La rencontre entre le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, et le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas (Abou Mazen), reportée à la fin du mois , attire l’attention des médias Israéliens.
Le Yediot Aharonot titre : « Abou Mazen : Consentez des gestes. Israël : Pas si vite » ; tandis que le Haaretz prédit que « La rencontre Sharon-Abou-Mazen devrait être reportée à novembre ».
Aux dires du Yédiot, les Etats-Unis et la Jordanie œuvrent en coulisse à garantir la tenue de la rencontre Sharon-Abou Mazen, demain - alors qu’elle est menacée de ne pas avoir lieu à cause des divergences entre les deux parties. Selon les milieux gouvernementaux israéliens, « les Palestiniens exigent de tout obtenir d’un seul coup - alors qu’il faut agir progressivement ». Hier soir, pour le moins, on pouvait douter que la rencontre aura lieu. Aujourd’hui doivent conférer le conseiller du Premier ministre israélien, Dov Weisglass et le ministre palestinien Saeb Erikat, pour tenter de dégager une solution.
D’après le Haaretz, l’Autorité palestinienne a fait savoir à Israël qu’elle ne voit pas l’intérêt de la rencontre prévue entre Sharon et Abou Mazen.
En effet, les Palestiniens estiment important d’en ressortir avec des résultats concrets, mais selon eux, les propositions israéliennes les laisseraient rentrer bredouilles.
Selon une source israélienne, les Palestiniens veulent du concret alors que pour Israël, l’important est de relancer le processus : « Il est évident qu’il faut leur donner quelque chose, mais en une semaine, c’est impossible ». Selon cette même source, les Palestiniens ne veulent pas d’une rencontre mais il leur est difficile de le dire, car ils ont promis aux Américains et au souverain jordanien de s’y rendre : « Quant à nous, nous sommes vivement intéressés par cette rencontre et tout dépend d’eux ».
Les Palestiniens ont présenté une série de revendications auxquelles Israël ne veut donner que partiellement satisfaction, précise le Yediot Aharonot.
Les Palestiniens exigent de libérer immédiatement des centaines de détenus, dont des individus qui ont « du sang sur les mains » mais arrêtés avant 1993 ; Israël propose la libération probable de 20 détenus avec du sang sur les mains, dont la détention a commencé avant 1993. Les Palestiniens demandent de libérer le Secrétaire général du FPLP, détenu à Jéricho, et Israël répond qu’il ne peut en être question, cet homme étant responsable de l’assassinat du ministre R. Zéevi il y a 3 ans.
L’Autorité palestinienne réclame le transfert des villes de Cisjordanie - Israël veut bien en discuter, mais sans exécution immédiate à cause des « menaces d’attentats » qui persistent.
S’agissant de l’ouverture du poste-frontière de Rafah sans contrôle israélien, Israël réplique que c’est « à discuter ». Le poste de Karni a été ouvert hier au transit des marchandises. Pour la fourniture d’armes supplémentaires aux forces de l’ordre palestiniennes, Israël veut bien permettre à l’Egypte de livrer seulement des munitions aux Palestiniens, en quantités limitées et sous contrôle israélien.