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La Communauté internationale et les négociations de paix israélo-palestiniennes
par le Professeur David Ruzié *
Article mis en ligne le 8 février 2005

L’ONU ne pouvait évidemment pas se désintéresser de la rencontre « au sommet » de Charm el Cheikh, organisée par l’Egypte et la Jordanie, bien que l’Organisation mondiale, associée au « Quatuor » n’y participe pas, pas plus que les trois autres membres (Etats-Unis, Russie, Unie européenne).

Aussi, le Secrétaire général a-t-il fait savoir, à la veille de cette rencontre, qu’il avait « félicité les dirigeants palestiniens et israéliens pour leur récent rapprochement et encouragé le Président de l’Autorité palestinienne à poursuivre les réformes, soulignant que le relèvement de l’économie palestinienne aujourd’hui en ruines était un impératif humanitaire mais aussi une contribution à la paix ».

On notera au passage, que pour une fois, Koffi Anan s’adresse à la Partie palestinienne seule, bien que les médias aient encore insisté sur le fait qu’un cessez-le-feu impliquait la renonciation par les Israéliens aux opérations dans les Territoires et l’arrêt des attentats terroristes.

Comme si ces derniers étaient la résultante de celles-là…..

D’ailleurs, soulignant la « grande fragilité de la situation », il a tenu à préciser : « Je suis sûr que le Président Abbas agira rapidement » pour « restructurer les forces de sécurité et relancer les réformes démocratiques ».

Mais il a également exhorté la communauté internationale à remédier à « la terrible situation économique des Palestiniens ». « Atténuer leurs souffrances et fournir des opportunités économiques est un impératif humanitaire et une contribution importante à la paix » a-t-il, à juste titre, ajouté.

Car, il est évident que suivant l’adage familier « ventre affamé n’a pas d’oreilles », l ’emprise des mouvements terroristes sur la population palestinienne a été facilitée par l’état de misère dans lequel Yasser Arafat l’a maintenue, en dépit de l’aide importante qu’il recevait de la Communauté internationale, et notamment de l’Union européenne.

Mais l’absence de transparence dans la gestion de cette aide, facilitée par le népotisme présidant à la gestion des affaires publiques, a contribué à l’enrichissement du Président de l’Autorité palestinienne et de son entourage, tandis que l’état de dénuement du peuple palestinien s’aggravait.

L’instauration d’un régime démocratique, dans les Territoires, devrait mettre fin à cette situation.

En espérant - ce que, malheureusement, les exemples de l’Afghanistan et de l’Irak ne démontrent pas - que la démocratie soit susceptible de s’acclimater, normalement, en terre d’islam.

Encore faut-il que, par ailleurs, Mahmoud Abbas puisse, également, compter sur la Communauté internationale pour qu’elle fasse pression sur certains Etats afin de tarir l’aide apportée aux mouvements terroristes.

Est plus particulièrement visé le Hezbollah, qui non seulement a « pignon sur rue » au Liban, mais est, également, soutenu par l’Iran.

Or, comme le rapporte Proche-Orient.info, le journal israélien Maariv s’est fait l’écho d’informations en provenance de sources arabes selon lesquelles le Hezbollah aurait l’intention d’attenter à la vie du président de l’Autorité palestinienne, afin de torpiller la relance du processus de paix.

De plus, Maariv, rapporte qu’au cours de ces dernières semaines, Mahmoud Abbas aurait clairement indiqué aux Américains et aux Européens que le Hezbollah est une organisation terroriste et qu’il représente un danger pour la stabilité régionale.

Or, que fait l’Union européenne ?

Eh, bien, à en juger par une interview exclusive à Proche-Orient.Info, du ministre français des affaires étrangères « l’inscription du Hezbollah sur la liste européenne des organisations terroristes suscite un débat difficile et complexe ».

Pour Michel Barnier, ce débat serait complexe pour plusieurs raisons : « d’abord parce que le Hezbollah a une dimension parlementaire et politique au Liban. Il joue ensuite son rôle sur le plan social et parlementaire dans un pays où la vie politique est fragile ».

Balivernes que tout cela…

Si la France voulait, elle pourrait faire entendre sa voix, mais le veut-elle vraiment ?

De fait, le gouvernement français, à vouloir « ménager la chèvre et le chou » se trouve, le plus souvent, « hors circuit ».

L’échec de sa politique en Côte d’Ivoire en est une preuve.

N’oublions pas, pour en revenir, au problème du Moyen orient, qu’il y a quelques années, Yasser Arafat aurait été dissuadé par le président Chirac de signer un accord avec Ehoud Barak, lui même reçu à l’Elysée….

De telle sorte qu’il y a encore loin pour une contribution efficace de l’Union européenne à la relance de la « feuille de route », relance, également,évoquée, dans son communiqué du 7 janvier, par Koffi Anan.

Or, le temps presse, car, rappelons que ce document, élaboré en 2003, (http://www.un.org/french/newscentre...) fixait à 2005 la création d’un Etat palestinien.

  • David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international


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