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Le départ du Consul général de France à Jérusalem ne changera rien à la nature foncièrement pro-palestinienne / anti-israélienne du poste
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 3 août 2013

Ainsi donc le couronnement de la mission de l’actuel Consul général de France à Jérusalem aura été l’inauguration du nouvel Institut français de Gaza d’un million d’Euros, pour ne pas diffuser un message de paix, ainsi que la remise à l’intéressé par Mahmoud Abbas de « l’Ordre de l’étoile de Jérusalem en remerciement pour son rôle dans le renforcement des relations franco-palestiniennes ». Il y aura eu auparavant les trois célébrations du 14 juillet aux tonalités différentes, une réception du premier « citoyen d’honneur de la Palestine », Bertrand Delanoë, et la célébration de « Jérusalem, capitale arabe de la culture » entre autres perles. Mais rien ne changera avec son successeur, c’est la nature du poste qui le veut.

Inauguration de l’Institut culturel français de Gaza qui aura coûté « un million d’€ environ »...

C’est le 15 juillet qu’a été célébré la fête nationale française à Gaza, le Consul général de France à Jérusalem ayant eu fort à faire la veille. Mais on y reviendra. L’occasion pour lui d’inaugurer « les locaux du nouvel Institut Français de Gaza » en présence de quelque 250 convives. « Le chantier du nouveau CCF de Gaza [ avait] été lancé le 19 décembre [ 2012 ] par le Consul général de France à Jérusalem Frédéric Desagneaux. Situé au centre ville de Gaza sur l’avenue Charles de Gaulle sur un terrain de 2000 mètres carrés offert à la France par l’Autorité palestinienne, le nouveau CCF » a ouvert « ses portes à l’issue de travaux prévus pour durer un an, pour un coût d’environ un million d’euros ». Avec un petit retard, certes, mais quel beau symbole qu’une inauguration pour la fête nationale française.. Des tonnes de matériaux étaient entrés pour le construire par le terminal de Kerem Shalom, avec l’accord des autorités israéliennes, cela va de soi.

En ce 15 juillet 2013, « le Consul général a rappelé les deux messages portés par ce projet : tout d’abord, les valeurs chères à la France, « la liberté, l’égalité et la fraternité qui correspondent aux aspirations du peuple palestinien ». Il a souligné que ce sont ces valeurs que la France entend promouvoir lorsqu’elle appelle à la création d’un Etat palestinien vivant en paix et en sécurité aux côtés d’Israël, et incluant la Cisjordanie et Gaza. Le deuxième message exprimé par le Consul général est celui de « la confiance en l’avenir de Gaza et de la France à Gaza ». Par la construction de ce nouvel institut, la France signifie en effet « sa volonté de présence sur le long terme à Gaza, en particulier auprès de la jeunesse » .

Institut culturel, le seul du genre dans la Bande de Gaza, qui prospère sous l’œil bienveillant du Hamas...

Il faut dire que la France est le seul pays à avoir un centre culturel dans la Bande de Gaza. L’avant-dernier, le centre culturel britannique y a été brûlé en 2006...Point n’est besoin d’être grand clerc pour comprendre que si l’Institut culturel français non seulement est resté ouvert, a fonctionné régulièrement, mais de plus vient de s’agrandir considérablement, il doit bien être accepté par les dirigeants gazouis, à savoir le Hamas, organisation terroriste, par ailleurs...à qui la France n’est pas censée parler. Sauf que...lors de cette réception du 14 juillet différé on notait la présence « du responsable de l’antenne consulaire de Gaza Majdy Shakkoura ». Ce qui allait de soi. Pourtant, ce personnage avait déjà fait parler de lui en novembre 2011 lorsqu’il avait été dit que sa femme, enceinte de deux mois, avait fait une fausse couche qui aurait été provoquée par des tirs israéliens sur Gaza. Le représentant de la France, lui, avait été légèrement blessé. Cela avait été l’occasion s’interroger sur ce représentant de la France à Gaza. Une adjointe au maire de Lille nous l’apprenait et s’en félicitait d’ailleurs écrivant que Majdy Shakkoura, ce « personnage débonnaire...Majdi connaît tout le monde, tutoie tout le monde, peu soucieux de l’hypocrisie qui consiste à dire que la diplomatie française n’a pas de contact avec le Hamas, et c’est tant mieux, tant il est évident que l’isolement accroît l’incompréhension, est source de tensions supplémentaires. Impossible de faire autrement à Gaza. Rien d’officiel sans doute. Du pragmatisme bien compris. La France doit s’enorgueillir d’être le dernier pays à conserver une représentation diplomatique dans cette ville abandonnée » . Cette proximité avec le Hamas se fait donc avec l’accord plein et entier et à la demande du consulat de France à Jérusalem et, bien entendu, in fine, du Quai d’Orsay.

