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L’Union internationale des savants musulmans (UISM) s’en prend aux Nations unies pour avoir défendu l’égalité des sexes
MEMRI Middle East Media Research Institute
Article mis en ligne le 18 mars 2013

L’Union internationale des savants musulmans (UISM) s’en prend aux Nations unies pour avoir défendu l’égalité des sexes et des résolutions interdisant la polygamie, le mariage des mineures et le viol conjugal

 La 57e session de la Commission des Nations Unies sur la condition de la femme (du 4 au 15 mars 2013), au siège de l’ONU à New York, avec la participation de représentants d’Etats membres des Nations Unies, d’entités onusiennes et d’ONG de toutes les régions du monde, porte sur la prévention et l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des jeunes filles, le partage égal des responsabilités entre sexes et d’autres sujets sensibles relatifs l’égalité des sexes. [1]

Avant la session, l’Union internationale des savants musulmans (UISM) publiait une déclaration signée par son dirigeant, le cheikh Youssouf Al-Qaradhawi, exigeant que l’ONU « respecte la diversité religieuse et les valeurs islamiques dans les accords internationaux [ainsi que dans tout] autre document concernant les femmes et les enfants. »

 

La déclaration affirme que l’islam défend les droits des femmes et s’oppose à toute violence à leur encontre, tandis que l’ONU présenterait souvent des documents « qui contredisent les principes [religieux] des nations [islamiques], leurs valeurs et leurs honorables lois islamiques », puis exercerait des pressions sur les gouvernements musulmans afin qu’ils signent ces documents.


La déclaration indique en outre que les résolutions onusiennes sur les femmes entendent « éliminer toute différence naturelle entre les hommes et les femmes dans leurs rôles et leurs lois. » L’ONU, de son côté, considère tout ce qui suit comme une forme de violence envers les femmes, qu’il faudrait éradiquer : diverses lois islamiques sur le mariage, le divorce, l’avortement, l’héritage et la garde [des enfants] ; le droit donné à l’époux d’avoir des relations sexuelles avec sa femme, y compris sans son consentement ; la responsabilité exclusivement réservée à l’homme de subvenir aux besoins de la famille ; l’interdiction aux femmes et aux jeunes filles d’avoir accès à des contraceptifs ou d’entretenir des relations homosexuelles, etc.


Dans ce contexte, l’UISM exige que « l’ONU [comprenne] la nécessité de protéger les valeurs, l’éthique et les lois des religions révélées, scellées par l’islam, comme un moyen de préserver la paix et la sécurité internationales ». Elle exhorte également les pays musulmans à adopter une position unifiée « et à rejeter toute [résolution ou document] qui irait à l’encontre de la charia islamique et des religions révélées. »


Nombre de demandes formulées dans la déclaration sont reprises par Muhammad Al-Dib, membre de l’UISM, dans un article publié sur le site officiel des Frères musulmans. Il écrit que le document des Nations Unies sur la suppression des violences à l’encontre les femmes constitue une violente offensive contre l’islam et les peuples arabes, et il appelle le monde musulman à s’unir pour le contester.


Ci-dessous des extraits de la déclaration de l’UISM, publiée sur son site, [2] suivis d’extraits de l’article d’Al-Dib. [3]

 

Le dirigeant de l’UISM, cheikh Youssouf Al-Qaradhawi [4]

UISM : Les conférences des Nations Unies prennent souvent des mesures qui « provoquent la fragmentation de la cellule familiale et lui nuisent »


« L’Union internationale des savants musulmans exige que l’ONU respecte les diversités religieuses et les valeurs islamiques dans les accords internationaux concernant les femmes et les enfants [ainsi que dans tout] autre document. L’Union confirme également son rejet de toute violence contre les femmes et la nécessité de ‘libérer’ ces termes [sic], et exige que les pays musulmans formulent une position unie à l’égard de ces documents...


« L’Union internationale des savants musulmans, qui représente les érudits dominants de la nation musulmane, respecte la condition des femmes dans le monde en général, et dans le monde musulman en particulier, et considère la recherche de la justice et le soutien aux femmes dans la reconnaissance de leurs droits naturels comme une réelle [contribution] à la société, composée de deux éléments principaux : les hommes et les femmes.


