Le 8 novembre dernier, l’AIEA a publié un rapport accablant sur le programme nucléaire de l’Iran. Pour la première fois, l’Agence décrit de manière extraordinairement détaillée (dans une annexe de 14 pages au rapport) l’ensemble des activités de militarisation conduites par Téhéran dont elle a connaissance. Elle précise que ces informations proviennent d’une part de ses propres enquêtes, et d’autre part de renseignements transmis par une dizaine d’Etats membres, puis validés par elle. Il est particulièrement notable que certaines de ces activités aient été conduites dans les toutes dernières années : ceci signifie bien, comme nombre d’experts le pensaient, que leur « interruption » en 2003 (selon l’expression du National Intelligence Estimate américain de 2007) n’avait été que provisoire. La somme de ces activités de militarisation, à elle seule, constitue une manifestation tangible, s’il en était encore besoin, de la volonté iranienne de disposer de l’arme nucléaire. Mais de nombreux autres éléments existent à l’appui de cette thèse.