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Les enjeux après Gaza
Par Charles Krauthammer - jewish world review
Article mis en ligne le 27 août 2005

Le monde a noté - tout en ne lui créditant pas, et en l’oubliant bientôt - ces scènes profondément émouvantes de l’évacuation israélienne de Gaza : la discipline et le self-contrôle de l’armée israélienne ; la cohésion d’une société déchirée par une politique mais déterminée à suivre les ordres de la démocratie ; et l’attachement profond et durable des Israéliens à chaque pouce du sol qu’ils ont reconquis sur le sable et les marais.

Mais il y a eu un détail de l’évacuation qui a été peu remarqué : la façon d’évacuer la grande menorah de la dernière synagogue de la dernière implantation devant être évacuée, Netzarim. Cette menorah n’est pas la Hanoukiah à neuf branches, l’objet que l’on montre en même temps que le renne exposé dans le centre commercial au moment de Noël. C’est le candélabre à sept branches - comme celui qui était dans l’ancien temple de Jérusalem, et qui est aujourd’hui le sceau officiel de l’Etat d’Israël.

La menorah de Gaza a été transportée d’une manière très remarquable et significative, perchée sur une tige horizontale portée sur les épaules d’hommes marchant l’un derrière l’autre.

Vue de profil, cette image présente une familiarité désastreuse. Si vous allez à l’entrée du côté Est du forum romain aujourd’hui, vous y verrez l’immense Arc de Triomphe de Titus érigé en l’an 81 pour commémorer la défaite des Juifs, et la destruction de l’Etat juif - la Judée - en l’an 70. L’une des frises montre la menorah à sept branches transportée hors du temple de Jérusalem - comme butin et symbole de la conquête de la Judée - perchée sur un long bâton horizontal, transportée par des soldats romains marchant l’un derrière l’autre.

Personne, nourri de l’histoire juive, n’a pu manquer de voir la ressemblance voulue. L’intention du message était que l’évacuation de Gaza était une répétition de la conquête romaine - rendue d’autant plus cruelle et ironique du fait qu’elle était réalisée par des compagnons juifs.

A mes yeux, les messianistes religieux qui disent cela ont complètement tort dans leur évaluation stratégique. Gaza était une retraite nécessaire de façon à maintenir un terrain plus critique mieux défendable ailleurs.

Cependant, ces images parallèles véhiculent une vérité inattendue. Ce n’est pas le retrait de Gaza lui-même mais ce qui suivra qui pourrait conduire à une autre extinction finale de l’indépendance juive, cette fois non pas seulement pour 2.000 ans, mais pour toujours.

Ce qui suivra c’est le monde déclarant, presque à l’unisson, que l’évacuation de Gaza est seulement le commencement de la retraite israélienne totale, un Dunkerque à faire suivre de beaucoup d’autres. Ce qui suivra, c’est Condoleezza Rice déclarant que « ce ne peut être Gaza seulement », un encouragement effrayant pour les Palestiniens raillant le retrait israélien avec des chants de victoires sur le ton « Gaza aujourd’hui, Jérusalem demain ».

Est-ce cela que l’administration Bush veut ? Plus de concessions unilatérales à un ennemi implacable dont le chef « modéré » Mahmoud Abbas, déclare : « Nous ne resterons pas en repos jusqu’à ce qu’ils quittent toute notre terre » - alors que les cartes palestiniennes montrent que « notre terre » n’est rien moins que toute la Palestine du mandat britannique, avec Israël totalement éradiqué ?

C’est une prescription pour le suicide d’Israël. Ou plutôt son meurtre, parce que les Israéliens ne sont pas décidés à marcher aveuglément vers de nouvelles concessions sans retour. La concession finale serait de monter dans des bateaux pour faire route de retour où ?

En Pologne ?

Dans son discours de politique générale de ’Rose Garden’ de juin 2002 , le Président Bush a explicitement approuvé un Etat palestinien et déclaré que pour l’obtenir, l’étape suivante dépendait des Palestiniens. Depuis lors, la seule chose que les Palestiniens ont faite, ça a été d’enterrer Yasser Arafat, un acte de révérence mais pas exactement une initiative.

Dans l’intervalle, les Israéliens se sont retirés de Gaza, ont détruit quatre implantations dans le nord de la rive occidentale pour créer une contiguïté géographique du territoire palestinien, et ont répété encore une fois leur soutien à un état palestinien. La réponse palestinienne, ça a été des roquettes Katiouchas sur Sderot, des promesses de terrorisme renouvelé, et des chants scandés pour la victoire totale.

Les Arabes sont un grand peuple. Ils comptent 21 Etats s’étendant de l’atlantique à la frontière de la Perse. Ils auront bientôt un 22ème Etat appelé Palestine. La seule question est de savoir si son établissement se fera sur le tombeau du seul Etat juif dans le monde.

Ce qui est en jeu est de savoir si le monde, conduit par les Etats Unis, exigera l’acceptation arabe de cet unique Etat juif, ou si les Etats Unis continueront de pousser Israël d’une concession à une autre jusqu’à ce qu’un jour, une autre arche soit érigée, cette fois à Jérusalem même, pour commémorer la destruction de la troisième et dernière grande communauté juive de l’histoire.


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Adaptation française de Simon Pilczer, volontaire de l’IHC



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