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L’Iran continue à se moquer de l’AIEA et de la communauté internationale...
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 18 juin 2013

Le Président-élu iranien a beau assurer que la République Islamique d’Iran est transparente en matière de nucléaire et va l’être encore plus, tout en avertissant qu’il ne saurait être question de suspendre ce programme, tandis qu’un haut responsable iranien enjoint le Directeur général de l’Agence Internationale à l’Énergie Atomique de l’ONU de cesser de politiser le débat, l’AIEA persiste et signe : les activités de l’Iran dans ce domaine se font en violation des résolutions du Conseil de Sécurité, obligeant l’AIEA à tourner en rond...

Un programme nucléaire pacifique transparent, assure le Président-élu

« Le moment de suspendre le programme nucléaire iranien est passé » déclarait le Président-élu iranien le 17 juin opposant donc une fin de non recevoir aux demandes occidentales. D’ailleurs, ce programme serait « pacifique et destiné à produire de l’électricité pour que le quatrième exportateur mondial de pétrole brut puisse en vendre plus ainsi que plus de gaz à l’étranger », explique l’agence de presse iranienne qui rapporte ces propos. Ajoutant que « Téhéran souligne également que le pays développe dans ce domaine un programme civil pour fournir de l’électricité à une population iranienne qui va croissant alors que le fuel fossile finira par disparaître ».

Pour le Directeur général de l’AIEA, il y a manque de coopération, des violations flagrantes des résolutions de l’AIEA et du Conseil de Sécurité, des évolutions préoccupantes

Une affirmation démentie encore et toujours par les travaux de l’ Agence Internationale à l’Énergie Atomique de l’ONU – AIEA-, qui les soumet au Conseil de Sécurité. Ainsi, son Directeur général, Yukiya Amano, qui s’adressait le 3 juin 2013 à Vienne au Conseil des Gouverneurs de l’Agence. A propos de l’Iran il déclarait ceci :

« L’Iran n’assure pas une coopération nécessaire pour que nous puissions donner une assurance crédible concernant les matières et activités nucléaires non déclarées – ndlr et qui doivent l’être comme le prévoit le Traité de Non Prolifération dont l’Iran est signataire -. L’Agence ne peut donc pas conclure que toutes les matières nucléaires en Iran sont utilisées pour des activités pacifiques ».

« L’Iran continue à faire progresser ses projets concernant l’eau lourde. Le nombre de centrifuges installées par l’Iran continue également à augmenter comme la quantité d’uranium enrichie qu’il détient. Ces activités sont en violation flagrante des résolutions adoptées par le Conseil des Gouverneurs et le Conseil de Sécurité des Nations unies ».

« L’Iran n’applique toujours pas la rubrique 3.1 modifiée de ses Arrangements Subsidiaires de la Partie Générale. Ce qui est un sujet de préoccupation à la lumière des déclarations faites par l’Iran en ce qui concerne la construction de nouveaux réacteurs de recherche, de nouvelles installations d’enrichissement d’uranium et de nouvelles centrales nucléaires. En particulier, le manque de mises à jour des informations concernant la conception du réacteur IR-40 à Arak a un impact de plus en plus négatif sur notre capacité de vérifier avec efficacité la conception de l’installation et de mettre en œuvre une méthode de contrôle efficace ».

« Lors de la dernière réunion du Conseil en mars, j’exprimais l’espoir que je serais en mesure de faire part de réels progrès concernant la clarification des questions en suspens relatives au programme nucléaire de l’Iran devant le Conseil de Juin. Cela n’a pas été possible. Malgré l’intensification du dialogue entre l’Agence et l’Iran depuis janvier 2012, période au cours de laquelle il y a eu dix rounds de négociations, aucun accord n’a été conclu sur le document concernant une approche structurée. Pour être franc, depuis un certain temps maintenant, nous tournons en rond. Ce n’est pas la bonne façon d’aborder des questions d’une telle importance pour la communauté internationale, l’Iran y compris ».

« Nous devons obtenir des résultats concrets sans plus tarder pour rétablir la confiance internationale concernant la nature pacifique des activités nucléaires de l’Iran. Pour atteindre cet objectif, l’Agence a clairement fait savoir ce qu’est son point de vue sur les éléments que devrait contenir l’approche structurée. En premier lieu et surtout l’Iran doit répondre à la demande de l’Agence qui veut effectuer des vérifications effectives. A moins que l’Iran ne le fasse, il ne sera pas possible pour l’Agence de résoudre les questions en suspens, y compris celles qui sont relatives à de possibles dimensions militaires du programme nucléaire de l’Iran ».

« Je réitère ma demande que l’Iran, donne des réponses de fond aux questions détaillées de l’Agence concernant Parchin et l’expert étranger, et donne accès à l’Agence à l’emplacement qui l’intéresse sur le site de Parchin. L’Agence maintient son engagement pour un dialogue constructif qui aboutira à des résultats concrets ».

« L’Agence a de solides bases pour lui demander des éclaircissements en ce qui concerne de possibles dimensions militaires. Les résolutions à la fois du Conseil des Gouverneurs et du Conseil de Sécurité des Nations unies ont exhorté l’Iran de coopérer avec l’Agence pour résoudre toutes les questions en suspens, y compris celles relatives à de possibles dimensions militaires. Dans sa résolution du 13 Septembre 2012, le Conseil des Gouverneurs a souligné qu’il était essentiel pour l’Iran de conclure et de mettre en œuvre l’approche structurée « immédiatement ». Je n’ai pas besoin de rappeler au Conseil que l’Agence a le droit et l’obligation de vérifier l’exactitude et l’exhaustivité des déclarations de garanties ».

J’exhorte l’Iran à appliquer pleinement l’Accord de Garanties et ses autres obligations, et à nouer un dialogue avec nous pour obtenir des résultats concrets afin de résoudre toutes les questions en suspens sans plus tarder ».

Réponses iraniennes qui sont autant de contrevérités permettant de jouer la montre

La réponse du Président-élu le 17 juin a été de nier l’évidence, d’asséner des contrevérités en se targuant d’une transparence qui n’existe pas. Un haut responsable iranien enfonce le clou le lendemain, 18 juin, en priant « le Directeur général de s’abstenir d’une approche dénaturée par la politique » et de se borner à son rôle de « technicien et d’expert ». Faute de quoi, il faudra trouver « un nouveau cadre », dit-il. Une menace à peine voilée..

Selon l’agence iranienne qui rapporte ses propos ce qui fâche ici, c’est l’accès à une partie du site militaire de Parchin où les inspecteurs de l’AIEA sont interdits d’accès. Qui, dit la République des Mollahs, leur sera autorisé dès qu’un protocole d’accord de coopération sera trouvé .Mais voilà, cela fait un an et demie que ce protocole fait l’objet de débats qui n’ont rien donné à ce jour...Et cela est loin d’être le seul sujet de préoccupation de l’AIEA...

« On tourne en rond », déplore Yukiya Amano. Et pendant ce temps l’Iran s’affaire et construit centrifuges et autres installations nucléaires échappant au contrôle de l’ONU...Et les deux Présidents iraniens, le sortant et l’entrant, sont les meilleurs amis du monde, l’un et l’autre appartenant à l’appareil en place...



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