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Le paradis gazaoui décrit le 18 mars dernier par Vittorio Arrigoni qui vient d’être assassiné à Gaza
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 16 avril 2011

Ce texte écrit récemment par Vittorio Arrigoni est paradoxal puisque ce militant anti-israélien y décrit la situation épouvantable qui existe dans la Bande de Gaza du fait du Hamas au pouvoir....

L’assassinat de Vittorio Arrigoni : qui et pourquoi...version Hamas

Dans un article, Phillis Chesler, Professeur Emérite à l’Université de New York, déplore que les sévices subis par les femmes de Gaza aux mains des Gazaouis soit escamotés par les médias occidentaux Elle cite le cas de femmes journalistes battues et torturées lors de raids du Hamas dans les bureaux de divers médias, dont CNN ou l’agence de presse Reuters Et note que cela n’a été rapporté dans des petits médias occidentaux. Un des rares exemples qu’elle a pu trouver concerne un article écrit par Vittorio Arrigoni qui vient d’être assassiné à Gaza. Assassinat qui aurait été commis par des Salafistes.

Dans un article diffusé par l’agence de presse palestinienne Maan News on apprend que « le gouvernement de Gaza condamne ce crime odieux qui ne reflète pas nos valeurs, notre religion ni nos coutumes et traditions.  » [ a ce propos le kidnapping et maintient au secret pendant des mois et des années le jeune otage Guilad Shalit, reflète-t-il les valeurs et traditions palestiniennes et de l’Islam ? ]

Et de promettre de « pourchasser et trouver ceux qui en sont responsables. » Un porte-parole du Hamas, Ihab al-Ghoussein, a déclaré à la télévision : « lorsque les services de sécurité ont appris le kidnapping de l’activiste italien Vittorio Arrigoni il y a eu une alerte générale et l’enquête a conduit à un membre du groupe qui a donné les autres membres et a montré l’endroit où l’activiste était retenu... les services de sécurité ont agi avec compétence et rapidité et trouvé le corps de l’otage qui avait été tué plusieurs heures auparavant d’une manière atroce selon le médecin légiste. »

Ce qui appelle plusieurs commentaires. D’une part on se demande comment ce « membre du groupe » a donné ses camarades si rapidement et comment ils ont tout avoué si rapidement ensuite...Quelles méthodes ont été utilisées pour obtenir des aveux si rapides ? D’autre part l’idée que se font ces services de ce sont compétence et rapidité est assez étrange étant donné qu’ils sont arrivés après que l’orage ait été assassiné. D’ailleurs qui prouve que les coupables désignés sont bien les véritables assassins ?

En effet, toute manipulation est possible ici. D’autant que l’otage a été tué bien avant la fin de l’ultimatum fixé à vendredi soir...Même si cela aurait été pour obtenir la libération du dirigeant salafiste Sheikh Hisham Su’idani, « arrêté par le Hamas chez lui » dans la bourgade de Shati dans la Bande de Gaza que l’otage aurait été enlevé.

Dans la vidéo postée sur Youtube les kidnappeurs se seraient identifiés comme appartenant à un groupe inconnu auparavant, « La Brigade des Vaillants Compagnons du Prophète Mohammed bin Muslima. » Se réclamant donc au premier chef des valeurs de l’Islam. Vittorio Arrigoni était qualifié de « journaliste venu d’Italie, l’État des Infidèles dont les armées sont toujours dans des pays arabes, arrivé dans notre pays uniquement pour corrompre les gens. » Langage très islamiquement correct....Alors quelles ont été les véritables motivations des assassins ? Et quand on sait que la victime aimait les Palestiniens autant qu’elle haïssait les Israéliens, on s’étonne de cette haine de Palestiniens envers elle...

Ce qu’écrivait Vittorio Arrigoni de la situation épouvantable dans la Bande de Gaza induite par le Hamas

Certes, Vittorio Arrigoni vilipendait Israël allégrement. Mais ce témoignage de ce qui se passe dans la Bande de Gaza sous la férule du Hamas qu’il donnait dans un reportage du 18 mars dernier n’en est que plus significatif...[ ndlr.les commentaires entre crochets et caractères en gras sont les nôtres]

« Les gens veulent mettre un terme à la division »
Gaza
Vittorio Arrigoni pour Salem-news.com

(GAZA) - Hier, la bande de Gaza s’est réveillée sous un soleil lumineux, le signe d’une nouvelle saison qui vient vers nous. Mais au moment où le soir tombait sur nous, on pouvait compter les os brisés parmi les Palestiniens et cela signifiait une nouvelle saison politique plutôt que de simples prévisions météo.

La ville de Gaza, l’un des endroits les plus peuplés de la planète qui est soumise à des bombardements quotidiens israéliens [ élucubrations], a vu hier des milliers de personnes prendre la rue en chantant, en dansant et en criant leur demande commune : la fin de la division entre le Fatah et le Hamas. Il est difficile d’obtenir une estimation exacte concernant le nombre de personnes qui y ont participé, mais les médias locaux les estiment à trois cent mille (300.000). Si je devais comparer cela à une place italienne, toutes proportions gardées, nous parlerions d’environ douze millions de personnes.

