Bandeau
DESINFOS.COM
Slogan du site

Depuis Septembre 2000, DESINFOS.com est libre d’accès et gratuit
pour vous donner une véritable information indépendante sur Israël

Juifs de Tunisie : Israël s’inquiète et demande à des chancelleries occidentales d’intervenir
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 17 février 2013

Entre profanations de cimetières, déclarations haineuses d’imams, slogans antisémites criés lors de la visite d’un dirigeant du Hamas accueilli en héros à Tunis, ce qui reste de la communauté juive tunisienne vit dans la crainte. Sur fond d’instrumentalisation du conflit israélo-palestinien par une grande partie des forces politiques qui s’affrontent désormais en Tunisie. D’où l’inquiétude des autorités israéliennes pour la sécurité de cette communauté. Ynetnews rapporte qu’un responsable du ministère des Affaires étrangères israélien a chargé certaines de ses ambassades de demander à des responsables occidentaux d’intervenir auprès du gouvernement tunisien à cet égard.

Une multitude d’actes antisémites passés sous silence

La profanation de cimetières juifs en Tunisie, à Sousse et au Kef où des ossements humains ont été jetés dans la rue... n’aura pas fait grand bruit. Comme n’auront pas fait grand bruit ces propos de « Cheikh Ahmad Al-Suhayli de Radès, dans la banlieue de Tunis, [ qui ] a dit à ses disciples de la mosquée Khatib que « Dieu veut détruire cette aspersion des Juifs … et est en faveur de la stérilisation des juives. ». Certes, « l’Association Tunisienne en faveur du Soutien aux Minorités » a-t-elle porté plainte, plainte dont on ne sait si elle a aucune chance d’aboutir...alors que la parole d’un homme de foi, un Cheikh, ne peut que porter

On n’aura pas sans doute pas beaucoup entendu parler des slogans antisémites, appelant à rien moins que l’assassinat des Juifs entendus à Tunis pour accueillir un dirigeant du Hamas qui y fut reçu en héros, notamment par Rached Gannouchi, chef du parti Ennadha au pouvoir en Tunisie Hamas très largement reconnu comme mouvement terroriste - y compris par l’Union européenne qui, à ce jour, n’a pas eu le même courage politique concernant le Hezbollah -.

Antisionisme et antisémitisme imbriqués

Épisode qui démontre, si besoin était, qu’antisionisme et antisémitisme sont très souvent liés.

Antisionisme constitutif d’une large part des partis politiques tunisiens, que ce soit Ennadha, porté au pouvoir lors des élections de 2011 – qui n’a renoncé que tardivement à inscrire, comme cela était prévu, la criminalisation des liens avec Israël dans la nouvelle constitution tunisienne -, ou du parti de gauche pro-islamiste Wafa , ou même du Front Populaire, auquel appartenait Choukri Belaïd, le dirigeant assassiné récemment « actif dans le comité de lutte contre la normalisation avec Israël ».

Ces partis tunisiens radicalement opposés se retrouvent sur un point : la haine d’Israël, une haine construite et instrumentalisée pour détourner l’attention des véritables problèmes auxquels sont confrontés les sociétés arabo-musulmanes, que ce soit en Tunisie ou en Égypte, par exemple. Et, bien entendu en Iran...

Le climat est tel que lorsqu’un projet de kidnapping d’un jeune Juif à des fins crapuleuses fut déjoué le Président de la communauté juive de Djerba qui est désormais la plus importante de Tunisie, Perez Trabelsi avait demandé la protection de l’armée

Les autorités israéliennes demandent que soit garantie la sécurité des Juifs tunisiens

C’est dans ce contexte très inquiétant que les autorités israéliennes réagissent aujourd’hui. Ynetnews nous apprend, en effet, « que Gideon Bachar, le responsable du Département de la lutte contre l’antisémitisme du ministères des Affaires étrangères israélien a donné des instructions à ses ambassades des États-Unis, de France, de Grande-Bretagne, d’Allemagne et d’Italie pour qu’elles s’adressent aux ministères des Affaires étrangères de ces pays afin qu’ils servent d’intermédiaires avec la Tunisie. Pour lui demander de garantir la sécurité de la communauté juive ». Par ailleurs, « Israël attend de l’Union européenne et de son chef de la diplomatie, Catherine Ashton, de tenter personnellement de convaincre les Tunisiens de renforcer la sécurité de la communauté juive et de tenter de réfréner l’incitation à la haine anti-juive et anti-israélienne ».

Israël sera-t-il entendu et ce qui reste de la communauté juive de Tunisie sera-t-il protégé ou contraint à l’exil ?



Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 4.5.87
Hébergeur : OVH