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Chronique de Michael Bar-Zvi du 3 mars 2011 - Kaf zain Be adar 5771
Article mis en ligne le 3 mars 2011

Boker Tov amis auditeurs de Radio J, pour ceux qui l’aurait oublié, je rappelle que le premier ministre turc Receyp Tayp Erdogan a reçu en novembre 2010 le prix Khadafi des droits de l’homme. Non ce n’est pas une plaisanterie mais un événement dont peu de médias ont fait mention il y a trois mois. Ce prix est attribué à une personnalité internationale ou un organisme ayant rendu je cite « un service exceptionnel à l’être humain et ayant accompli de grandes choses pour la défense des droits de l’homme, défendant la cause de la liberté et apportant son soutien à la paix dans le monde ».

Erdogan a eu d’illustres prédécesseurs : Fidel Castro, Hugo Chavez et Louis Farrakhan. Le premier ministre turc a reçu ce prix ce prix en raison de son soutien au Hamas et après l’affaire du navire Marmara en mai 2010. Dans son allocution de remerciement pour cette prestigieuse décoration, Erdogan a affirmé que l’islamophobie était un crime contre l’humanité et qu’il continuerait à combattre pour les droits de l’homme.

Le lendemain, il annonçait que la Turquie allait renforcer ses investissements dans ce grand pays arabe éclairé qu’est la Lybie. Les experts estiment le montant de ces investissements à 15 milliards de dollars. Souvenons aussi que le premier ministre turc a été un des premiers à exiger de Moubarak de céder aux pressions de la foule, au nom de la liberté et de la démocratie.

Pourtant depuis le début de la guerre civile en Libye, et le massacre de milliers de civils, Erdogan, ce grand défenseur des droits de l’homme est bien silencieux. A la demande de l’opposition turque, le bureau du premier ministre a annoncé qu’il n’avait nullement l’intention de rendre le prix à Khadafi. Bien au contraire, lors de la réunion du Conseil de sécurité, l’ambassadeur de Turquie à l’ONU s’est opposé à des sanctions contre le régime de Tripoli en affirmant qu’elles imposeraient des souffrances supplémentaires au peuple libyen.

Mais en fait, le gouvernement d’Ankara craint que l’éventuelle disparition de Khadafi engloutisse les milliards de dollars qu’il a déversés dans les caisses de du tyran tripolitain. Comme par hasard, le lendemain le ministre des affaires étrangères turc Ahmet Davutoglu, accusait Israël, selon le quotidien turc Hurryet du 28 février d’être la tête de liste des pays portant atteinte aux droits de l’homme.

Et enfin pure coïncidence, le chef politique du Hamas à Damas, Khaled Mechal atterrissait le 1er mars à Ankara pour assister avec plus deux millions de personnes aux funérailles d’un des fondateurs du mouvement islamiste turc Necmettin Erbakan. Alors quand j’entends de grands spécialistes du monde musulman nous donner en exemple la démocratie turque pour nous insuffler le vent d’espoir de la liberté dans les pays arabes actuellement en crise, je ne sais pas s’il faut pleurer, rire ou tout simplement pleurer de rire.
 



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