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Tout ce qui est rare est cher. (Adam Smith) « Jusqu’où faut-il aller ? »
Article mis en ligne le 5 décembre 2011

Jeudi prochain 8 décembre 2011, les commissaires Ader et Nordmann organisent à l’hôtel Drouot à Paris, une vente de Judaïca (objets de culte juif) mélangée à des tableaux, sculptures, dessins et gravures, ainsi que des livres et documents. Jusqu’ici que du récurrent et du normal. Cependant, sous le lot n°228 de cette vente apparaît un descriptif très particulier

« Important ensemble de documents (lettres, circulaires laissez-passer, etc…), en allemand, polonais et yiddish, provenant des archives du ghetto de Lodz, manuscrits, tapuscrits, imprimés (dont le numéro 9 du Ghetto-Zeitung, en yiddish, daté du 2 mai 1941, 4pp.) ou stencils (dont la liste nominative des décès, avec les prénoms et adresses, entre le 15 et le 20 juillet 1940 ; des listes de distributions de nourriture, etc…) sur papier, formats divers, une trentaine de pièces, plusieurs dizaines de ff. »

Demander de l’argent pour des archives du ghetto de Lodz où l’on signale entre autres la liste nominative des décès avec les prénoms et adresses est indécent et choquant.
Il est vrai qu’il est nécessaire et primordial que ces documents ne soient pas détruits ; il est bon qu’ils soient signalés à l’attention des historiens et chercheurs et que leurs détenteurs soient informés que ces papiers ont une valeur vis-à-vis de l’Histoire – et même quelquefois valeur de preuve, mais pourquoi associer une valeur matérielle au poids de ces documents ?

Dans le cadre d’une vente aux enchères, on pourrait imaginer une institution comme le CDJC en compétition avec Yad Vashem… surrenchéris par des collectionneurs nostalgiques du IIIe Reich…

Ces documents ne sont pas des livres ou des affiches. Il appartient aux officiers ministériels de rappeler à leurs clients vendeurs, au nom d’une certaine éthique, que ces documents doivent être donnés et non vendus à une institution dont la vocation est de les conserver et de les faire connaître. Sinon de quel ministère le commissaire-priseur est-t-il l’officier ? Et que penserait la personne qui, à l’origine, a, sans doute, arraché, caché et sauvegardé ces documents, si ce n’est pour transmettre aux générations futures des preuves de l’assassinat des juifs de Pologne ?... Le prix de la mémoire est autre.

Jacqueline Frydman



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