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Ne soyez pas surpris par la corruption à l’ONU
Par Anne Applebaum, jewishworldreview - Traduction française de Simon Pilczer, volontaire de l’IHC
Article mis en ligne le 6 avril 2005

Pour la plupart des gens, les simples mots « Nations Unies » ont quelque chose de solide en eux-mêmes. Peut-être font-ils apparaître par magie une phrase auguste, comme « communauté internationale », ou un symbole solennel, tel que le sceau bleu de l’ONU.

Des Américains et des Européens parlent parfois ensemble des Nations Unies comme si c’était un allié ou un adversaire, ou à un niveau quelconque un pays souverain avec lequel ils peuvent faire des échanges. Lors de son premier débat présidentiel, le Président Bush parla « d’aller aux Nations Unies » comme si c’était un parent fatigant. (« Je n’avais pas besoin de quiconque pour me dire d’aller aux Nations Unies. J’ai décidé d’y aller de moi-même ».)

Mais, comme les événements des semaines écoulées nous l’ont de nouveau rappelé, les Nations Unies ne sont pas une personne ou un allié, pas même une nation souveraine. L’ONU n’est même pas une assemblée de gens bonne volonté qui veulent seulement la paix. C’est un groupe de différentes agences, dont certaines - l’Organisation Mondiale de la Santé ou les coordinateurs de l’Aide pour le Tsunami - sont vitaux, et d’autres - la Commission des Droits de l’Homme présidée par la Libye - sont grotesques. Certains de ses employés sont extrêmement efficaces, certains sont scandaleusement mauvais. Par-dessus cela, aucun n’est sujet au genre de contrôle qui serait tenu pour assuré sous un gouvernement démocratique ou dans une corporation de taille similaire.

Cela, à tous les niveaux, est la claire impression qui émerge de deux rapports publiés par le comité mis en place pour examiner les opérations du fameux programme corrompu ‘pétrole contre nourriture’ en Irak. Le dernier rapport, publié cette semaine, a examiné en larges détails le comportement personnel du Secrétaire Général, Kofi Annan, et de Kojo Annan, son fils. Kojo Annan a travaillé pour Cotecna Inspection SA, une compagnie ayant des problèmes légaux et financiers, qui gagna cependant un contrat d’inspection des biens importés en Irak dans le cadre du programme pétrole contre nourriture. Les enquêteurs trouvèrent que Kojo Annan avait trompé son père au sujet de la durée de son emploi - En effet, Kojo parla à Kofi des intérêts de Cotecna vis-à-vis de l’ONU seulement après qu’ils furent révélés par un article du Sunday Telegraph. A partir des documents rassemblés dans le rapport, il est aussi parfaitement clair que Kojo, qui avait l’habitude de s’inviter et de s’accrocher à de grandes conférences de l’ONU, avait l’intention de profiter de la position de son père. Mais l’enquête ne trouva pas de preuve que la Cotecna obtînt son contrat grâce à l’intervention de Kofi Annan.

Cependant, le rapport ne se monte pas, comme Annan l’aîné le proclame cette semaine, à une « disculpation ». En dépit du fait qu’il n’a pas trouvé le Secrétaire Général personnellement coupable de corruption, le portrait de son cabinet qui ressort du rapport n’est pas exactement appétissant. Quand ils commencèrent leur travail, les investigateurs découvrirent que le précédent chef de cabinet, Iqbal Riza, venait juste de détruire trois années de documents de valeur - procédure qui commença, peut-être pas par hasard, juste après que l’enquête fût lancée. Ils découvrirent aussi que le chef du bureau de contrôle interne des Nations Unies, Dileep Naïr, avait payé le salaire d’un membre du cabinet en utilisant l’argent qui avait été réservé à l’administration du programme pétrole contre nourriture ce qui était particulièrement embarrassant, étant donné que Naïr était la personne responsable de contrôler les bureaucrates de l’ONU, et que le membre du cabinet était employé pour concevoir un programme anti-corruption. Ces nouvelles révélations, ajoutées aux pratiques d’obtention douteuse et à la corruption soulignée dans le précédent rapport d’enquête pétrole contre nourriture - ainsi que les révélations récentes sur l’inconduite des gardiens de la paix de l’ONU et les scandales de harcèlement sexuels parmi les bureaucrates de l’ONU - n’ont pas fait apparaître les Nations Unies exactement comme une modèle de probité institutionnelle, si on parle d’une organisation capable d’apporter la paix à différentes parties du monde déchirées par la guerre.