« Dans cette veine, l’islam - depuis [son] origine - consacre une attention particulière aux droits des femmes dans un cadre de complémentarité, d’équilibre et de [division] des rôles [destiné] à garantir le bien-être, le bonheur et l’harmonie au sein de la famille, considérée comme le noyau d’une société heureuse.


« Toutefois, l’Union [constate] depuis un certain temps que les conférences de l’ONU penchent dans certains cas pour des mesures qui provoquent la fragmentation de la famille et lui nuisent. Les résolutions de ces conférences sont entérinées comme des documents internationaux (comme la Convention du CEDAW, la Déclaration de Beijing et autres), tandis qu’une pression économique et politique est exercée sur certains gouvernements musulmans pour qu’ils signent les documents, en dépit du fait que ceux-ci contredisent les principes de leurs nations, leurs valeurs et leurs honorables lois islamiques.


« [Dans] sa prochaine édition, la 57e session de la Commission des Nations Unies sur la condition de la femme, qui aura lieu du 4 au 15 mars 2013, un document intitulé ‘L’élimination et la prévention de toutes les formes de violence contre les femmes et les filles’ » sera débattu. [5]

« [L’ONU] considère les tâches maternelles de la femme comme une forme de travail non rémunéré, et la qawama (préoccupation ou responsabilité) d’un homme envers sa famille comme une forme de violence contre les femmes »


« Et bien que l’islam [s’oppose à] la violence contre les femmes ou n’importe quel autre humain, le terme [‘élimination de la violence contre les femmes’], conformément aux accords internationaux émis par l’ONU, se réfère à l’élimination de toute différence naturelle entre les hommes et les femmes en ce qui concerne les rôles et les lois. Ainsi, l’ONU considère tout ce qui suit comme une forme de violence contre les femmes devant être éradiquée :

 
1. Voir les tâches maternelles comme une spécialité féminine. Le document considère [ces tâches] comme des fonctions non rémunérées qui mènent à l’appauvrissement des femmes dans la famille, en opposition à l’accumulation de richesses de l’homme [qui travaille] en dehors du foyer et gagne de l’argent.


2. [L’ONU] considère la qawama (préoccupation ou responsabilité) d’un homme envers sa famille comme une forme de violence envers les femmes.


3. Les différences indiquées dans la charia islamique entre les hommes et les femmes, d’où découlent leurs rôles complémentaires, [y compris] les différences de lois sur le mariage, le divorce, la polygamie, l’idda (période où une femme reste célibataire après un divorce ou le décès de son mari), l’héritage et autres [sujets].

« L’ONU estime que les relations [sexuelles] licites entre [le mari et la femme]... en [l’absence] de volonté absolue de la femme... sont une forme de ‘viol conjugal’ »

 

4. Le droit du mari d’avoir des relations sexuelles avec sa femme. L’ONU considère que les relations légales entre un homme et une femme initiées par le désir de l’homme, en [l’absence] de volonté absolue de la femme, ou à un moment peu favorable pour elle, comme une forme de « viol conjugal », et [affirme] que, s’il la touche, sans son consentement, cela est considéré comme une forme de harcèlement sexuel. Tous [ces] cas entrent dans la catégorie de « violence sexuelle » selon l’ONU.

5. Limitations imposées sur la liberté sexuelle des femmes et des filles ; rejet de l’idée d’un contrôle total de la femme sur son corps ; et interdiction aux filles de changer de sexe... (lois [interdisant] l’adultère et l’homosexualité).

6. Tutelle sur la jeune fille dans le processus du mariage.
7. [Ne pas] fournir de contraceptifs aux filles et interdire l’avortement comme moyen de se débarrasser d’une grossesse indésirable.
8. Le mariage des filles de moins de 18 ans.
9. S’abstenir de prouver le parentage juridique d’enfants nés hors mariage (parentage d’un père ayant commis un adultère). »


L’ONU vise à « retirer le pouvoir [de l’homme] de répudier [sa femme] »  et accorde « une liberté sexuelle totale aux filles »


« Sur cette base, le nouveau document exigerait l’application des concepts suivants, en contradiction avec la loi islamique :
1. Substituer la qawama (préoccupation ou responsabilité de l’homme) par un partenariat et un partage égal des rôles à l’intérieur de la famille entre l’homme et la femme ([subsistance], garde des enfants, tâches ménagères).


