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SAI / IAW Montréal ou comment répandre une haine anti-israélienne obsessionnelle
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 5 mars 2013

La concentration d’anti-israéliens obsessionnels dans trois universités montréalaises fera sans doute de la semaine dite « contre l’apartheid israélien » un succès. Même si, d’emblée, le terme « apartheid » disqualifie totalement l’événement. Il ne sera pas question d’informer le public, comme le prétendent les organisateurs, mais, au contraire, de le désinformer, de l’inciter à la haine, une haine obsessionnelle d’Israël. Soigneusement nourrie par des organisations palestiniennes dont le propos est de détruire l’État hébreu en le délégitimant et le diabolisant. Le ministre canadien John Kenney dénonce cette machination.

Un programme sans surprise faisant haro sur l’État hébreu et des universités gangrénées par la haine

Point n’est besoin d’assister à ce que les organisateurs appellent « la Semaine contre l’apartheid israélien Montréal 2013 ». Précisant – en français – sur des milliers de tracts gris et rouges, couleur sang, bien entendu, : « le 5 mars à la 14 mars à UQAM, Concordia, et McGill ». Le français approximatif semblant indiquer que les organisateurs principaux de cette grand messe de la haine anti-israélienne seraient majoritairement anglophones. Car au Québec la distinction existe bel et bien. Pourtant l’UQAM regroupe plusieurs universités francophones, les deux autres universités citées étant anglophones.

On notera que c’est à l’UQAM que Julien Bauer Professeur de Sciences politiques, auteur de nombreux ouvrages, dont une réflexion toute en nuances sur « sept années à Jérusalem », a été confronté à un antisémitisme mâtiné d’antisionisme en novembre dernier. Un tag édifiant sur la porte de son bureau se terminait par les mots « Heil Israël » . Il fut également violemment pris à partie dans les couloirs de cette université par des étudiants à la réflexion manichéenne convaincus que tout ce qui est proche d’Israël est à honnir.

Quant à l’université Concordia, pour ne prendre qu’un exemple, elle devait recevoir un conférencier appartenant à une organisation islamiste britannique connue pour maudire les Juifs, vouloir la mort pour les homosexuels et le lynchage pour les femmes censées avoir fauté Devant le tollé provoqué cette conférence avait été annulée, mais l’intention était bien là...

L’université McGill n’est pas en reste. Ainsi en mars 2012 un article nauséabond et diffamatoire était publié dans son journal étudiant, The McGill Daily, accusant Israël d’être à l’origine d’une consommation de drogues accrue, dures y compris, chez les Palestiniens. Venant s’ajouter, bien entendu, à une quantité d’autres vilénies.

Bien qu’elle ne semble pas faire partie des organisateurs, l’École Polytechnique de Montréal, ou tout au moins l’Association de ses étudiants, se joint au chœur d’accusations anti-israéliennes aussi obsessionnelles qu’aberrantes car en décembre dernier elle adoptait à l’unanimité une proposition « de tenir un référendum sur la sur la question suivante : « Êtes-vous en faveur d’un boycott des échanges étudiants entre l’École Polytechnique et les universités israéliennes » ? Et ces étudiants qui doivent ignorer tout du Technion et de ses enseignants arabes israéliens, entre autres établissements d’excellence en Israël où se côtoient Juifs et Arabes, avertissent, non sans culot et rien que ça, que leur position tiendra aussi longtemps « 
Qu’Israël ne démantèle pas la barrière de séparation israélienne en Cisjordanie
Que le blocus de la bande de Gaza n’est pas retiré (sic)
Que la résolution 194 des nations unis (sic) sur le droit au retour des exilés palestiniens n’est pas adoptée ». Bons princes ils ajoutent : » Les universités israéliennes qui prennent position en faveur des conditions citées ci-dessus seront exclue du boycott »

Des organisateurs aux buts politiques clairs abusent un public crédule

On se demande parfois comment un public étudiant, a priori éduqué donc, peut ajouter foi à ce fatras d’accusations anti-israéliennes. Car si un dixième était véridique il ne resterait plus un seul Palestinien sur terre... Mais c’est ainsi, plus le mensonge est gros, plus il passe et, comme le disait Goebbels, cet expert-ès-désinformation, « mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ». Finalement le public qui assiste à ces grand messes anti-sionistes, voire antisémites, un peu trop crédule, certes, est plutôt à plaindre. Les organisateurs, eux, savent très bien où se trouve la vérité. Mais cette désinformation bien orchestrée, bien pensée, bien financée, aussi, destinée à faire haïr Israël, a un but politique bien précis : ne pouvant détruire Israël par les armes, les manipulateurs palestiniens et leurs complices, mettent tout en œuvre pour le délégitimer et la meilleurs façon de le faire est en le diabolisant.

