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Vers la République antisémite
Jean-Pierre Bensimon pour le Collectif Paix et Vérité
Article mis en ligne le 5 octobre 2004

Arte va diffuser jeudi et vendredi prochain le film du réalisateur égyptien Yousry Nasraliah, « Les portes du soleil ». Quelles que soient ses qualités cinématographiques, le jeu des acteurs, les dialogues, la mise en scène, les couleurs, la musique, les décors, les costumes, ce film est une monstruosité antisémite et un faux historique.

Au prétexte de décrire l’histoire de quelques familles palestiniennes exilées à l’issue de la guerre d’indépendance israélienne, Yousry Nasraliah importe en France et adapte pour l’opinion française et européenne, l’infâme racisme antisémite qui fait des ravages en Egypte avec la bienveillance intéressée des autorités locales. Parce que le régime égyptien, savant mélange de bureaucratie, de dictature, de népotisme, en un mot d’arriération, ne subsiste encore que parce qu’il canalise le désespoir et la frustration d’un peuple exténué par son impéritie, dans un torrent de boue raciste, antisémite d’abord, anti chrétienne à l’occasion. Les malheureux Coptes en savent quelque chose.

C’est ainsi qu’il y a dix huit mois, la télévision officielle a déversé dans les foyers égyptiens, tous les soirs du Ramadan, un infâme feuilleton intitulé « Le cavalier sans monture », adaptation orientale des Protocoles des Sages de Sion, fameux faux de la police tsariste, classique universel de la haine antisémite. Dans le climat putride de ce pays, où les homosexuels sont jetés en prison au terme de procès humiliants, on n’hésite pas à écrire qu’Hitler est un grand homme mais qu’il n’a pas fini le travail, à exposer à Alexandrie un exemplaire de la Torah à coté des Protocoles déjà cités, ou à proclamer que les Juifs sont des enfants de porcs ou de singes.

C’est ce racisme antisémite, cette puanteur et cette infestation que Nasraliah va répandre sur les ondes d’un grand média français à partir de jeudi. Dans son film le réalisateur égyptien présente les Israéliens du pays naissant comme des brutes cruelles et assoiffées de sang. Pire, il décalque le paradigme nazi avec un simulacre de numéro inscrit sur les bras, le tri des vêtements ou l’enfermement des femmes dans des caricatures de camps de concentration. Ici les nazis sont les Israéliens, les Juifs, et les victimes des nazis sont les Palestiniens.

Le nazisme est et demeure dans le monde occidental la référence du mal. Quand Nasraliah identifie par la bande les Israéliens, dans la phase fondatrice de leur identité d’hommes libres à la référence du mal, il diabolise les Juifs et en fait la référence du mal de notre temps. C’est la définition même de l’antisémitisme que d’accuser ce petit peuple, si chargé d’histoire et de symbolique civilisationnelle, d’être le mal en chair, c’est-à-dire de rendre possible, si on le maudit et si on le détruit, la fin de l’affliction qui hante le destin du monde.

Puisque Nasraliah ne le fait pas, il n’est pas superflu de rappeler que la guerre d’indépendance israélienne a été déclenchée par l’invasion de cinq Etats arabes, dont l’Egypte. Ces derniers avaient refusé le plan de partage voté par l’ONU en 1947 et immédiatement attaqué le minuscule Etat qui s’était proclamé le 14 mai 1948. Ils furent vaincus ensemble. Les nouveaux israéliens étaient alors 600 000 et cette guerre leur a coûté rien moins que 1% de leur population totale. C’est cet épisode plein de bravoure que Nasraliah foule au pied, c’est ce petit peuple miraculeux qu’il accuse de nazisme.