2. L’égalité totale dans les lois sur le mariage (annulation de toutes les formes de polygamie, idda, tutelle, dot et [obligation] pour l’homme [de subvenir aux besoins de] sa famille ; l’autorisation aux femmes musulmanes d’épouser des non-musulmans, et ainsi de suite).


3. L’égalité en matière d’héritage.

 
4. Retirer à [l’homme] le pouvoir de divorcer [de sa femme], conférant ce pouvoir à la magistrature, et partage de tous les biens en cas de divorce.


5. Donner à la femme le pouvoir de porter plainte contre leur époux, et de l’accuser de viol ou de harcèlement. Les départements concernés sont tenus d’exiger pour le concerné une peine égale à celle prévue pour une personne qui commet un viol ou un harcèlement contre une femme n’ayant aucun lien avec lui.


6. Accorder aux filles une liberté sexuelle totale, [y compris] la liberté de choisir leur sexe et le sexe de leur partenaire (choisir d’avoir des relations naturelles ou homosexuelles), et élever l’âge du mariage à 18 ans.


7. Donner aux adolescentes l’accès aux contraceptifs, leur apprendre à les utiliser et autoriser l’avortement [comme moyen] de se débarrasser d’une grossesse non désirée (sous prétexte de droits sexuels et de reproduction).


8. Assimiler une relation adultère à une épouse, donnant les mêmes droits aux enfants issus d’une relation adultère qu’aux enfants légaux.


« La prochaine session [à l’ONU se réunit également pour] vérifier l’application du document émis dans la 53e session, [intitulé] « Le partage égalitaire des responsabilités entre les femmes et les hommes », sur la répartition de tous les rôles et responsabilités à l’intérieur du [foyer] entre l’homme et la femme (prise en charge et soutien [financier]). Le concept de qawama, qui repose sur l’entière responsabilité de l’époux pour tout ce qui touche à [la subsistance] de la famille, était donc quelque peu remis en question.


« Un certain nombre de résolutions devraient être émises sur la base des propositions formulées par plusieurs pays, gravitant habituellement autour des mêmes revendications - [avec en tête] l’égalité des sexes et l’affranchissement des femmes - notamment des demandes provenant des États-Unis, des pays européens, du Japon et d’autres [pays]. Ces résolutions requièrent également une étude attentive afin d’éviter que les gouvernements ne soient piégés et incités à les signer.


« Plus gravement, ne manquons pas de mentionner la pression constante de l’ONU sur les gouvernements pour qu’ils se départissent de leur réserves sur la signature de l’accord, [qui constitue] une violation de la souveraineté de pays et [témoigne d’] un mépris [de la] volonté de nations.


« En outre, notons une insistance persistante sur la signature du protocole facultatif annexé à la Convention du CEDAW, qui donne à l’ONU le droit direct d’intervenir dans [les affaires] internes d’un pays et de référer [son] gouvernement devant la Cour pénale internationale en cas de plainte sur une loi discriminatoire qui différencierait les hommes des femmes (comme les lois sur l’héritage, la polygamie et la tutelle... toutes considérées comme des lois discriminatoires selon l’ONU). Ainsi, l’ONU – dans le cadre de ces résolutions – est en nette opposition avec les lois islamiques de la charia. »

L’UISM souligne « la nécessité de protéger les valeurs, l’éthique et les lois des religions révélées »


« Compte tenu de cette situation actuelle, l’UISM décrète et confirme ce qui suit :


« Tout d’abord, l’UISM exige que l’ONU [comprenne] la nécessité de protéger les valeurs, l’éthique et les lois des religions révélées, scellées par l’islam, comme un moyen de préserver la paix et la sécurité internationales.


« Deuxièmement, l’UISM exige que les pays musulmans formulent une position commune rejetant [tout] ce qui va à l’encontre de  charia islamique et des religions révélées, que ce soit dans des documents anciens tels que les déclarations du CEDAW et de Beijing, ou dans des documents ultérieurs soumis à discussion et signature.