La campagne de Boycott, Désinvestissement, et Sanctions au cœur de la Semaine

C’est ainsi que « la Semaine annuelle contre l’Aparthéid israélien présentera une série de conférences, ateliers, projections de film, manifestations et évènements culturels, dans le but de sensibiliser et conscientiser le public à la campagne de Boycott, Desinvestissment, et Sanctions (BDS) contre l’apartheid israélien ». En faisant appel à une série de conférenciers qui, sous couvert de science, de culture ou de féminisme, donneront une vision totalement faussée de la réalité. Pour s’en faire une idée il faut parcourir le programme de ces manifestations – même si, encore une fois, la version française est quelque peu fâchée avec l’orthographe...-

Désinformation patente

On parlera du droit à l’éducation soi-disant mis à mal par Israël, alors qu’il y a nombre d’universités palestiniennes fonctionnant parfaitement, si ce n’est que leurs enseignants font actuellement grève contre...l’Autorité palestinienne, après les professeurs des écoles ou d’autres fonctionnaires, ou des journalistes privés de liberté d’expression par le gouvernement palestinien...mais de cela on ne dira rien, bien sûr, puisque le propos est de vilipender Israël et de présenter une image d’innocence palestinienne totale. Quant au féminisme, il y aurait de quoi rire si le sort des femmes palestiniennes n’était tragique étant donné que le crime d’honneur est bien vu dans les Territoires et que Mahmoud Abbas se refuse à changer une loi inique qui blanchit les assassins de femmes ayant tué pour leur soi-disant « honneur ». Ce que même Amira Hass condamne, c’est dire... Et pratique barbare qui plonge la moitié de la population dans la crainte d’être suspectée de s’être « mal conduite ». Au regard d’une culture particulièrement répressive.

Cette fois il sera un peu question de la Syrie où se perpètrent des massacres très souvent oubliés. Mais il en sera à peine question. Et évidemment, haro sera fait sur Israël à cause du « Golan occupé » où, mais cela ne sera pas dit, règne un calme propice à la vie, alors que les massacres se suivent en Syrie... Pas grand chose ne sera dit non plus des 1.500 Palestiniens tués en Syrie à ce jour et qui, parfois se tuent entre eux car appartenant à des factions opposées, les uns étant pro-Assad, les autres pro-rebelles . Il semblerait que les organisateurs de cette Semaine soient pro-rebelles, eux... Des rebelles aux accents pourtant islamistes..

Inutile de poursuivre. On voit très bien ce que sera cette semaine de haine.

Réaction du ministre canadien Jason Kenney : tout est dit

Jason Kenney, ministre de la citoyenneté, de l’immigration et du multiculturalisme du Canada réagissait à la tenue de ce festival de la haine le 4 mars dernier dans un communiqué où tout est dit : « « Chaque habitant de ce pays a le droit d’exprimer librement et publiquement ses opinions. Cela dit, je partage les préoccupations d’autres Canadiens concernant les discours irresponsables et enflammés associés aux activités contre Israël organisées sur bon nombre de campus d’universités canadiennes, et la manière toxique dont ces activités sont souvent menées. On ne peut citer de meilleur exemple que la « Semaine contre l’apartheid israélien » (SAI). Les organisateurs et les participants ont la triste réputation de promouvoir et d’organiser des événements qui briment la sécurité et les droits de la faculté et des étudiants juifs, qui censurent les points de vue d’autrui et qui limitent le discours universitaire. Les attaques pernicieuses et disproportionnées dirigées contre l’État d’Israël démocratique pendant la SAI contrastent de façon ironique avec le silence des organisateurs de la SAI au sujet des atrocités qui sont actuellement perpétrées par le régime syrien contre ses propres citoyens, et avec la brutalité endémique et le déni des droits dans les pays non démocratiques du Moyen-Orient et ailleurs dans le monde. Dans les sociétés libres, comme au Canada et en Israël, il est absolument légitime de débattre des politiques et des pratiques du gouvernement, et de les critiquer. En fait, Israël appuie le droit à la liberté d’expression plus que tout autre pays de cette région du monde. Toutefois, la liberté de critiquer est accompagnée du devoir d’éviter la tenue de propos haineux et intolérants. Organisée sous le faux prétexte de la liberté universitaire, la Semaine contre l’apartheid israélien représente une tentative trompeuse de délégitimer et de diaboliser la seule véritable démocratie libérale du Moyen-Orient. Les organisateurs de la SAI choisissent de promouvoir la propagande incendiaire plutôt que le débat civil et enrichissant. Leur approche va à l’encontre des valeurs canadiennes que sont la tolérance et le respect mutuel, et empêche la tenue d’un dialogue constructif. En tant que ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme, j’encourage les Canadiens à dénoncer toute forme de discrimination, d’intolérance et d’antisémitisme » .

Il est vrai que le Canada a du souci à se faire face à une islamisation radicale souvent préoccupante. Couplée à une naïveté locale, comme cet épisode au cours duquel une femme d’origine algérienne vient d’être exclue d’une Fédération de femmes du Québec pour s’être prononcée contre le port du voile Quant aux groupes terroristes, y compris islamistes, ils existent bel et bien au Canada. Et
aucun discours de haine martelé ainsi ne peut être sans conséquence...

