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L’UEJF lance dans la presse une campagne choc contre l’antisémitisme
Article mis en ligne le 22 octobre 2004

Les messages de l’Union des étudiants juifs de France paraîtront dès le 26 octobre.

L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a décidé de frapper fort en lançant une campagne de sensibilisation contre l’antisémitisme. Les deux visuels utilisés reprennent des images de Jésus et de Marie. Sur chacune apparaît, sous la forme d’un tag, l’insulte « sale juif » et « sale juive ». La signature pose la question « L’antisémitisme : et si c’était l’affaire de tous ? ».

Cette campagne paraîtra dans certains journaux dès le 26 octobre. L’Equipe, Le Monde, Le Figaro, Le Parisien,Le Journal du dimanche et Metro ont accepté d’offrir une page dans leur édition. « La campagne n’est pas provocatrice, elle doit faire réfléchir, créer une sorte d’émotion, explique Olivier Bensimon, directeur de création de l’agence Colorado, conceptrice de la campagne. L’insulte »sale juif« est la plus banale, la plus stéréotypée. Or injurier Jésus, c’est injurier tous les hommes. »

L’UEJF souhaite créer le débat sur l’antisémitisme. « Il y a aujourd’hui un fossé entre la prise de conscience des pouvoirs publics et l’indifférence du grand public, affirme Yonathan Arfi, président de l’UEJF. Nous voulons, sur le modèle des campagnes sur la sécurité routière, dire que l’antisémitisme est l’affaire de tous. » Pourquoi le choix de Jésus et de la Vierge ? « Nous ne souhaitions pas une campagne de victimisation, de stigmatisation. L’idée était aussi de sortir du schéma judéo-arabe. Jésus et Marie sont des figures universelles qui parlent à tout le monde », précise M. Arfi.

Le pari est risqué. L’afficheur JC Decaux qui, dans un premier temps, souhaitait offrir 250 panneaux, s’est rétracté lorsqu’il a vu les visuels. Son comité d’éthique, qui réunit des représentants de collectivités locales, a jugé que cette campagne était trop provocatrice. « Ils ont craint que la campagne ne suscite trop de polémiques », reconnaît M. Arfi. L’association n’a contacté aucun autre afficheur.

Les premières réactions dans les milieux catholiques sont hostiles. Pour le Père Patrick Desbois, secrétaire du Comité épiscopal des relations avec le judaïsme, cette publicité sera interprétée comme « antichrétienne ». Pour lui, demander aux Eglises qu’elles s’engagent plus contre l’antisémitisme est une démarche grossière. Quant à Mgr Pierre d’Ornellas, évêque auxiliaire de Paris, il souhaitait dès jeudi une intervention commune des Eglises et du grand rabbinat à propos de cette campagne.

Laurence Girard (avec Henri Tincq)



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