Un Institut qui n’est pas porteur d’un message de paix, bien au contraire...

Cela serait plutôt bien si cet Institut culturel français faisait la promotion de la notion de paix avec Israël et de bon voisinage. Même prudemment...Est-ce le cas ? Hélas non. A titre d’exemple, feu Stéphane Hessel y fut reçu plusieurs fois, notamment en 2010 – Francis Desagneaux était en poste -. C’est d’ailleurs lors de l’une de ces visites qu’il rencontra « le Premier ministre » gazaoui et dirigeant du Hamas...Rencontre édifiante...

On ajoutera qu’au cours de ce 14 juillet différé le Consul général de France à Jérusalem appelait à « la levée du blocus..cela signifie l’autorisation de l’importation et l’exportation des biens et la libre circulation des personnes... » Rien n’est dit des raisons de ce blocus – partiel d’ailleurs -, à savoir le terrorisme, ni de la fermeture fréquente par les Égyptiens du passage avec l’Égypte, ni bien sûr de la Charte du Hamas qui prône la destruction pure et simple d’Israël. Alors, ouvrir les portes tout grand, quand même... Quant à la « libre circulation des personnes » on n’avait pas beaucoup entendu ce Consul parler de Guilad Shalit, l’otage franco-israélien détenu de longues années dans la Bande de Gaza, non loin, forcément du Centre culturel français...Avant qu’il soit libéré en échange de plus d’un millier de terroristes palestiniens dûment jugés et condamnés. Dont le Franco-Palestinien Salah Hamouri que le consul alla saluer lors de sa sortie de prison...

La démonstration étant faite pour Gaza nous pouvons passer à un autre volet de l’action de ce Consul de France.

Trois 14 juillets

Le 14 juillet différé de Gaza a été évoqué plus haut. Il en reste deux autres. L’un à la résidence du consul. Occasion formelle et discours se voulant donneur de leçons sur « le sens du 14 juillet » et les valeurs de « liberté, égalité, fraternité, qui à Jérusalem plus qu’ailleurs doivent trouver tout leur sens »... Serait-ce à dire que cela ne serait pas le cas ? Le public était en grande partie franco-israélien.

Le second 14 juillet s’est tenu cette année au Domaine national Sainte Anne, fête qui eut lieu en réalité le 8 juillet, pour la population palestinienne, cette fois. Le consul rappelant que « l’histoire a donné des responsabilités à la France », celle-ci « défend la diversité à Jérusalem, notamment la diversité religieuse ». Des paroles qui sonnent bien mais dont on ne comprend guère à quoi elles correspondent, la liberté de culte étant l’une des caractéristiques de l’État hébreu, une rareté dans la région... Ce que soulignait d’ailleurs le Premier ministre israélien dans son message adressé aux chrétiens pour Noël 2012. Il notait que leurs communautés régressent partout dans la région mais prospèrent en Israël Sans que le consul de France y soit pour quoi que ce soit. Dans un cas comme dans l’autre...

