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L’ONU, Israël et la Shoah
par le Professeur David Ruzié *
Article mis en ligne le 26 janvier 2005
dernière modification le 28 janvier 2005

Sans revenir sur le point de vue que nous avons exprimée, ici même, hier, il n’est pas inutile de revenir sur la session extraordinaire que l’Assemblée générale de l’ONU a tenue, lundi dernier.

En effet, il n’est pas courant de voir le service de presse de l’Organisation mondiale diffuser un communiqué faisant état des déclarations d’un seul intervenant au cours d’un débat devant l’Assemblée générale.

Or, c’est bien ce qui vient de se produire sous le titre « Un tournant dans le rôle de l’ONU au Moyen-Orient, espère Silvan Shalom ».

Il faut d’ailleurs remarquer que, pour une fois, un ministre israélien pouvait, effectivement, avoir des paroles aimables dans cette enceinte.

Le ministre israélien s’est, en effet, félicité des « discours positifs sur le peuple juif et Israël » après « des années d’attaques ».

Et de préciser que « pour la première fois Israël a eu l’impression de faire membre à part entière des Nations Unies ».

Car, il faut malheureusement rappeler que non seulement Israël a, depuis son admission le 11 mai 1949, à la veille de son premier anniversaire, été certainement le seul Etat membre à être aussi souvent « sur la sellette » et faire l’objet d’une série innombrable de résolutions généralement plus hostiles les unes que les autres, mais, de plus, Israël fait l’objet d’un statut discriminatoire au sein de l’Organisation.

Jamais Israël n’a été élu au Bureau de l’Assemblée générale, au Conseil de sécurité, ou au Conseil économique et social.

Jamais, un Israélien n’a été élu président d’une des sept commissions de l’Assemblée.

Le même ostracisme existe, s’agissant des organes subsidiaires.
Ainsi, par exemple, Israël n’a jamais siégé à la Commission des droits de l’homme, qui, il est vrai, n’est pas une enceinte toujours fréquentable, lorsque, comme il y a quelques années, elle a porté à sa présidence, avec l’appui de l’Union européenne, la représentante de la Libye.

Les exemples pourraient être multipliés.

Espérons que les espoirs formulés par le ministre israélien qui, s’est également félicité de la présence d’Etats arabes au cours de la session, se réaliseront.
On relèvera, également, dans ce communiqué qu’il est fait état des déclarations de M. Silvan Shalom évoquant « l’infrastructure terroriste palestinienne » (on est loin des « militants » ou « activistes » généralement mentionnés) ainsi que la menace venant du Hezbollah « parrainé par l’Iran et la Syrie ».

Ce dernier Etat a également été mis en cause par le ministre israélien à propos du soutien apporté au Hamas.

Il n’y a pas l’ombre d’un doute que l’initiative israélienne de proposer la convocation d’une session extraordinaire pour commémorer ce 60ème anniversaire de la libération des camps nazis n’a pas dû plaire à tous les Etats arabes.

Et si cette proposition n’avait pas été co-parrainée par un certain nombre d’autres pays (Australie, Canada, Etats-Unis, Fédération de Russie, Nouvelle-Zélande et Union européenne), nul doute qu’elle aurait eu du mal à aboutir.

D’ailleurs, il subsiste - et subsistera - un mystère sur le nombre des Etats qui finalement ont voté pour la tenue de cette session extraordinaire.

Selon les sources d’information consultées, les chiffres varient de 138 à 152, le service de presse des Nations Unies ayant évoqué - ce doit être le bon chiffre - celui de 148, que nous avons repris hier.

Mais dira-t-on, ne peut-on pas compter le nombre des votants sur le compte rendu de séance du 19 janvier ?

Mais, c’est là que le bât blesse.

En effet, le porte-parole du Secrétaire général a précisé, hier, que « la liste des pays qui avaient soutenu la proposition d’une telle session resterait confidentielle selon la procédure en vigueur à l’Assemblée générale » tout en précisant « qu’à l’avenir le Secrétariat préviendrait les Etats membres de son intention de la rendre publique »…..
On peut craindre que dans certaines circonstances, comme celle de la dernière session extraordinaire, un certain nombre d’Etats élèveront de sérieuses objections à cette publicité.

Il est tellement plus facile pour certains Etats de répondre différemment, selon leurs interlocuteurs, sur leur attitude lors de la convocation de la 28ème session extraordinaire visant à commémorer le 60ème anniversaire de la libération des camps nazis.

Il manquait quand même près d’une cinquantaine d’Etats membres pour soutenir cette initiative (la Ligue des Etats arabes en compte une vingtaine et l’Organisation de la Conférence islamique une cinquantaine).


  • David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international


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