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Quand l’ONU se « défausse » sur Israël
par le Professeur David Ruzié *
Article mis en ligne le 23 décembre 2004

Lors de sa réunion du 23 décembre 2004, le Conseil de sécurité a entendu les Présidents des comités de sanctions qu’il a été amené à créer, ces dernières années.

Il faut savoir, en effet, qu’afin de leur assurer une meilleure efficacité - toute relative d’ailleurs - le Conseil a estimé devoir charger un organe spécial composé de ses membres, pour suivre plus particulièrement les sanctions décidées dans telle ou telle situation.

C’est ainsi, qu’en 1999, a été créé un comité chargé de suivre les sanctions décidées contre les Talibans (en Afghanistan) et, en 2002, Al Qaïda s’est trouvé, également, visé par des sanctions.

On relèvera, au passage, qu’il s’agit d’hypothèses tout à fait particulières où ce sont des organisations non gouvernementales qui ont donc été visées par le Conseil de sécurité, alors que, normalement, celui-ci n’a compétence qu’à l’égard des Etats.

Ainsi, concrètement, l’ONU a décidé de priver de moyens d’action ces deux organisations, dont l’une opère plus particulièrement en Afghanistan et dont l’autre a, pratiquement, étendu son champ de nuisance, à l’échelle de la planète.

Or, précisément, lors de cette réunion, l’ambassadeur du Chili, qui préside ce comité, a cru devoir préciser que « la persistance du conflit au Moyen-Orient renforce un sentiment d’injustice, de frustration et de haine, qui sert de bouillon de culture au terrorisme d’Al Qaïda ».

Et, poursuivant, son propos de façon tout aussi délirante, il a ajouté que « si l’on refuse à la Palestine le droit d’être un Etat qui puisse vivre en paix et en sécurité à côté d’Israël…le sentiment d’un traitement inégal et indigne s’accroîtra chez de nombreux habitants du monde islamique ».

Ce diplomate - qui l’est si peu dans son langage - semble troublé par le fait que ce sentiment, mis à profit par Al Qaïda, « vise justement à retrouver une perception étendue de dignité et d’orgueil bousculés ».

On pouvait penser, jusqu’à présent, que seuls bon nombre de journalistes ignoraient totalement l’histoire.

Malheureusement, l’ignorance et l’inculture ont également atteint les diplomates.

Comment peut-on, ainsi, implicitement, certes, mais non moins nettement, mettre en cause Israël, en prétextant que le retard mis à la création d’un Etat palestinien serait la cause du terrorisme, à l’échelle de la planète ?

Chacun sait - ou devrait savoir - qu’initialement Ben Laden avait dirigé ses foudres contre l’Occident en général et les Etats-Unis en particulier - comme en témoigna la tragédie du 11 septembre 2001 - et que ce n’est que par la suite qu’il a « découvert », en quelque sorte, la cause du peuple palestinien.

Il n’est pas sûr d’ailleurs que cette prise de position de nature à conforter les actions terroristes soit susceptible de mettre le Chili à l’abri de prises d’otages.

La preuve en est que, récemment, la France qui vient, encore, de se féliciter de l’orientation de sa politique arabe a été visée par la prise en otage de deux journalistes qui, eux-mêmes, n’avaient pas manqué de prendre position, contre l’intervention en Irak, Georges Malbrunot, ancien correspondant à Gaza, n’étant pas, de son côté, avare de critiques contre Israël.

Et il a fallu plus d’un mois après l’hommage indécent rendu à Arafat par les plus hautes autorités de l’Etat pour que les deux journalistes soient libérés.

Si maintenant après l’Union européenne, certains pays d’Amérique latine adoptent, à leur tour, une attitude partiale, les perspectives ouvertes par la disparition de l’ancien chef de l’OLP risquent de se restreindre.

Il faut d’ailleurs relever que Mahmoud Abbas, qui vise à succéder à Yasser Arafat à la tête de l’Autorité palestinienne, est déjà passé maître dans l’art du double langage, comme en témoigne sa déclaration au Liban sur le droit de retour des réfugiés palestiniens.

Ce qui est également inquiétant.


  • David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international


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