Le CSA vient d’accepter le conventionnement d’Al-Manar, chaîne de télévision du Hezbollah qui émet à partir du Liban et peut être reçue dans les 2,5 millions de foyers français équipés de paraboles.
Lors du dîner du CRIF du 31 janvier 2004, le Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin, ayant vu dans un film violemment antisémite (meurtre rituel d’un enfant chrétien pour recueillir son sang pour le pain azyme) « des images d’Al-Manar insupportables à la vue, brûlantes au cœur, révoltantes à la raison » avait annoncé son intention de faire interrompre la diffusion de cette chaîne.
Le CSA avait en août 2004 demandé au Conseil d’Etat l’interruption de la diffusion d’Al-Manar. Le Conseil d’Etat a demandé alors au CSA d’examiner l’éventualité de conventionnement d’Al-Manar.
Nous venons d’assister à un revirement complet du CSA qui est passé en quelques mois de la demande d’interruption au conventionnement.
Or, en février 2004, le CSA avait refusé le conventionnement à une chaîne kurde Média TV pour des raisons d’ordre public liées à des liens avec un groupe terroriste. Pourtant, le danger kurde en France paraît bien marginal.
Ce qui est en jeu, c’est la lutte contre l’antisémitisme. On ne peut condamner à un an de prison ferme un jeune qui profane un monument à Douaumont et donner son consentement officiel à une chaîne de télévision antisémite.
Nous, citoyens français, sommes agressés par une télévision en tant que Juifs. La République doit protéger tous ses citoyens et ne pas se soumettre à des pressions extérieures.