Réaction du Président des Amitiés Québec Israël

Président des Amitiés Québec Israël, Jean-Marie Gélinas, a, pour sa part, livré une analyse de ce qu’est la campagne BDS, au cœur de l’événement. Il écrit, notamment :

« Le Mouvement BDS est une stratégie issue en 2001 du forum des ONG pro-palestiniennes de Durban I en Afrique du Sud. Il définit Israël comme étant un État d’apartheid.
Le Mouvement BDS a créé un rapport sans fondement entre la politique de l’Afrique du Sud blanche et celle d’Israël en comparant faussement la base illégitime du régime d’apartheid et le soi-disant manque de légitimité d’Israël. Mais ce que le mouvement BDS ne dit pas, c’est que la population d’Israël est composée de 80 % de Juifs et 20 % d’Arabes. Alors que sur les territoires contrôlés par l’OLP et le Hamas, c’est zéro Juif et 100% d’Arabes, Où est donc dans ce cas là, l’Apartheid ?
Malgré cette évidence que tout le monde peut vérifier, la terminologie du mouvement BDS ne change pas et continue d’employer sciemment le mensonge et le mot apartheid dans différents contextes orchestrés pour désigner Israël comme étant un état d’apartheid. De cette association...on arrive à la conclusion que les principes fondateurs de l’État d’Israël sont injustifiables et que le modèle politique d’Israël doit logiquement partager le sort du régime d’apartheid.

Parfois, les positions des coordinateurs du mouvement BDS s’avèrent encore plus radicales que la « Résolution 194 de l’Assemblée générale de l’ONU », résolution très controversée d’ailleurs. Adoptée le 11 décembre 1948 par l’Assemblée générale de l’ONU pour mettre fin à la guerre d’agression des pays arabes déclenchée contre l’État d’Israël, le 15 mai 1948.
C’est le 14 mai 1948 que le Conseil National, qui remplissait les fonctions de Conseil Provisoire de l’État a proclamé la naissance de l’État d’Israël conformément à la « Résolution 181 de l’Assemblée générale de l’ONU du 29 novembre 1947 ».
Aussitôt, le lendemain de la proclamation de l’indépendance d’Israël, à l’aube, les armées arabes aidées d’officiers britanniques envahissent le jeune État d’Israël pour le détruire et exterminer sa population.

Examinons donc « la clause 11 de la résolution 194 » du 11 décembre 1948. Clause pilier du Mouvement BDS Apartheid si souvent citée par ses promoteurs, qui textuellement dit ceci :
« Décide qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas entrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les Gouvernements ou autorités responsables ».
Qui donc logiquement croyez-vous pourrait être tenu responsable dans ce confit ? L’agresseur ou l’agressé ? Serait-il possible que se soit les gouvernements arabes eux-mêmes, ceux qui ont pris l’initiative et la responsabilité d’attaquer l’État d’Israël pour le détruire ? Peut-on aussi y ajouter comme responsable leurs complices, entre autre, la Grande Bretagne qui a fourni gracieusement des officiers britanniques aux armées arabes pour les aider dans cette guerre d’agression et d’intentions génocidaires contre l’État d’Israël et sa population ».

Après un rappel historique précis montrant une volonté arabe récurrente de détruire Israël, Jean-Marie Gélinas rappelle les origines de ces campagnes anti-israéliennes : « vient ensuite la Conférence de Durban I, du 2 au 9 septembre 2001, plusieurs organisations radicales pro-palestiniennes non gouvernementales (ONG) y assistent. Elles s’approprient l’agenda de la Conférence pour la transformer en plate-forme anti-Israël. Le communiqué final des ONG de Durban I aboutit à la demande haut-et-fort de l’instauration " d’une politique d’isolement total et complet d’Israël, qu’elle qualifie d’État d’Apartheid, l’imposition obligatoire et totale de sanctions et d’un embargo. La cessation de toute relation entre tous les autres États et l’État d’Israël. C’est l’isolement complet d’Israël qui constitue le but à atteindre désormais ».

Une mascarade ayant provoqué des réactions négatives, certes, mais le mouvement avait pris forme et, écrit Jean-Marie Gélinas : « la fondation du Mouvement BDS en juillet 2005 marque un tournant dans la stratégie des pays arabes en regard de leur objectif de parvenir à détruire l’État d’Israël ».
Il conclut ainsi : « Ne vous trompez pas bonnes gens, lorsque vous appuyez le mouvement BDS et son « Apartheid israélien », vous appuyez sous le manteau un programme de dé-légitimation de l’État d’Israël, qui ne réglera rien du conflit israélo-palestinien. Bien au contraire ! Les critiques que le BDS adresse à Israël publiquement et consciemment sont disproportionnées en comparaison de celles adressées à d’autres pays. L’objectif poursuivi et recherché est sans équivoque l’isolement de l’État d’Israël, en l’accusant d’être le seul état vaurien, et de justifier ainsi l’adoption de mesures d’une agressivité peu commune à son encontre.... Le faire c’est directement contribuer à vouloir détruire un État légitime et démocratique, l’État d’Israël ».



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