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Les pays arabo-musulmans ont tendance àutiliser Israë l pour améliorer leurs relations avec les Etats-Unis.

Par Guy Bekhor, commentateur occasionnel du journal Yédio’t Ah’oronot sur les Affaires arabes © www.nuitdorient.com

samedi 1er octobre 2005

Durant 2 jours, la presse Israélienne a célébré "les fruits de la paix", résultant du désengagement de Gaza, jusqu’au moment où il est apparu clairement qu’elle prenait ses désirs pour la réalité.

Les liens diplomatiques avec le Pakistan ne se sont pas concrétisés, le roi Abdallah de Jordanie n’est pas venu en Israë l et Hosni Moubarak a démenti les propos concernant son "éventuel désir" de visiter le pays.

Pendant ce temps, les relations avec le Maroc, la Tunisie et les Etats du Golfe Persique sont restées au même niveau, n’ayant pas été élevées. On le sait depuis longtemps en Israë l, il y a de nombreux indices de pétrole, mais personne n’a jamais rien découvert.

Or depuis bien longtemps, les pays arabes et islamiques exploitent Israë l pour faciliter leurs relations avec les Etats-Unis. Rien de nouveau àl’horizon. C’est ainsi que feu Anwar el Sadate avait agi. Il voulait tout simplement la paix avec les Etats-Unis, et le pont pour y parvenir était Israë l. C’est ce que font les autres dirigeants de la région quand ils ont besoin de Washington, et c’est ce qu’est en train de faire le président du Pakistan, Mousharaf.

En fait ils n’ont pas d’intérêt réel pour Israë l, son économie ou son peuple. Cependant auparavant, les dirigeants arabes ou islamiques payaient ce comportement cynique d’une visite officielle ici ou même allaient jusqu’àétablir des relations diplomatiques avec Israë l. Aujourd’hui, il n’y a plus besoin de cela, une photo avec des dirigeants Israéliens suffit !

Désirant obtenir une plus grande légitimité au sein du monde arabe, Israë l accepte des rencontres entre ministres des Affaires Etrangères dans un pays tiers. Mais en agissant ainsi, Israë l exempte les pays arabes de le rémunérer pour service rendu, àla grande joie de ceux-ci.

C’est ainsi que le président Pakistanais Pervez Mousharaf a gagné sa légitimité en Israë l qui lui ouvrira les portes du Congrès Juif Mondial àWashington, sans rien payer en retour. Or Israë l doit exiger un prix. Comme l’opinion publique dans les pays du Moyen Orient est hostile àIsraë l, aucun dirigeant arabe n’oserait mettre en péril sa stabilité politique en allant visiter Israë l ou en nouant des relations diplomatiques formelles avec lui.

Le citoyen lecteur Israélien n’a aucune idée de l’ampleur de la haine que lui voue la rue arabe et de la propagande Palestinienne qui a réussi àinfluencer cette opinion publique, pendant les 5 années d’intifada.

Quand est-ce qu’un chef arabe viendra ici signer un accord de paix avec Israë l ? Seulement lorsqu’il aura perdu tout espoir et que c’est la seule issue pour sa survie politique. Il suffit de faire une rétrospective pour s’apercevoir que les dirigeants arabes qui ont signé la paix avec Israë l n’avaient en fait pas d’autre choix. En janvier 1977, Sadat était au bord d’une faillite économique ; au Liban, Bashir Gemayel n’avait plus aucun autre allié dans la région ; en 1991, Yasser Arafat était tombé dans l’oubli international et en 1995, le roi Hussein de Jordanie venait de découvrir avec horreur qu’Arafat avait signé les accords d’Oslo. Dans chacun de ces cas, Israë l avait offert àces dirigeants arabes une légitimité.

Israë l doit abandonner cette impression qu’il a laissée dans les années 90, que nous devons mendier la venue de tout dictateur arabe ou musulman et nous devons réaliser que le Pakistan ne nous fait aucune faveur avec une photo d’opportunité. En effet, nous devons exiger un prix et demander la rémunération immédiate de toute rencontre (médiatisée), sous la forme d’une reconnaissance diplomatique ou sous toute autre forme politique.

Israë l a tendance às’intéresser aux autres d’abord, ne comprenant pas qu’au Moyen Orient la règle contraire s’applique, comme le dit le fameux proverbe arabe :
"celui qui ne se respecte pas lui-même n’est pas respecté par les autres".


Paru dans www.Ynet.com le 9/9/05
Traduit par Albert Soued, écrivain, www.chez.com/soued

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