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Le conflit israélo-palestinien « père de toutes les batailles » ? Non, c’est le rejet de la modernité répond Benyamin Netanyahou
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 27 août 2013

Ces jours-ci Laurent Fabius réitérait une analyse ou plutôt une opinion en vogue de longue date, à savoir que la source de toutes les guerres qui secouent le Moyen-Orient serait le conflit israélo-palestinien. Alors que ce même ministre évoque dans le même temps les conflits entre Sunnites et Chiites et même leurs conflits internes. En le recevant à Jérusalem le 25 août le Premier ministre israélien en soulignait l’absurdité, rappelant qu’une paix israélo-palestinienne n’arrêterait ni les centrifuges iraniennes, ni les secousses syriennes, ni l’instabilité nord-africaine, ni les attaques contre l’Occident. Dues au rejet de la modernité.

Une « analyse » opinion aberrante de Laurent Fabius qui la dément pourtant aussitôt énoncée...¡

Il y a une constante en France en matière de politique étrangère moyen-orientale : Israël est toujours désigné comme le vilain de la pièce. Opinion plutôt qu’analyse que vient de proclamer à nouveau Laurent Fabius qui déclarait le 22 août sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin que « le conflit israélo-palestinien est en quelque sorte le père de toutes les batailles » dans la région. Alors qu’au cours de cette interview ce même ministre dressait pourtant un constat réel en évoquant les conflits entre musulmans sunnites et chiites. On en voit aujourd’hui un exemple sanglant en Syrie ou le mouvement terroriste libanais pro-iranien du Hezbollah combat aux côtés de Bashar al-Assad contre des rebelles soutenus par des puissances sunnites et dont certains appartiennent au Jihad mondial. Affinant cette analyse le ministre des Affaires étrangères allait plus loin, mentionnant les conflits sunnites et chiites internes et démentant du même coup la première partie de « l’analyse » qu’il venait de faire. Il dénonçait également le rôle néfaste joué par la République islamique d’Iran.

« Analyse » aberrante qu’il faisait pourtant à nouveau le 25 août en rencontrant à Ramallah Mahmoud Abbas, un « Président » sans mandat, étant donné qu’il n’y a pas eu d’élections depuis des lustres, d’une partie des Palestiniens, incapable de gérer une Autorité corrompue sous perfusion financière surtout occidentale constante...Laurent Fabius et son hôte déclarant en chœur que « le conflit israélo-palestinien reste le problème principal dans la région »...

La paix avec les Palestiniens n’aura aucune incidence sur ce qui secoue le Moyen-Orient et menace l’Occident, le rôle joué par l’Iran et le rejet de la modernité

Réponse du Premier ministre israélien qui recevait Laurent Fabius à Jérusalem dans la foulée le 25 août lors de la conférence de presse donnée avant d’entamer leurs conversations : « Pendant trop longtemps, les gens ont cru que la cause profonde de l’instabilité au Moyen-Orient était le problème israélo-palestinien. Ce n’est pas la cause première, c’est l’un des résultats de la crise régionale. Si nous avons la paix avec les Palestiniens, les centrifuges ne vont pas s’arrêter de tourner en Iran, la crise ne s’arrêtera pas en Syrie, l’instabilité en Afrique du Nord ne cessera pas, les attaques contre l’Occident ne cesseront pas ».

Benyamin Netanyahou dénonçait par ailleurs « les atrocités » du « crime commis par le régime syrien contre son propre peuple », soulignant que la France se préoccupe également de la situation. Il rappelait que « le régime d’Assad n’agit pas seul. L’Iran et son mandataire, le Hezbollah, sont là sur le terrain, jouant un rôle actif en assistant la Syrie...et l’Iran regarde et veut voir ce que sera la réaction à l’utilisation d’armes chimiques ». Sa conclusion étant que « nous ne pouvons tout simplement pas permettre aux régimes les plus dangereux au monde de se doter des armes les plus dangereuses au monde. Les extrémistes finissent par utiliser ces armes. Nous devons donc les empêcher d’avoir ces armes....on ne peut permettre à l’Iran de se doter d’armes nucléaires ».

Le Premier ministre livre ensuite une analyse en profondeur : « Je pense que la situation en Syrie expose aussi une autre vérité, c’est qu’il y a quelque chose de très profond et de très large dans la tourmente du Moyen-Orient. Nous voyons la région toute entière allant du Maroc à l’Afghanistan dans la tourmente, en convulsion, dans l’instabilité. Une instabilité endémique qui n’est pas enracinée dans tel ou tel conflit, mais dans le rejet de la modernité, dans le rejet de la modération, le rejet du progrès, dans le rejet des solutions politiques. C’est en fait le cœur du problème au Moyen-Orient. C’est quelque chose qui menace tout le monde, menace les régimes modérés, menace Israël, menace l’Occident et menace tous ceux qui ne croient pas dans les dogmes doctrinaires qui guident les extrémistes ».

Les menaces et déclarations iraniennes viennent confirmer la justesse de l’analyse israélienne

Les déclarations iraniennes sur la Syrie viennent confirmer l’analyse d’Israël. Le 26 août, en effet, Hossein Sheikholeslam, le Directeur général du Majlis, le Parlement iranien, pour les Affaires internationales, déclarait que « une frappe militaire contre la Syrie est peu vraisemblable, ajoutant que si cela arrivait pourtant, ’la première victime serait le régime sioniste ( Israël ) parce que l’armée syrienne peut lancer une offensive majeure contre Israël et réduire l’endroit lié à la sécurité nationale américaine à néant’ ».

Propos rapportés par l’agence de presse iranienne PressTV qui citait la veille « le dirigeant de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei selon qui les « ingérences trans-régionales sont la cause de la situation délicate au Moyen-Orient » ; ajoutant qu’il avait « décrit le régime sioniste d’Israël, soutenu par les USA, comme étant une menace permanente dans la région « , reprenant les termes utilisés pour faire bonne mesure : « le régime sioniste corrompu qui a un arsenal d’armes de destruction massive est très dangereux et est une menace grave pour la région ».

On voit là que l’Iran, une République islamique obscurantiste, pratiquant un islam extrémiste, considère le Moyen-Orient comme sa chasse gardée...Ce qui est ironique c’est qu’elle semble partager jusqu’à un certain point l’analyse française qui voit en Israël la source de « toutes les guerres », pour reprendre les termes utilisés par Laurent Fabius.



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