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Quand l’UNESCO s’y met aussi…
par le Professeur David Ruzié *
Article mis en ligne le 12 novembre 2004

Pendant qu’il agonisait, à l’hôpital Percy de Clamart, l’UNESCO préparait déjà l’après- Arafat.

De fait, le 10 novembre dernier, l’institution spécialisée des Nations Unies dans le domaine de l’éducation de la science et de la culture (plus connue, sous l’acronyme, anglo-saxon d’UNESCO) célébrait la Journée mondiale de la science pour la paix et le développement

Il n’est pas sûr, cpendant, que cet événement ait été connu au Darfour, en République démocratique du Congo, au Rwanda, etc…. bref dans les nombreux pays, dans le monde, où les populations civiles luttent pour leur survie.

Toujours est-il que l’UNESCO a profité de cette célébration pour lancer l’ « Organisation israélo-palestinienne pour la paix » (qui dispose déjà de son acronyme IPSO), qui devrait se réunir le 15 novembre prochain.

Vous vous demanderez, sans doute, pourquoi cette information est diffusée, sur ce site, sous le titre persifleur ci-dessus.

Eh bien, tout simplement parce que l’IPSO, chargée de promouvoir « la coopération scientifique pour la paix au Moyen-Orient » et qui doit rassembler les compétences et l’expertise de scientifiques israéliens et palestiniens ne devrait être composée que de personnalités individuelles émanant, notamment, de milieux universitaires israéliens et palestiniens.

Certes, à cette session inaugurale, qui sera ouverte par le Directeur général de l’UNESCO seront conviés, notamment certaines institutions scientifiques américaines et européennes, sans compter plusieurs prix Nobel, ainsi que « des » représentants permanents des Etats membres de l’UNESCO (rappelez vous la controverse sur la portée de cet article dans la résolution 242 du Conseil de sécurité en 1967).

Ainsi, l’UNESCO semble oublier qu’il y a, en Israël, un gouvernement qui s’intéresse, aussi, au problème du développement scientifique et qui, apparemment, ne sera pas partie prenante dans le lancement de cette nouvelle organisation.

Or, d’après son Acte constitutif l’UNESCO collabore avec les Etats membres, tout en instituant la « collaboration des nations », ce qui l’autorise, bien évidemment, à entretenir des relations étroites avec des organisations non gouvernementales, voire avec des représentants de la société civile.

Mais de là à considérer que les autorités officielles de l’Etat d’Israël ne soient pas parties prenantes à cette initiative qui touche à « la paix au Moyen Orient » est quand même surprenant, pour ne pas dire choquant.

Si nous avons tenu à relever ce fait c’est que, précisément au moment où une nouvelle ère va s’ouvrir, dans le camp palestinien, il y a grand risque de voir les Nations Unies (ONU et autres institutions spécialisées, dont l’UNESCO) privilégier les initiatives non gouvernementales, à l’instar de « plan de Genève », lancé par des « irresponsables » (au sens propre du terme).

S’agissant de promouvoir « la paix au Moyen-Orient », l’interlocuteur principal, dans le cadre d’organisations interétatiques, ne peut être que le gouvernement israélien.

Que dans un second temps, des institutions publiques infraétatiques, voire privées, soitent sollicitées nous paraît tout à fait normal.

Mais, le lancement de cette opération par l’UNESCO ne pouvait se faire sans la participation du gouvernement israélien, au risque de créer un fâcheux précédent.

Bien évidemment, on nous rétorquera que cela supposait, alors, également, la participation de l’Autorité palestinienne et il n’est pas sûr (pour ne pas dire qu’il eut été certain), que dans le contexte actuel, le gouvernement israélien aurait refusé de participer aux côtés des représentants de cette Autorité palestinienne (qui n’a, pour l’instant, d’autorité que le nom).

Aussi, nous paraissait-il urgent d’attendre…..

« Enfin, c’est juste mon avis ».


  • David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international


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