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L’oubli de la chronologie
par le Professeur David Ruzié *
Article mis en ligne le 18 janvier 2005

Malgré les espoirs mis en la personne du nouveau président de l’Autorité palestinienne, avant son élection le 9 janvier dernier, les lendemains de cette élection ne sont guère prometteurs.

Déjà certaines déclarations faites durant sa campagne électorale avaient de quoi inquiéter.

Ainsi de sa promesse faite aux réfugiés palestiniens au Liban qu’ils avaient un droit au retour….

Mais, il y a plus grave.

Car Mahmoud Abbas, certainement influencé par le compte rendu des événements faits par les médias, notamment français, vient, certes de condamner les violences des derniers jours, mais en précisant « qu’elles soient le fait des forces d’occupation israéliennes ou de réactions de certaines factions palestiniennes ».

Or, il faut être d’une parfaite mauvaise foi pour considérer que les « militants » ou « activistes » (nous dirions plutôt les terroristes) membres de certaines factions palestiniennes, quelles que soient leurs appellations, ne font que « réagir » à des violences israéliennes antérieures.

De fait, le déclenchement de la violence est bien imputable à la partie palestinienne.

N’oublions pas que le déclenchement de la seconde Intifada, à l’automne 2000, n’avait été précédée par aucune « violence » israélienne.

Malgré le prétexte fourni par une visite d’Ariel Sharon sur le Mont du Temple/Esplanade des Mosquées, en réalité les Palestiniens considéraient que le retrait volontaire des forces israéliennes du sud-Liban au printemps précédent, constituait une victoire pour leur cause et ils comptaient bien sur la lancée obtenir, également, le départ d’Israël des Territoires.

Ce retrait avait été décidé parce qu’Israël estimait qu’il n’avait plus d’intérêt à se maintenir au delà de la ligne de cessez-le-feu avec le Liban, délimitée en 1949 (ce qu’il a été convenu d’appeler, par la suite, la « ligne bleue », faisant pendant à la « Ligne verte » entourant la Cisjordanie).

De la même façon, le gouvernement israélien a décidé en 2004 un désengagement de la Bande de Gaza, eu égard, certainement, à la faible population israélienne concernée (moins de 10000 personnes).

Mais au lieu d’accepter de bon cœur ce geste, les Palestiniens ont voulu rééditer, en quelque sorte, leur perception du retrait israélien du sud-Liban, justifié également par les pertes subies par les soldats israéliens, venant à l’appui de l’armée du sud-Liban, formée d’éléments à la fois chrétiens et musulmans qu’Israël avait mis sur pied pour contrôler cette zone.

Et les Palestiniens (nous ne tomberons pas dans le piège d’une distinction artificielle entre de « gentils » responsables politiques et des extrémistes de la base) ne cachent pas qu’ils considèrent déjà que ce retrait est également une victoire qu’ils ont acquise par le recours à la force.

D’ailleurs, non seulement ils s’en prennent aux habitants des implantations israéliennes qui, à terme, devront quitter la Bande de Gaza (comme d’autres Israéliens - ou peut-être les mêmes - ont du évacuer le Sinaï en 1979) et aux soldats israéliens chargés d’assurer la sécurité des implantations, mais ils dirigent également des tirs, souvent mortels, contre des villages israéliens du Negev.
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Aussi, tout naturellement le gouvernement israélien mène-t-il, depuis plusieurs mois, une guerre aux terroristes qui s’abritent au sein de la population civile, pour mieux mener leur action.

Il est, en effet, intolérable de penser que de violences en violences, prenant les décisions israéliennes comme des aveux de faiblesse, les Palestiniens puissent caresser l’espoir de réaliser le projet des fondateurs de l’Organisation de la Palestine, à avoir rejeter les Juifs à la mer.

On ne peut que regretter d’ailleurs que certains « penseurs » qui, pour une fois, ne font pas retomber toutes les fautes sur Israël, ne s’en complaisent pas moins à commettre, eux aussi, des anachronismes.

A l’instar de cet universitaire que nous avons pris en flagrant délit de « réécriture » de l’histoire (v. notre Point de vue du 19 novembre 2004), un spécialiste des relations internationales, François Heisbourg, vient d’écrire dans un livre à paraître, et dont Le Figaro du 17 janvier cite quelques extraits : « Israël est l’expression d’un nationalisme militant (le sionisme) comme il en existe de nombreux exemples de par le monde, y compris sous la forme du nationalisme palestinien ».

Or l’idée d’un Etat juif remonte à la fin du XIXème siècle, alors que l’émergence d’un « peuple palestinien » remonte à moins de 40 ans.

Il est regrettable que les médias (Le Point, en novembre, Le Figaro, aujourd’hui) servent de vecteurs, sans contrepoids, à des affirmations de nature à conforter les négateurs du droit à l’existence de l’Etat d’Israël.


  • David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international


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