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Les naufrageurs
Montségur
Article mis en ligne le 28 juin 2005
dernière modification le 26 juin 2005

<< Les pires crimes de l’histoire ont été commis envers les Juifs, mais ces crimes ne sont pas pires que ce que les Juifs font en Palestine. Ce qui a été fait aux Juifs était un crime, mais ce que les Juifs font aujourd’hui sur la terre de Palestine n’est-il pas un crime ? >> Extrait du prêche du cheikh Ibrahim Modeiris , diffusé le 13 mai 2005 par la télévision de l’Autorité Palestinienne. Après de vives protestations dans le monde, ce discours a été clairement condamné par le ministre palestinien de l’information , Nadil Shaath ( extrait dossier de l’Arche - La représentation du Juif dans les télévisions arabes - juin 2005 ) .

L’histoire du littoral est riche des méfaits des bandes constituées, qui, la nuit venue, attiraient vers les récifs acérés de la côte les voiliers, afin que ceux-ci viennent s’y échouer. Ceci à force déploiement de lanternes. Les commandants abusés et les hommes d’équipage confiants pensaient voir dans ces lueurs la présence amicale du phare, censé les guider à bon port.

Aujourd’hui, d’aucuns, dont la fonction première, assise sur le savoir dont ils sont les dépositaires, mais aussi les relais, serait de délimiter les frontières de l’admissible, ceci dans le souci de préserver une certaine hauteur de vue, garante de la paix des esprits, se commettent dans le soutien inconditionnel aux thèses les plus contestables.

Ainsi de l’Appel, paru dans la rubrique Rebonds de Libération le 24 juin dernier, ou un certain nombre d’intellectuels, de journalistes et d’artistes, s’élève contre le jugement rendu dans l’affaire Morin - Sallenave - Naïr , suite à l’article paru dans le Monde du 04 juin 2002, sous le titre : Israël-Palestine : le cancer.

Pour rendre son arrêt, la Cour s’appuie sur deux passages incriminés qu’il ne sera pas inutile de rappeler :

« On a peine à imaginer qu’une nation de fugitifs issus du peuple le plus longtemps persécuté dans l’Histoire de l’Humanité, ayant subi les pires humiliations et le pire mépris soit capable de se transformer en deux générations en peuple dominateur et sûr de lui et à l’exception d’une admirable minorité en peuple méprisant, ayant satisfaction à humilier ».

« Les juifs d’Israël, descendants des victimes d’un apartheid nommé ghetto, ghettoïsent les Palestiniens. Les juifs qui furent humiliés, méprisés, persécutés, humilient, méprisent, persécutent les Palestiniens. Les juifs qui furent victimes d’un ordre impitoyable imposent leur ordre impitoyable aux Palestiniens. Les juifs victimes de l’inhumanité montrent une terrible inhumanité. Les juifs boucs émissaires de tous les maux « bouc émissarisent » Arafat et l’Autorité palestinienne rendue responsable d’attentats qu’on les empêche d’empêcher ».

D’évidence, n’importe quel esprit, à fortiori si celui-ci exerce une activité dite intellectuelle, rompue à manier les concepts et à se plier aux lois contraignantes de la méthodologie, serait à même, dans ces deux extraits incriminés, et qui ne sont que la ponctuation outrancière du climat général d’un texte démonisant, de discerner le glissement sémantique, porteur de sens, et de sens crûment raciste, qui s’est opéré lors de sa rédaction.

Le procès en sorcellerie, à l’encontre de l’Etat d’Israël, et par extension, à la figure du Juif, serait-il valide lorsque celui-ci serait initié par une personnalité marquée à gauche ?

La nausée, lorsque celle-ci s’articule autour d’une lecture partielle et partiale des faits, au nom d’un humanisme dévoyé, ne serait-elle plus dès lors la nausée, mais la vertu ?
Sans doute est-ce cela que nos bonnes âmes du moment ont voulu signifier.

Par temps de brouillard idéologique, les naufrageurs de la conscience contemporaine sévissent.

Car tout de même, qu’est-ce que cette nécessité impérieuse de vouloir soustraire le lecteur à l’exercice du libre examen, en l’égarant vers les récifs acérés de la pensée unique, à force déploiement des lanternes magiques de l’analyse borgne et de la vision atrophiée ?

Qu’est-ce que cette envie frénétique de vouloir contextualiser ce qui ne peut l’être car en son essence, condamnable moralement, et condamné par voie de justice, et de refuser le même déploiement du contexte - pour soi-même et pour les autres - là ou cela s’avérerait nécessaire ?

Aux faits, et à l’examen de ceux-ci, privilégier la Vérité ?

Mais encore, qu’est-ce que ce relativisme que les auteurs de cet Appel tentent d’imposer tout au long du texte sinon le symptôme de leur défaite morale ?

Enfin, cette phrase à la fin du texte de l’Appel : << Nous craignons que la sanction d’un antisémitisme imaginaire ne contribue à l’expansion néfaste de l’antisémitisme réel >>

Elites déliquescentes, seriez-vous les derniers dans ce pays à ignorer ce qui est désormais de notoriété publique ? A savoir qu’un certain discours diabolisant Israël et par extension la figure obligée du Juif, a nourri et nourrit encore l’antisémitisme réel ...

Il y a du monstre dans cette bonne conscience qui s’affirme, sans un regard en arrière, sans une once d’introspection, sans manifester le moindre souci du Mal engendré.

Le fruit vénéneux de la propagande et de la passion.



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