Affirmant que « l’aspiration des Palestiniens à un État est...légitime » - il y avait d’ailleurs alors une forte activité diplomatique américaine qui vient de déboucher sur une reprises des négociations entre Israël et les Palestiniens pour une solution à deux États...- le consul ajoutait « c’est ce que la France a signifié en votant « oui » le 29 novembre dernier à l’Assemblée générale des Nations unies à New York... ».Non pas que cela ait fait avancer les perspectives de paix ou de solution d’un iota, mais cela était certain de plaire aux Palestiniens et ce rappel à son auditoire. Tout comme les quelques mots d’arabe auxquels il s’essaya en remettant la Légion d’Honneur au ministre et Président de l’Autorité de l’Eau palestinienne. Shaddad Attili est connu pour ses remarques peu amènes concernant Israël..

Jérusalem, « capitale arabe de la culture »..

Un mois auparavant, c’est à l’Institut français Chateaubriand situé rue Salah Eddin à Jérusalem que le consul recevait le Maire de Paris qui venait d’être fait le premier « Citoyen d’honneur de Palestine » par Mahmoud Abbas .

On parla paix et amitiés, Bertrand Delanoë s’efforçant de ne pas vexer les Israéliens mais montrant pourtant sa grande proximité avec les Palestiniens avec qui il a entrepris maint projet. Toutefois, ce qui importe ici c’est la remarque que fit le consul qui rappelait que c’est dans cet Institut qu’il y a trois ans, dit-il « nous célébrions Jérusalem capitale arabe de la culture et je crois que c’est un message et un symbole important que d’être ici, rue Salah Eddin, entouré de tous nos amis ». C’est le consul qui insistait sur le mot « arabe », ce qu’approuvait le maire de Paris..annonçant qu’après le terme de son mandat il ferait sans doute plus pour ses amis locaux.

Une complicité qui fait partie des exigences du poste...

On pourrait multiplier les exemples de la grande complicité du consul avec les Palestiniens, ce qui, finalement, est la nature de sa fonction étant donné qu’il est, de fait, l’ambassadeur de la France auprès de l’Autorité palestinienne et également, en quelque sorte, du Hamas, par le truchement de l’Institut français de Gaza. Une proximité allant de pair avec une hostilité certaine vis-à-vis d’Israël. Où, d’ailleurs la France estime que Jérusalem ne se trouve pas, la ville étant pour la diplomatie française un corpus separatum...

l’Ordre de l’étoile de Jérusalem

Cette complicité s’est vue récompenser à Ramallah où « le Consul général de France à Jérusalem Frédéric Desagneaux a été reçu vendredi 19 juillet au siège de la Présidence... pour un entretien d’adieu avec le Président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas...A cette occasion, le Président palestinien a décerné au Consul général de France les insignes de l’Ordre de l’étoile de Jérusalem en remerciement pour son rôle dans le renforcement des relations franco-palestiniennes tout au long des quatre années de sa mission en tant que Consul général de France à Jérusalem ». Et les deux hommes ont posé pour la postérité avec en toile de fond une photo du Dôme du Rocher. Tout un symbole, comme dirait le consul...

On ne prendra aucun risque en affirmant que le prochain consul général de France ressemblera à celui qui part ou à ses prédécesseurs...en se souvenant que c’est l’un d’eux, Stanislas de Laboulaye, qui mit en œuvre la fermeture de l’Alliance française de Jérusalem, prétextant des difficultés financières...La réalité étant que la France ne pouvait tolérer un organisme franco-israélien à Jérusalem, corpus separatum...une Alliance étant ouverte peu après en catimini à Bethléem qui compte pourtant bien moins de francophones et bien moins de moyens financiers que la capitale israélienne...Une Alliance qui propose des ouvrages édifiants et a un comité résolument anti-israélien Ceci sous les auspices de ce même consulat général de France à Jérusalem...



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