Tout le monde n’a pas été surpris par les révélations de ce que les gens qui travaillent pour l’ONU ne sont pas plus vertueux que les employés de toute autre grande organisation. En fait, des préoccupations sur la corruption ainsi que sur la tendance de l’ONU à dépasser son mandat, furent ce qui conduisit récemment à la décision de Bush à la Maison Blanche de nommer l’un des critiques les plus en vue de l’ONU, John Bolton, comme ambassadeur à l’ONU. Car Bolton est l’une des quelques personnes dans la vie publique qui ait voulu faire la distinction entre ce que les Nations Unies sont réellement, et ce que chacun voudrait qu’elles soient. C’est aussi l’un des rares à comprendre qu’il y a des limites à ce que l’organisation peut réaliser, étant donné qu’elle n’est pas redevable devant un gouvernement démocratique, ou même un gouvernement souverain. C’est précisément parce qu’il n’y a pas d’électorat qui puisse chasser les Libyens de la chaire de Commissaire aux Droits de l’Homme, et pas de système judiciaire qui puisse juger les officiels corrompus, que l’ONU se trouve mêlé si souvent à des problèmes.

Mr. Bolton peut ne pas être le porte-parole le plus plein de tact pour la réforme de l’ONU - il déclara un jour que si les 10 étages supérieurs du Secrétariat de New York tombaient de l’immeuble, personne ne s’en apercevrait - mais beaucoup à Washington espèrent qu’il pourra aider l’organisation dans la bonne direction.

A leur crédit, il y a des signes que la direction actuelle de l’ONU comprend la profondeur de leurs problèmes actuels, et leur signification pour la réputation de l’ONU ainsi que son efficacité à long terme. Le fait que Mr. Annan ait autorisé l’enquête ‘pétrole contre nourriture’ à ne pas être conduite seulement par des étrangers, mais dirigée par un Américain - Paul Volcker, le précédent président de la Réserve Fédérale - était un bon signe. Le Secrétaire Général a aussi récemment proposé une série de réformes, pas seulement des grandes institutions comme le Conseil de Sécurité, mais à la politique personnelle de l’organisation, qui reposait traditionnellement sur des candidats politiques. Voilà le type de changement qui pourrait contribuer à donner à l’ONU la capacité de gestion moderne dont il a besoin pour prendre en charge les nouvelles menaces globales comme le terrorisme et les épidémies.

Pourtant - comme John Bolton l’a écrit - il y aura toujours des limites à ce que l’ONU peut réaliser, quelle que soit la qualité de la gouvernance de l’institution. Parce qu’elle n’est responsable devant personne, une telle organisation internationale ne sera jamais bonne à diriger de grands projets à long terme, impliquant une grande quantité d’argent, comme le programme ‘pétrole contre nourriture’. Parce qu’elle n’est pas redevable devant un gouvernement démocratique, ce ne sera jamais le bon choix pour une opération militaire majeure. Aussi réconfortante, consensuelle et « internationale » qu’elle puisse résonner, la décision d’envoyer les « Nations Unies » ne sera jamais la solution complète à aucun problème.


5 Avril 2005, [http://www.jewishworldreview.com/04... <http://www.jewishworldreview.com/04...> http://www.jewishworldreview.com/04... <http://www.jewishworldreview.com/04..."target=_blank]



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