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Parlons France !
Par Serge Farnel © Metula News Agency
Article mis en ligne le 6 février 2005

Après avoir saisi la médiation de France Télévisions afin d’obtenir que les commentaires de ses présentateurs soient accompagnés du mode conditionnel quant à l’origine israélienne des tirs ayant pu toucher Mohammed Al Dura, et devant le refus de la médiation de respecter sa propre charte, dont le fait de ne pas proférer d’accusation sans preuve, l’auteur de cet article, Serge Farnel, citoyen français, a saisi le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, puis le Conseil d’État.

Il annonce aujourd’hui être sur le point de saisir la Cour Européenne des Droits de l’Homme. La pétition du site }(www.laveritemaintenant.org) a récolté à ce jour plus de 2 500 signatures et son action est soutenue dans sa légitimité par la Fédération des Syndicats de l’Audiovisuel.

Certains voudraient à présent minimiser l’ampleur symbolique de la controverse de Nétzarim et, partant, la nécessité de sa déconstruction publique. Ceux-là se mettent à parler d’« erreurs » de la part de Charles Enderlin et circonscrivent leur critique à regretter qu’il n’ait pas « rectifié » plus tôt les « imprécisions » contenues dans son commentaire. Les mêmes épargnent le traitement scandaleux que France 2 a réservé, et réserve toujours, à cette affaire, ainsi que les insultes et les menaces de poursuites que sa directrice de l’information distribue à tous ceux qui s’intéressent à la controverse d’un peu trop près.

Quant au nom de Talal Abou Rahma, il apparaît de plus en plus rarement dans les articles français. Encore n’est-ce qu’au titre de « cameraman d’Enderlin » et pas en sa qualité - fondamentale cependant dans la recherche de la vérité - d’unique témoin de la scène. La direction de FR2 a « interdit » à Abou Rahma « de s’exprimer en public » et l’a mis à l’écart des questions de Jeambar, Leconte et Rosenzweig. Personne, en France, ne mentionne plus sa déposition notariée sous serment, qui constitue, à ce jour, le seul témoignage affirmant que l’incident eût tout simplement lieu. Personne ne remarque l’attestation commune de toutes les parties en présence - la Ména, Leconte-Jeambar, le personnel de FR2 - selon laquelle les 27 minutes de rushes ne contiennent aucun des éléments dont Rahma fait état dans sa déposition et personne, à part la Ména, la presse américaine, un député français et moi-même, ne demande à France Télévisions des comptes, pour avoir caché, quatre ans durant, que la version des faits, qu’elle soutient publiquement, repose sur un faux témoignage patent, dont la chaîne possède la preuve depuis le début de la controverse. Enfin, personne ne s’étonne, en France, de ce qu’au stade de révélations avérées des malversations journalistiques auxquelles se sont livrées Enderlin et Rahma - je parle, en plus des contrevérités, orales, écrites, dessinées et notariées, du fait que Rahma a complaisamment filmé d’autres mises en scène sous le blouson de notre télévision publique - les deux reporters persistent à informer la France sur un conflit aussi délicat pour elle, que l’est celui du Proche-Orient.

Quant à envoyer Abou Rahma - ès qualités avérées de menteur, de faussaire et de fauteur de guerre - fabriquer, a posteriori de quatre ans, le « bordereau » constitué des cicatrices de seize ans de Jamal A-Dura, dans le seul but de posséder au moins une pièce pour permettre de persister à prétendre à l’authenticité de l’assassinat de Mohamed, je pense qu’il y a lieu de parler d’un acte criminel de la part de ceux qui l’ont permis et financé. Lorsque l’on apprend, de surplus, par l’article de Luc Rosenzweig d’avant-hier « Charles Enderlin, menteur en toutes les langues », que « France 2 a refusé de faire examiner Jamal Al Dura par un médecin légiste indépendant », on ne peut que retenir des circonstances terriblement aggravantes pour ceux entre les mains desquels mon pays a confié la direction de son plus important medium d’information.

En entendant Jeambar et Leconte affirmer sur la radio RCJ qu’Arlette Chabot avait été loyale et transparente envers eux, je me suis pris à penser que Landru aussi, ne leur avait personnellement fait aucun mal. Est-ce cependant la manière de raisonner de journalistes consciencieux ?