« Troisièmement, l’UISM exhorte toutes les délégations gouvernementales participantes à tenir compte de la volonté de leurs peuples et à respecter leur charia islamique, à exprimer des réserves sur ces documents [onusiens] et à s’abstenir d’en signer aucun autre. L’Union demande également que ces délégations rejettent tous les aspects du document qui sera débattu dans la 57e session de la Commission des Nations Unies sur la condition de la femme en contradiction avec la charia islamique, de ne pas se départir des réserves [faites] à la signature des accords internationaux concernant les femmes et les enfants, et de s’abstenir de signer tout protocole joint à ces accords internationaux sans consulter les savants des pays musulmans, leur union et les conseils d’illustres savants, afin de préserver l’identité des nations [musulmanes] et la souveraineté de leurs gouvernements... »

Le membre de l’UISM Muhammad Al-Dib : Le document de l’ONU est une attaque contre les Arabes, l’islam et les religions monothéistes de la part des « ennemis de l’humanité »


Dans un article publié sur le site officiel des Frères musulmans, le membre de l’UISM, Dr Muhammad Al-Dib, affirme que le document des Nations Unies sur l’éradication de la violence contre les femmes constitue une attaque brutale des « ennemis de l’humanité » au sein de l’ONU à l’encontre des peuples arabes, de l’islam et des autres religions monothéistes. Il exhorte les musulmans, aussi bien sunnites que chiites, et les adeptes des autres religions monothéistes à faire front contre ce document :


À l’heure où de nombreux pays arabes sont attelés à se reconstruire de l’intérieur, à bifurquer vers la démocratie et à créer un environnement propice au développement et au progrès, les troupeaux de corruption et de perdition au sein de l’ONU, qui sont les ennemis de l’humanité, oeuvrent pour miner les peuples arabes et les priver des éléments les plus précieux qu’ils possèdent : leur honneur et valeurs, leur identité arabe et islamique, et leur divine charia. Ce sont leurs principales sources de force et de fermeté et leur raison de vivre. La soi-disant ONU n’est [rien] qu’une petite porte pour prendre le contrôle des sociétés et des peuples et un outil dans les mains des puissances impérialistes et du sionisme mondial, qui veulent vaincre nos pays arabes et islamiques...
 
 

Article d’Al-Dib


[Le document de l’ONU sur la violence contre les femmes est] une attaque cruelle et brutale, non seulement envers les peuples arabes et musulmans, mais envers l’islam lui-même et toutes les religions monothéistes. Il requiert une action sur tous les canaux diplomatiques officiels, ainsi que des efforts populaires menés par les organisations de la société civile. C’est un vrai test pour l’institut Al-Azhar, la Ligue arabe, l’Organisation de la Conférence islamique et toutes les organisations de la société civile dévouées aux questions familiales, féminines et de services sociaux.


[C’est aussi un test] pour les partis politiques de différentes orientations idéologiques, qui doivent rallier les masses contre le présent document et dire fermement à l’ONU : le monde a changé, et aujourd’hui c’est la diplomatie du peuple qui décide de ce qui est juste et de ce qui ne l’est pas. Les sunnites et les chiites doivent s’unir contre ce document au niveau régional, et les coptes et les musulmans doivent y faire front au niveau local [en Egypte]. Toutes les parties doivent organiser des manifestations de masse dans les capitales et sur les places à travers le monde arabe afin d’empêcher [l’approbation] du document...


C’est une intifada, non seulement au nom de l’islam, mais au nom du judaïsme et du christianisme. [Le document] est une attaque et une insulte non seulement à Mahomet, mais aussi à Jésus et à Moïse. 


 

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Notes :



[1] Un.org, vu le 6 mars 2013.

[2] Iumsonline.net, le 27 février 2013. L’original a été modifié par souci de clarté.


[3] Ikhwanonline.com, le 3 mars 2013.


[4] Iumsonline.net, vu le 6 mars 2013.


[5] Le document en question est apparemment le rapport du Secrétaire général de l’ONU intitulé « Prévention de la violence à l’égard des femmes et des filles », du 20 décembre 2012. Le document peut être consulté ici.

 

 



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