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La presse Israélienne commente les tirs qui ont eu lieu hier dans la « tente de deuil » à la mémoire de Yasser Arafat à Gaza.
Service de Presse de l’ambassade de France en Israël
Article mis en ligne le 15 novembre 2004

Le Yediot Aharonot affirme que Mahmoud Abbas (Abou Mazen), successeur désigné d’Arafat venu des « vétérans de l’OLP », a été le témoin d’un « coup de semonce » des hommes du Fatah, qui ont tiré des coups de feu dans la tente de deuil. Deux personnes ont été tuées, dont l’un des gardes de M. Abbas.

M. Abbas et M. Dahlan n’ont pas été touchés - mais le Yédiot se demande s’ils étaient visés. L’Autorité palestinienne nie qu’il y ait eu une « tentative d’assassinat », ajoute le journal à grand tirage.

Le Maariv souligne que « Abou Mazen et Mohammed Dahlan étaient venus hier de Ramallah à Gaza pour consolider leur position - mais ont bénéficié d’un accueil très désagréable ». Des dizaines d’activistes du Fatah qui voulaient protester contre le choix d’Abbas comme successeur d’Arafat - choix qui doit être ratifié par des élections le 9 janvier prochain - ont manifesté bruyamment et violemment leur désaccord. Les tirs sont passés au-dessus de la tête de d’Abbas et Dahlan, il s’en est fallu de peu qu’ils ne soient touchés. Le journal cite des sources palestiniennes d’après lesquelles les « mécontents » étaient 300, et non une trentaine comme affirmé officiellement.

Selon le Haaretz, Mahmoud Abbas (Abou Mazen) et Mohamed Dahlan ont certes tenté de minimiser l\’incident d\’hier soir, mais cet événement peut être également interprété comme un signe de faiblesse de M. Dahlan, chargé des aspects sécuritaires de la visite d\’Abou Mazen dans la bande de Gaza.

L\’opposition à Abou Mazen et M. Dahlan provient essentiellement des groupes populaires des jeunes du Fatah, les Tanzim, et des Régiments d\’El Aqsa (qui portent désormais le nom de Y. Arafat). Ces deux groupes ont été témoins de la discorde opposant M. Dahlan et Abou Mazen d\’une part, à Yasser Arafat de l\’autre, qui a débouché sur la démission d’A. Mazen des fonctions de Premier ministre palestinien et sur une rupture totale entre les deux hommes. Ces derniers jours, le sentiment général dans les Territoires est que ce sont précisément les opposants de Y. Arafat qui vont prendre sa succession et cela suscite de nombreuses réactions de colère.

L\’opposition à Abou Mazen et Dahlan est plus importante à Gaza qu\’en Cisjordanie, car les luttes de pouvoir au sein du Fatah y sont plus intenses. Y. Arafat exerçait un effet modérateur et sa disparition ébranle cet équilibre et accroît les risques d\’opposition par la violence.

Abou Mazen est présenté comme un homme trop conciliant, prêt aux concessions, car il est l\’unique personnalité palestinienne de haut rang à s\’être exprimée ouvertement contre l\’Intifada. Ses relations avec les Etats-Unis, puissance qui plus que toute autre soutient l\’ennemi israélien, n\’échappent pas non plus à l\’opinion palestinienne.

Commentant dans le Yediot Aharonot ce qui s’est passé hier, Rony Shaked s’appitoie sur « le Pauvre Abou Mazen. Quel triste héritage a-t-il reçu de Yasser Arafat ! Un lourd fardeau de responsabilités lui tombe dessus ! La pagaille, ni Loi, ni Dieu ni maître. Une lutte entre gangs où on ne sait pas qui est contre qui, qui est pour qui. Mais tout le monde sait appuyer sur la gâchette quand ça lui chante ».
« L’ingénieur et le général », comme Y. Arafat aimait à se présenter, a laissé derrière lui une culture d’anarchie profondément enracinée dans la société palestinienne. Pour déraciner cette culture, il faut des changements sociaux considérables, non seulement à Ramallah, mais dans tous les territoires et les camps de réfugiés palestiniens.



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