Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a appelé dimanche Israël à examiner soigneusement une initiative arabe appelant à un retrait complet israélien de toute la Rive Occidentale en contrepartie de relations diplomatiques.

M. Moussa a lancé cet appel dans une interview accordée au journal israélien Jerusalem Post, en marge de la conférence du Forum économique mondial (WEF) dans la station jordanienne de Shouneh, sur la mer Morte, selon des informations parvenues dimanche au Caire.

Israël a rejeté l’initiative arabe à maintes reprises. M. Moussa a appelé les Israéliens à la réexaminer sérieusement pour découvrir la véritable intention des Arabes pour la paix.

« Je dirai au peuple israélien de relire l’initiative de paix arabe de Beyrouth. Lire la ligne à ligne. Et ne laissez personne vous dire ce qui est là-dedans », a dit M. Moussa, soulignant que « le peuple arabe voulait vraiment la paix ».

Il y a eu plus tôt un débat vif sur l’importance de la question palestinienne pour le monde arabe lors de la conférence du WEF, durant laquelle M. Moussa a été applaudi alors que la vice- secrétaire d’Etat adjointe américaine Liz Cheney a été huée par l’audience, selon les mêmes informations.

M. Moussa a indiqué devant les participants à la conférence que la question de la démocratie et des réformes au monde arabe était importante, mais que la question palestinienne continuerait à être dominante.

Il n’y aura pas de « printemps » sans la résolution du problème palestinien, a noté M. Moussa, et d’ajouter : « Nous voulons que nos amis aux Etats-Unis sachent que c’est le consensus dans cette région. Nous n’allons pas changer de notre position, car il s’agit d’un cas de justice rejetée au peuple palestinien. »

Liz Cheney a immédiatement réagi aux propos de M. Moussa, en disant : « Il est difficile de parler d’un consensus quand les peuples sont incapables de parler et de vous donner leur opinion. »

M. Moussa a utilisé la question palestinienne comme prétexte pour entraver les réformes, a-t-elle ajouté.

Une conférence du Forum économique mondial (WEF) s’est ouverte vendredi et doit durer trois jours à Shouneh en Jordanie. Quelque 1 200 dirigeants politiques, d’affaires et de la société civile de 45 pays participent à cette réunion.