Israël procédera dimanche 11 septembre au soir au retrait de ses troupes de la bande de Gaza, dernière phase du plan de désengagement du Premier ministre Ariel Sharon, qui mettra fin à 38 ans d’occupation de ce territoire.

« Les troupes sont déjà à bord de leurs véhicules blindés et attendent l’ordre de se replier », a indiqué dimanche matin, une source militaire israélienne.

L’opération de retrait baptisée « dernière garde » doit s’effectuer parallèlement de tous les secteurs de la bande de Gaza en l’espace d’une douzaine d’heures et s’achever lundi matin.

Initialement prévu pour le 15 septembre, le retrait israélien de Gaza a été avancé au 12 septembre sur recommandation du ministre de la Défense Shaoul Mofaz de crainte d’une dégradation de la situation sécuritaire.

Le cabinet israélien doit donner dimanche son feu vert à l’opération et trancher la question du sort des synagogues des colonies de Gaza, seuls bâtiments pratiquement encore debout, après l’évacuation en août des 8.000 habitants des implantations de ce territoire.

La Cour suprême saisie par le rabbinat de cette question sensible, après avoir pressé le gouvernement d’intervenir officiellement auprès de l’Autorité palestinienne et des instances internationales pour préserver ces édifices, a finalement donné jeudi son feu vert à leur destruction.

Cérémonie

Toutefois, en raison de la forte charge émotionnelle de cette affaire, une majorité semble se dessiner au sein du cabinet pour laisser sur place les synagogues, en faisant porter sur les Palestiniens la responsabilité de leur destruction éventuelle.
Un vote en ce sens du cabinet éviterait de retarder d’au moins un jour le retrait des troupes israéliennes de Gaza et permettrait le transfert de la responsabilité de ce territoire à l’Autorité palestinienne dès dimanche soir.

Une cérémonie de passation des pouvoirs avec l’Autorité palestinienne est prévue au poste frontalier d’Erez, dans le nord de la bande de Gaza, à 15H30 locales, en présence du commandant de la division israélienne de Gaza, le général Aviv Kochavi et de son homologue palestinien, apprend-on dimanche auprès de l’armée israélienne.

Après quoi, vers 17H30 locales, le drapeau israélien devrait être ramené lors d’une prise d’armes sur le site de l’ex-quartier général de l’armée israélienne, dans le sud de la bande de Gaza.

Les Egyptiens à la frontière

Les forces de sécurité palestiniennes doivent ensuite prendre en charge les territoires évacués, tandis que les troupes israéliennes achèveront de se déployer sur leurs nouvelles lignes de défense le long de la bande de Gaza.

A la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte, des garde-frontières égyptiens ont commencé samedi à se déployer sur l’axe de Philadelphie, une piste de patrouille que contrôlait jusqu’ici l’armée israélienne.

Le général de réserve Amos Gilad, conseiller de M. Mofaz, se rend dimanche au Caire pour discuter de la poursuite de ce déploiement conformément au récent accord entre les deux pays, a indiqué la radio publique.

La presse israélienne saluait dimanche le retrait « historique » de la bande de Gaza.
« Gaza, la fin », « Après 38 ans, prend fin cette semaine la présence israélienne à Gaza », titraient en « une » les deux grands quotidiens du pays, Yediot Aharonot et Maariv.