Nous retenons, quant à nous, le dégoût dont s’était parée Arlette Chabot au micro du journaliste Michel Zerbib, en évoquant le tournage du « bordereau » par Abou Rahma - que personne, c’est bien le moins qu’il faille en dire, n’a demandé à Chabot de faire fabriquer, et qui n’établit rien, sinon l’extension du mensonge et l’embourbement de la chaîne - au cours duquel Jamal Al-Dura « dut » aller jusqu’à se dénuder complètement. Elle pensait, c’était peu nous connaître, qu’en inversant les rôles des trompés et des faussaires, et qu’en nous invitant à en finir avec cette histoire, dans laquelle elle venait de nous faire passer pour des monstres, que nous allions embrasser cette compromission.

Revenons au contraire à un discours logique, à France 2, Rahma et Enderlin : si l’on admet volontiers que des petits écarts de conduite sans conséquences sont certes excusables, on exclura tout aussi certainement que l’on puisse parler d’écarts de conduite sans gravité dans cette affaire ! Ce serait faire silence sur le fait que Ben Laden a appelé à tuer les juifs partout dans le monde par référence à l’assassinat de Mohamed Al Dura. Ce serait décider, en toute connaissance de cause, de fermer les yeux sur le fait que le journaliste Daniel Pearl a été décapité par les islamistes pakistanais sur fond de l’image d’Al Dura ; que des sermons d’imams appelaient, sur la Télévision officielle palestinienne et dans d’autres pays musulmans, à tuer les juifs pour venger la mort de Mohammed Al Dura.

Il y a également le refus des instances de recours républicaines d’investiguer dans cette affaire gravissime, qui fait qu’on ne peut plus ni se taire, ni arrêter notre initiative avant que toutes les responsabilités soient dégagées et les leçons apprises, sous peine d’accepter de vivre dans un Etat bananier, dans lequel l’application des lois serait soumise au pouvoir discrétionnaire de la raison d’Etat et de ses métastases obscures et perverses. Ces instances, que nous avons toutes saisies en bonne et due forme, depuis la médiation de France Télévisions, jusqu’au Conseil d’État, en passant, bien évidemment, par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.

L’affirmation de la vérité constituerait au moins le premier pas pour protéger la famille d’Enderlin, dont l’intéressé se plaint, dans son article dans le Figaro, qu’elle ait reçu des menaces, menaces que je condamne avec force, tout comme la Ména, s’il advenait qu’on puisse oser en douter.

 

Sachons reconnaître l’immensité de l’accusation mise en scène par Talal Abou Rahma, puis caractérisée par le commentaire de Charles Enderlin, avant que d’être diffusée par France 2. Observons que le mythe Al Dura est construit sur le meurtre délibéré d’un enfant arabe sans défense, assassinat à propos duquel le témoin-cameraman de France 2 rapporte, sous serment, qu’il était consécutif à l’acharnement infanticide, pendant pas moins de quarante-cinq minutes, des soldats israéliens. La version complète de l’assassinat de Mohamed renferme donc, aujourd’hui encore, pour ses partisans, que les soldats israéliens tuent délibérément, gratuitement, s’acharnant par simple plaisir sur des enfants palestiniens sans défense partout dans les territoires !

 

Voilà la face cachée du message diffusé par France Télévisions, gratuitement et dans le monde entier, celui du caractère diabolique et sadique des Israéliens. C’est ce système qu’il fallait analyser au fond, ce qui fut fait par la Ména. C’est celui qu’il reste aux citoyens responsables de ce pays de faire connaître de tous. Pas seulement par esprit de justice pour des Israéliens, injustement démonisés par nos medias et par notre président. Mais surtout pour nous, surtout, Français. Pour nous laver de cette accusation stupide, et du penchant qui a été inculqué à notre population, de croire aveuglément n’importe quelle stupidité, du moment qu’elle stigmatise l’expression nationale émancipée du peuple juif. Face à cette rechute aiguë d’antidreyfusisme et des sentiments mélangés ayant existé ici entre 39 et 45, il en va de l’éclatement de la vérité dans cette controverse, de ne pas perdre définitivement notre âme. Et notre justice. Et notre liberté. Et notre droit à être informés. Et notre réputation internationale.



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