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L’agence France Presse de Paris a ponctué d’une dépêche ma foi très équilibrée la réunion d’information de France 2 de jeudi dernier.
L’agence France Presse de Paris - pas grand chose à voir avec sa succursale de Jérusalem et les directives écrites à ses employés énoncées par le grand théoricien français de l’anti-sionisme, Marius Schattner, ancien nom de militant extrémiste « Meshulam » - a ponctué d’une [dépêche] ma foi très équilibrée la réunion d’information de France 2 de jeudi dernier.
La dépêche de l’AFP, largement reprise par plusieurs publications de la presse écrite, mentionne notamment que « Les invités à cette »réunion« (guillemets de l’AFP) étaient soigneusement filtrés à l’entrée de l’immeuble de France Télévisions, afin, selon Arlette Chabot, que les accusateurs de la chaîne, notamment l’agence Metula News Agency (Mena) » coucou ! « ne soient pas présents ».
On n’est jamais mieux qu’entre soi pour rechercher la vérité, pas vrai ?
Ilan veut vous faire partager le témoignage pour le moins surprenant d’un membre de notre profession, semble-t-il mal filtré par les caïds de France 2 à l’entrée. Il l’a ci-après appelé Journaliste. Ilan reste subjugué par le souci de transparence de la nouvelle directrice de l’information de la chaîne. Ca lui donne des frissons partout… cet engouement sans bornes pour la vérité à tout prix.
La première scène se passe dans la salle principale de la réunion, dans l’immeuble de France Télévisions :
Journaliste : Je suis désolé d’être arrivé en retard. Y a-t-il des représentants de la Ména ?
A. Chabot : J’accepte de dialoguer avec tout le monde, mais pas avec des négationnistes [1]. Des gens qui essaient de susciter la haine et la passion.
Il y a eu plusieurs plaintes déposées par France 2.
Journaliste : Lesquelles ?
Me Bénédicte Amblard : France 2 a déposé des plaintes simples devant le Procureur de la république. La première remonte à décembre 2002 pour désinformation et la seconde concerne la diffamation dans le carton d’invitation qui parle de « manipulation » de France 2. Le Parquet va mener une enquête préliminaire. On ne sait pas qui sont les représentants légaux de la Ména [2].
On invite le journaliste à se rendre dans un bureau annexe, où, en compagnie d’un petit groupe de personnes, on lui repasse certains documents filmiques montrés avant son arrivée. Une autre journaliste note tous les dialogues sur un petit calepin. Les invités seront tous surpris par le fait que France 2 a choisi de leur remontrer le reportage du 30 septembre 2000 mais que les responsables de la chaîne ont pris la précaution d’enlever le son du commentaire d’Enderlin. Un retour au temps du cinéma muet, en quelque sorte.
Journaliste : En voyant le 2ème reportage, j’ai relevé que le père, sur les images de l’hôpital, avait quatre grands pansements : au bras droit, à l’aine droite, au genou droit et au niveau du tibia et du péroné gauches. Or, les images précédentes montraient le père blessé alors que son fils gît mort. Et là, (le journaliste commente un gros plan du reportage Enderlin - Abou Rahma) on voit qu’il n’y a pas de sang au niveau du genou droit, que le pantalon a des plis mais qu’il n’est même pas déchiré, que le peu de la jambe gauche visible ne montre pas de sang ?
Olivier Hue, un employé de France 2, apparemment de bonne foi, affable, intéressé par la question ne sait que répondre.
Journaliste : Dans ce même reportage, Charles Enderlin affirme que la position israélienne se situe en face des Al Dura et la caméra pivote pour montrer le lieu de la position israélienne. Je vous fais remarquer que cette position n’est pas en face, mais en oblique, de l’autre côté du carrefour. (Jusqu’au 31 octobre 2003, au moins, [lire La vérité si je mens], Enderlin confondait la position palestinienne « Pita », d’où est effectivement parti LE tir que l’on distingue sur son reportage, avec celle de l’armée israélienne « Magen 3 », située à 90 mètres de là, de l’autre côté du carrefour, comme l’indique le journaliste fort à propos, Ndlr)
Survient un autre homme de la maison, à l’allure et au ton persifleurs, qui s’immisce dans la conversation.
Le persifleur (ironique, comme il se doit pour un persifleur) : vous êtes donc uniquement intéressé par la géographie ?
Journaliste : Il s’agit de topographie. Le journaliste lui montre le croquis qu’il a dessiné, les images.