Malgré un accord signé par toutes les factions politiques s’engageant à partiper à l’événement sans drapeaux à l’exception du drapeau palestinien, les organisateurs du mouvement « 15 Mars, Fin de la Division » se sont retrouvés entourés par des milliers de militants portant le drapeau du Hamas quand ils se sont réveillés hier matin, après avoir passé la nuit dans leur tente dans le Square du soldat inconnu.

Des affrontements ont eu lieu jusqu’à ce que les coordinateurs du mouvement de jeunesse aient décidé de quitter la place principale de la ville de Gaza pour se rendre à l’Université Al Azhar. Des milliers d’entre eux se sont rendus dans le calme dans grand espace à ciel ouvert devant l’université avec l’intention d’y camper pour la nuit et en attendant que Gaza et Ramallah donne satisfation aux revendications qui suivent :

1 - Libérer tous les détenus politiques dans les prisons de l’Autorité palestinienne et du Hamas

2 - La fin de toute forme de campagnes menée les uns contre les autres dans les médias

3 - La démission du gouvernement de Haniyeh et Fayyad pour reconstruire un gouvernement d’union nationale approuvé par toutes les factions palestiniennes représentant le peuple palestinien.

4 - La restructuration de l’Organisation de Libération de la Palestine pour inclure toutes les factions palestiniennes et revenir à son objectif initial : libérer la Palestine de l’occupation illégale.

5 - L’annonce du gel des négociations jusqu’à ce qu’il y ait une entière compatibilité entre les différentes factions palestiniennes s’accordant sur un programme politique.

6 - La fin de toutes les formes de coordination sécuritaires avec les forces d’occupation israéliennes.

7 - L’organisation d’élections présidentielles et législatives en même temps et au moment choisi par toutes les factions
Il n’y a eu qu’un seul chant que j’ai entendu toute la journée et les voix ont continué à crier ce slogan « Les gens veulent mettre un terme à la division, » un puissant appel à l’unité nationale.

Si l’icône de la révolution tunisienne a été le jeune chômeurs Mohamed Bouazizi, qui s’est immolé par le feu devant sa mairie, et si le symbole de la révolution égyptienne est Khaled Said, qui a été tué par la police de Moubarak, puis la photo symbolique, qui est emblématique du mouvement du 15 Mars, celle de Yasser Arafat, dirigeant du Fatah et martyr, versant le thé à Ahmed Yassine, le défunt leader paraplégique du Hamas et martyr. [ le crédo politique de Vittorio Arrigoni n’est bien évidemment pas la tasse de thé de tous ceux qui veulent la paix...]

Aux alentours de 15 h , heure locale de Gaza, des militants armés du Hamas, pro-gouvernementaux, ont tenté d’infiltrer la foule pacifique, portant des gourdins et jetant des pierres. Il y a eu des mêlées et des affrontements violents avec des blessés, mais les garçons ont réussi à chasser la clique du Hamas.

Quand j’ai quitté la Place Katiba, la place qui peut être désormais être comparée à la Place Tahrir en Égypte, à environ 19 h la situation était calme. Des manifestants et des ambulanciers du Croissant-Rouge ont installé des tentes et se sont préparés pour la nuit.

Beaucoup de familles sont venus là où il y avait des tentes, accompagnées de leurs enfants et ont apporté de la nourriture, des boissons chaudes et des couvertures.

Peu de temps après, une heure ou deux plus tard, le Hamas a décidé de mettre fin à la fête à sa manière : des centaines de policiers et des policiers en civil ont encerclé la zone, armés une fois de plus de gourdins et ont brutalement attaqué les manifestants pacifiques et ont brûlé leurs tentes dans le secteur de l’hôpital. [ est-ce à cet endroit que des gazaouis ont caillassé Michèle Alliot-Marie et son entourage venu admirer une nouvelle installation offerte par la France ? ]

Environ 300 manifestants ont été blessés, dont une majorité des femmes, des dizaines d’os ont été brisés. Tout au long de toute la nuit, au fur et à mesure que les blessés quittaient l’hôpital Al Shifa dans le centre de la ville de Gaza, la police du Hamas les a arrêtés un par un alors qu’ils sortaient de la salle des urgences.

Il y a eu de nombreuses attaques contre des journalistes dont les caméras ont été confisquées en plus de la violence. La main du journaliste palestiniens Akram Atallah a été brisée et son jeune collègue Samah Ahmed a été poignardé dans le dos. Le célèbre blogueur de Gaza, Asma Al Ghoul, a été battu à plusieurs reprises par les policiers en civil alors qu’elle tentait de sauver son ami blessé.

Les forces de sécurité du Hamas ont concentré leur attention sur la place Katiba où il y avait une forte concentration de femmes parmi les manifestants. C’étaient des mères et des filles qui avaient ressenti cette joie provoquée par l’espoir d’un changement et, malheureusement, ont été réveillés par une dure réalité et vu que cela n’avait été qu’un bref rêve. »

Questions logiques

Dès lors quelques questions se posent : qui a tué Vittorio Arrigoni et pourquoi ? Qui instaure la violence dans la Bande de Gaza, si ce n’est le Hamas, soit activement en violant les droits des Palestiniens ou en faisant tomber une pluie de roquettes sur des civils israéliens, provoquant des répliques légitimes, soit passivement en laissant faire d’autre organisations ? Un État palestinien digne de ce nom peut-il être envisageable dans de telles conditions et alors que les groupes palestiniens se haïssent et se combattent avec cette violence.... ?



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