Nasraliah aurait été mieux inspiré de rappeler que l’Egypte a été une destination privilégiée des Nazis en déroute au sortir de la guerre, qu’elle les a recueillis et qu’elle leur a permis de poursuivre leur besogne infâme en en faisant les conseillers de ses gouvernement pour l’Information. Johann Von Leers, le fameux professionnel de la propagande hitlérienne, collaborateur de Goebbels, en est un exemple. Le réalisateur aurait pu remettre en mémoire que les héros nationaux comme Nasser ou Sadate étaient des admirateurs des Nazis, et que la bête immonde demeure aujourd’hui, dans son pays, une référence culturelle. L’adaptation de la haine égyptienne que Nasraliah propose au public français et européen n’est qu’un simulacre. Il fait mine de prendre à son compte la référence européenne et française pour qui le nazisme c’est le mal, uniquement pour accabler et salir Israël et les Juifs dans un langage audible en Occident.

Mais Nasraliah et ses fantasmes indigents ne sont nullement l’objet de notre propos. Ce que nous avons du constater c’est que le film de Nasraliah a été financé par les caisses de la République. Au nombre des commanditaires du brûlot putride de l’Egyptien, on trouve le ministère de la Culture, le ministère des Affaires étrangères, France 2, TV5, le Fonds Francophone de Production Audiovisuelle du Sud, etc. La République a commandé et payé un film qui dénonce les Juifs comme nazis, à l’époque où leur Etat balbutiant est investi au mépris de la loi internationale par une coalition arabe haineuse. Dénoncé pour sa naissance, c’est-à-dire dénoncé pour toujours. Non seulement la République l’a financé, mais elle lui ouvre les portes si soigneusement gardées des soirées de grande écoute.

Ce film va encore augmenter, si c’est possible, la haine pour les Juifs d’une fraction de l’immigration arabo-musulmane qui compte dix pour cent des habitants du pays. Il va exposer à des harcèlements pogromistes ceux qui auront le malheur d’être sur le chemin des plus excités d’entre eux, parce qu’ils partagent le même quartier où parce que la fatalité les a amenés au mauvais endroit au mauvais moment. Comme si les menées antisémites qui sont la honte de la France dans le monde n’étaient pas une plaie assez ignominieuse et que la nation française pouvait encore être traînée plus bas. En 2003, 72% de la violence raciste et antisémite enregistrée en France était concentrée sur les Juifs, 1% de la population totale, et elle émanait très majoritairement de l’immigration.

A coté des incidents prévisibles et de la haine qui monte, les faux en Histoire de Nasraliah vont confirmer encore dans les esprits de nos compatriotes, la conviction toujours plus affirmée que l’Etat des Juifs est une forfaiture, et qu’il est né dans l’ignominie. Il vont aussi fortifier la certitude que la défense intraitable d’Israël contre la guerre de destruction que mènent contre lui les descendants des pro nazis Arabes (dont le plus éminent est l’inspirateur d’Arafat, l’ancien mufti de Jérusalem, Amin Al-Husseini) est une guerre injuste, alors qu’elle est une sauvegarde contre ceux qui lui dénient le droit d’exister sous le ciel, dans un carré de terre. Comme l’image d’Israël est inévitablement associée à la représentation que l’on se fait des Juifs, c’est à une des pires entreprises antisémites que la République a souscrit ici. Et si ce n’est pas la République, c’est du moins ceux qui détiennent des parcelles de sa souveraineté, qui peuvent payer sur ses ressources et programmer la diabolisation des Juifs en France. Pour les détester plus confortablement, chacun aura ses bons Juifs, ceux qui ne sont pas comme les autres.

La France mérite une autre image et un autre destin que celui d’une République antisémite, d’un déversoir des passions de haine arabo-musulmanes, qui l’affaissent dans les égouts du siècle naissant. L’antisémitisme, qui guette et s’incruste, qui plane et enveloppe comme un linceul, ce n’est pas seulement la perte des principes, des repères, des valeurs, c’est aussi l’avenir mortel de la division, de la défaite et du déclin. Voila le programme militant des hallucinés d’Allah et de leurs séides qui ont colonisé le système nerveux central de notre nation et qui ont su trouver en Egypte les souches de l’ancienne peste européenne. Un autre France doit se lever, pourvu que se réunissent ceux qu’elle inspire encore.

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http://www.objectif-info.com/Antisem_france/republique_antisemite.htm



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