Le persifleur n’a rien à répondre. Il parle à brûle pourpoint d’une balle tirée de derrière le mur (une nouveauté, ça vient de sortir… la main du destin en quelque sorte Ndlr.). Le journaliste, bien au courant du dossier, ne comprend pas et pour cause. L’autre indique qu’un Palestinien se trouvait derrière les Al Dura.
Et alors ?
Le journaliste réitère ses remarques sans obtenir de réponses.
Le persifleur (sans changer de ton) : Ce sont des comédiens ?
Le journaliste lui raconte l’histoire du mort qui tombe de son brancard en 2002 à Jénin, se relève, grimpe dessus, retombe, Le persifleur ignore l’existence de cet épisode de la guerre des médias qui a pourtant été montré par les TV françaises. Il n’a pas la télé ?
Arlette Chabot, se joint au petit groupe, et fait cause commune avec le grand malin, ils reviennent en duo sur les questions du journaliste sans y répondre .
A. Chabot : Vous pensez qu’il n’y a pas eu de blessures ?
Journaliste : Je vous pose une question. Comment se fait-il qu’il n’y ait pas de sang au niveau du genou ?
A. Chabot (sourde ?) : Vous pensez qu’il n’y a pas de blessures ?
Journaliste (pas sourd) : Je pose une question
A. Chabot : Un médecin a vu les images des cicatrices de M. Al Dura
Journaliste (faisant une remarque élémentaire) : Quand vous allez voir un médecin, il vous ausculte ? J’ai des cicatrices sur le visage. Comment pouvez-vous savoir la date de ces cicatrices ?
A. Chabot : Vous mettez en doute ces images et vous croyez en les images des reportages !
Journaliste : Je pose des questions. Pourquoi n’y a-t-il pas de sang ?
A. Chabot et son écho : Vous forcez une victime à prouver qu’elle est victime ?
Journaliste : Une victime doit toujours prouver qu’elle est victime, son dommage et le lien de cause…
A. Chabot (au faîte de sa subtilité) : Qu’est-ce que vous voulez : qu’on déterre le cadavre du petit Mohamed et qu’on l’autopsie ?
Journaliste : Non.
A. Chabot (commentant un propos qui n’appartient qu’à elle) : C’est horrible ! Dans quel état il doit être. Et puis il y a un problème : l’attitude de l’islam à l’égard des autopsies…
Le monsieur drolatique renchérit sur l’horreur éprouvée par l’idée de l’autopsie (l’idée de Chabot Ndlr.).
A. Chabot : Vous êtes révisionniste ! [3] Si vous écrivez ce que vous dites, je vous poursuivrai en justice. Je n’attends que cela.
C’est toujours mieux que d’être envoyé à la guillotine, sur le bûcher de Torquemada ou à la potence. Un journaliste, insulté et menacé de procès pour n’avoir fait que poser des questions pertinentes ? Il a du pep, le style Chabot !
Journaliste : Pourquoi judiciarisez-vous nos relations ? Je vous pose une question.
Le faire valoir lèche bien : Je comprends ce qu’éprouve la communauté juive quand elle entend des révisionnistes.
Nous aussi, pouah !
Notes :
[1] (Avec Wikipédia) Ce terme de négationnistes, qui est indéniablement une insulte dans la bouche de Chabot, a d’abord été spécifiquement élaboré et utilisé pour désigner des personnes niant la réalité de la Shoah. Elles nient l’existence de chambres à gaz et l’extermination des Juifs, des Tziganes, des handicapés et de toutes les autres minorités et « asociaux ». Ces personnes prétendent que le génocide pratiqué par l’Allemagne nazie n’a pas eu lieu, et relève d’un mythe. Le sens du mot négationnisme à depuis été étendu à d’autres négations de génocides : arménien par le gouvernement Jeunes-Turcs de l’Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale, cambodgien et rwandais.
[2] Ah les Pinocchio ! Les avocats de la Ména en France ont contacté dans les formes le service juridique de France 2, au lendemain de leur communiqué du 5 courant, leur demandant copie de la plainte, les coordonnées de leur conseil et ceux de l’instance devant laquelle la plainte a été déposée. Jusqu’à la fin de la semaine dernière, nos avocats n’avaient reçu aucune réponse de la chaîne publique.
[3] Révisionnistes (Larousse) : Ceux qui nient ou minimisent le génocide des Juifs par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.