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Rififi intra-palestinien : le Hamas accuse Salam Fayyad, non sans raison, d’avoir accumulé 4 millions de dollars de dette et de siéger illégalement
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 3 septembre 2011

La belle unité palestinienne annoncée en mai dernier aura été un feu de paille et, à la veille de la demande de création d’un État palestinien devant l’ONU, style apprenti-sorcier, le Hamas met l’Autorité palestinienne en demeure d’appliquer les accords signés au Caire et attaque le « Premier ministre », accusé d’avoir accumulé 4 millions de dollars de dette...Autre accusation fondée : le « cabinet ministériel », qui n’a pas été élu, siège en toute illégitimité. Un « État » irrémédiablement coupé en deux par les Palestiniens, eux-mêmes, avant même d’avoir vu le jour...

Pas d’unité, pas d’élections, prisonniers dans des prisons du Hamas et du Fatah

Mahmoud Zahhar, l’un des dirigeants du Hamas, vient de déclarer que Mahmoud Abbas doit, soit appliquer les accords de réconciliation entre son parti et le Fatah, soit les dénoncer. Propos rapportés par l’agence de presse Maan News qui cite une agence égyptienne officielle. Mise en demeure, assortie de commentaires et accusations. Selon lui, en effet, l’argument mis en avant par Ramallah qui dit craindre que les États-Unis coupent les fonds américains si cette unité se réalise ou qu’Israël dénonce les accords d’Oslo, ne tient pas. Et il a raison, la demande de reconnaissance d’un État palestinien à l’ONU pouvant avoir les mêmes conséquences...

Il rappelle ensuite que le chef du gouvernement, Salam Fayyad, « conduit un cabinet illégitime qui n’a pas été élu. » Ce qui est exact. Des élections « nationales » n’ayant toujours pas eu lieu et Mahmoud Abbas reportant sans cesse des élections qui auraient dû être organisées il y a plus d’un an. Autre reproche, d’une autre nature, cette fois : Salam Fayyad « a coopéré avec Israël en matière de sécurité et les détenus palestiniens sont toujours en prison. »

A ce propos, il faut rappeler que dans un rapport du 26 juillet, Palestinian Media Watch révélait que ces prisonniers palestiniens 5.500 terroristes condamnés du Hamas ou de l'Autorité palestinienne - perçoivent un « salaire » versé par l'Autorité palestinienne. Pour un montant de 5 millions de dollars mensuels... Ce qu’elle ne dément pas, accusant au contraire PMW d’inciter à la haine contre les prisonniers palestiniens...

En revanche, les prisonniers faits par le Hamas et l’Autorité palestinienne, frères ennemis, qui devaient être libérés selon les termes de l’accord d’unité nationale, sont toujours dans des prisons palestiniennes...

Déficit budgétaire énorme d’une Autorité palestinienne vivant sous assistanat

L’Autorité palestinienne est confrontée aujourd’hui à une crise financière grave. Elle a sollicité et reçu des rallonges financières diverses. Y compris du Japon, pourtant durement touché par le tremblement de terre et la crise économique Mais, en dépit de l’annonce de « plans » de sauvetage, la crise palestinienne perdure. Commentaire de Mahmoud Zahhar : « Salam Fayyad nous laisse des dettes de 1 milliard, 7 dollars mais parle maintenant d’environ 4 milliards...il est nul comme Premier ministre.  »

On peut rappeler que la lutte contre la corruption annoncée par Mahmoud Abbas et alors que des ministres et ministères avaient été montrés du doigt , ne semble avancer que très lentement... Le ministre de l’Economie avait été mis en cause, mais l’enquête piétine.. . Plus récemment, c’est le ministre de l’Agriculture qui l’a été. Il est suspendu pendant l’enquête mais se dit innocent Ces accusations et enquêtes piétinent...

Urgent de donner à ces assistés incapables et divisés un statut d’État, selon l’Élysée...

Tableau éloquent. Ce qui n’empêche pourtant pas le Président de la République de s’être déclaré le 31août dernier en faveur de «  la création de l’État palestinien », seule solution, selon lui, pour résoudre « le conflit israélo-arabe. » « un Etat palestinien démocratique, moderne et viable à ses frontières » qui ne correspond pourtant en rien à la réalité, on l’a vu... Solution qu’il est «  urgent  » de mettre en place, estime le Chef de l’État. Qui, de toute évidence, a été aussi mal conseillé en la matière qu’il l’avait été en son temps pour la Syrie, dans un rapport parlementaire chapeauté par Élisabeth Guigou... Si, dans son allocution prononcée le 31 août, Nicolas Sarkozy, évoque des sanctions contre ce pays, il avoue également son impuissance face aux carences du Conseil de Sécurité en la matière..

Un Conseil de Sécurité incapable de faire appliquer par le Liban toute une série de ses propres Résolutions, pourtant conditions sine qua non de la paix entre le Pays du Cèdre et Israël ...Conseil de Sécurité qui ne pourrait pas plus garantir «  la sécurité pour Israël, » évoquée dans la même allocution présidentielle... C’est là que réside « la folie  » de ce projet, dont parle à mauvais escient le Président puisque, selon lui, c’est ne pas opter pour cette « création » qui serait fou..On note d’ailleurs que, dans cette allocution, le Président ne parle pas du tout du Liban, alors que le Hezbollah le menace de destruction interne et menace Israël...



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