Les explications à l’obstination anti-israélienne des journalistes français et, au-delà, de certains journalistes européens, sont nombreuses...
Les explications à l'obstination anti-israélienne des journalistes français et, au-delà, de certains journalistes européens, sont nombreuses. Identification du Palestinien au « bon révolutionnaire » du tiers-monde [1] dans la tradition qui a conduit à idolâtrer Che Guevara, dont les portraits imprimés sur des T-shirts sont aussi nombreux dans les manifestations de gauche et d'extrême gauche que les keffieh façon Arafat. Volonté des bien-pensants de se faire voir du côté des populations qui semblent pauvres et « opprimées ». Anti-capitalisme primaire, qui fait qu'on déteste Israël, société relativement riche et américanisée.
Une autre explication, qui a déjà été proposée sous différentes formes, me semble être la bonne ; elle est, je dois le dire, plus navrante encore : si l'on se remémore l'histoire de l'Europe, on constate que l'antisémitisme, jusque voici soixante ans, y a fait partie de l'air du temps. Au point que des œuvres de la littérature populaire « à mettre entre toutes les mains » contiennent des passages notoirement antisémites sans que quiconque ne s'en offusque ni ne fait mine de s'en apercevoir. Il n'est que de relire certains passages des Lettres de mon moulin d'Alphonse Daudet ou d'Oliver Twist, de Charles Dickens.
On sait aussi qu'il y a soixante ans, la quasi-totalité des pays d'Europe a contribué à la « solution finale » ou, au moins, a laissé génocider les Juifs sans élever la moindre protestation. L'antisémitisme européen, qu'on a laissé courir et se disséminer, a fini par féconder la barbarie absolue, qui constitue une tache indélébile sur la civilisation européenne.