élaboration, dont la première version était dépassée".
Autre point délicat : celui de la question de Jérusalem. Le Sous-Secrétaire assurant alors que la position du Saint-Siège sur Jérusalem est inchangée. Elle est exprimée dans l’Accord base entre l’OLP et le Saint-Siège et elle le sera dans l’Accord global en phase d’élaboration ». Par ailleurs, Mgr.Ettore Balestrero assurait que cet « accord n’aura aucune incidence avec ceux qu’Israël a conclu avec d’autres états », notamment l’Italie et la France.
Des relations diplomatiques relativement récentes et les points épineux...
Des relations diplomatiques ont été établies entre leVatican et Israël, d’une part, et le Vatican et l’OLP, d’autre part en 1994. Le « 15 février 2000 à Rome » eut lieu "une rencontre entre le pape Jean-Paul II et Yasser Arafat, président de l’Autorité palestinienne, à l’issue de laquelle un Accord fondamental a été signé entre le Saint-Siège et l’OLP agissant au nom de l’Autorité palestinienne.
Cet Accord reconnaît juridiquement, la présence de l’Église catholique dans les territoires sous contrôle palestinien et requiert, dans son préambule, des garanties pour Jérusalem".

On y lisait notamment : "Réaffirmant la nécessité de parvenir à une paix juste et totale au Proche-Orient, afin que toutes ses nations puissent vivre en bon voisinage et travailler au développement et à la prospérité de l’ensemble de la région et de tous ses habitants ;
Appelant à une solution pacifique du conflit palestino-israélien, qui établirait les droits nationaux légitimes et inaliénables et les aspirations du Peuple palestinien, à laquelle on ne pourra parvenir que par la voie de la négociation et de l’entente, afin d’assurer la paix et la sécurité de tous les peuples de la région sur la base de la loi internationale, des résolutions des Nations Unies et de son Conseil de Sécurité, de la justice et de l’équité ;
Déclarant qu’une solution équitable en ce qui concerne la question de Jérusalem, basée sur les résolutions internationales, est fondamentale pour une paix juste et durable au Proche-Orient, et que les décisions et les actions unilatérales modifiant le caractère et le statut spécifiques de Jérusalem sont moralement et légalement inacceptables ;
Appelant donc à un statut spécial pour Jérusalem, garanti au niveau international, qui puisse sauvegarder ce qui suit :
a) La liberté de religion et de conscience pour tous.
b) L’égalité devant la loi pour les trois religions monothéistes, leurs institutions et leurs fidèles dans la Ville.
c) L’identité propre et le caractère sacré de la Ville et son héritage culturel et religieux dont la signification est universelle.
d) Les Lieux Saints, la liberté d’y accéder et d’y pratiquer sa foi.
e) Le régime du statu quo dans ces Lieux saints là où il s’applique ;

Reconnaissant que les Palestiniens, quelle que soit leur affiliation religieuse, sont membres égaux de la société palestinienne ..."

Liberté de culte en Israël, fuite des chrétiens des Territoires palestiniens par ailleurs Judenrein

A ce propos on notera que si la liberté de culte est inscrite et bien réelle dans la démocratie israélienne, en dépit des sempiternelles accusations palestiniennes il n’en va pas de même dans les Territoires palestiniens devenus non seulement Judenrein, Mahmoud Abbas ayant clairement exprimé l’interdiction de toute présence juive dans son futur Etat, mais d’où fuient les chrétiens. Bethléem en est un exemple frappant. Cette ville encore majoritairement chrétienne il y a une vingtaine d’années a aujourd’hui une population très majoritairement musulmane. L’hostilité de l’Autorité palestinienne, camouflée lors des fêtes de Noël, notamment car source de revenus et de bénéfices diplomatiques, en étant responsable. Même s’il est de bon ton, nécessité oblige, pour les Chrétiens qui s’expriment de blâmer Israël qui, de fait, n’y est pour rien dans ces territoires contrôlés par Abbas.

News.Va notait par ailleurs que "lors de sa première rencontre avec le pape argentin..., le dirigeant israélien a offert la traduction en espagnol du livre de son père Benzion Netanyahu, un historien mort l’an dernier, intitulé « Les origines de l’Inquisition dans l’Espagne du quinzième siècle ». M. Netanyahu a rédigé ainsi la dédicace de son livre : « A sa Sainteté le pape François, un grand pasteur de notre héritage commun ».

Hannukka à la Grande Synagogue de Rome : allumage de la cinquième bougie, exemple des Maccabées face au danger iranien

La veille de cette rencontre, accompagné du Président du Conseil italien Enrico Letta, Benyamin Netanyahou assistait à la cérémonie d’allumage des bougies pour la cinquième nuit de Hanoukka et prenait la parole. Faisant allusion à ce qui aurait été une désapprobation de ses prises de position sur le dossier du nucléaire iranien et des récents Accords de Genève – qu’il a qualifiés « d’erreur historique »,compte tenu de ses carences, - à la fois sur le plan intérieur et extérieur, le Premier ministre déclarait : "Contrairement à d’autres, quand je vois que les intérêts vitaux de la sécurité des citoyens d’Israël sont en danger, je ne resterai pas silencieux.
Il est très facile de se taire. Il est très facile de se faire gentiment taper sur l’épaule par la communauté internationale, courber la tête, mais je suis engagé à assurer la sécurité de mon peuple. Je suis engagé pour l’avenir de mon Etat et contrairement à certaines époques du passé, nous avons une voix forte et claire parmi les nations et nous la ferons entendre à temps afin d’avertir du danger .
Et quant à la menace en elle-même, nous agirons contre elle au moment venu si besoin est. Je voudrais dissiper toute illusion. L’Iran aspire à se doter d’une bombe atomique. Il menacerait alors non seulement Israël mais aussi l’Italie, l’Europe et le monde entier. Il ne faudrait pas s’égarer après l’offensive de sourires. Aujourd’hui, il ya un régime en Iran qui soutient le terrorisme, facilite le massacre de civils en Syrie et arme sans relâche ses agents - le Hamas, le Hezbollah et le Djihad islamique - avec des missiles mortels.
Le régime le plus dangereux au monde ne doit pas être autorisé à avoir l’arme la plus dangereuse au monde. Comme nous avons mis en garde, et je le dis avec regret, le régime des sanctions a commencé à s’affaiblir et cela très rapidement. Si des mesures concrètes ne sont pas prises rapidement, il risque de s’effondrer et les années d’efforts vont disparaître sans rien obtenir en échange. Mais en même temps, je vous le dis et je le promets, dans l’esprit des Maccabées, nous ne permettrons pas à l’Iran d’obtenir une capacité nucléaire militaire".



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