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Les finances de l’Autorité palestinienne - 1ère partie : comment on fait les meilleures confitures dans les vieux pots.
Albert Capino
Article mis en ligne le 17 août 2003
dernière modification le 12 avril 2004

D’un côté, Yasser Arafat. 6è fortune mondiale des têtes couronnées (1), gérant une fortune personnelle évaluée à 1,4 milliards de dollars, bâtie sur des détournements allant depuis le racket de pays pétroliers, ponctions sur les taxes reversées par les autorités israéliennes (30 millions de $/mois), jusqu’aux fonds d’aide internationaux :

375 millions de dollars versés par le gouvernement américain au cours de ces deux dernières années, destinés aux associations des Nations Unies et aux organismes d’aide sociale pour les Palestiniens ;
1 milliard de dollars versés par la Ligue Arabe depuis 2000 ;
1.3 milliards de dollars de dons privés l’an dernier ;
1.5 milliards de dollars de l’Union Européenne depuis 1993.

Ces fonds totalisent la plus grosse contribution per capita pour une même destination depuis la Seconde Guerre Mondiale, selon la Banque Mondiale (2).

De l’autre côté, un rapport constate que l’Autorité palestinienne fait face à des problèmes environnementaux qui risquent de se muer en catastrophe écologique, bien au-delà de ses frontières : « Pas de traitement des eaux usées, pas de ramassage des détritus, rien n’est fait pour sauvegarder l’environnement. Les usines de traitement des eaux usées construites sur le territoire de l’AP sont mal conçues et incapables de traiter la quantité d’eau nécessaire. Les égouts se déversent directement dans les fleuves, les nappes phréatiques sont mises en danger pas l’infiltration des eaux polluées et des ordures ménagères qui ne sont pas ramassées. »

La pollution risque de s’accroître très rapidement si rien n est fait a l’intérieur des territoires placés sous la gestion de l’AP. Avant même la seconde Intifada (bientôt trois ans), « seulement un quart de la population palestinienne était desservie par un système de ramassage d’ordures, le reste de la population utilisait des décharges sauvages » indique une étude de l’Université de Haïfa.

« À l’intérieur des territoires , la situation est encore plus préoccupante, mais comme personne n’ose vraiment s’introduire dans les camps et dans les retranchements, cela laisse à penser que ce n’est que la partie visible de l’iceberg. »

L’élaboration d’un système d’épuration ne reviendrait pourtant qu’à environ 300 millions de dollars sur 5 ans, soit même pas un quart des dons privés l’année dernière.

Manque de moyens ? Faute à « l’occupation » ? Pot de terre contre pot de fer ? Plutôt pots-de-vin !

En réalité, le financement n’est pas le problème. C’est une question d’assainissement de la « classe politique ». Elle seule pourrait aboutir à un assainissement écologique, indispensable et urgent.

Une belle occasion pour nos députés « Verts » d’éteindre un incendie écologique qui menace sous leurs yeux. Mais plutôt que de jouer les pompiers, nos écologistes-pyromanes préfèrent la polémique idéologique et « mettre le feu » devant les médias en exigeant la « libre circulation du « leader palestinien démocratiquement élu » confiné dans sa résidence de Ramallah ».

L’Union Européenne, que le député François Zimeray a convaincu de constituer une commission d’enquête, a dépêché sur place un audit, dont les inspecteurs ont découvert que « 20 millions de dollars destinés aux logements sociaux de Gaza ont été détournés vers la construction d’un complexe d’appartements luxueux destinés aux membres du gouvernement ».

Avec un total évalué aujourd’hui à 30 milliards de dollars répartis à l’étranger sur des comptes bancaires, investis dans l’immobilier ou dans l’achat d’armes destinées aux milices privées, jusqu’aux fermes modèles en Grande Bretagne ou des industries électroniques en Amérique du Nord, sans parler des luxueuses villas sur place destinées aux « membres du gouvernement », l’Autorité palestinienne ne manque certes pas de ressources.

Une enquête du Financial World datant de 1989 avait déjà mis en évidence cette fuite crapuleuse de capitaux, chiffrant à 18 milliards de dollars le total des investissements - intérêts cumulés - de l’OLP à l’étranger depuis sa création, en 1964.

Il existe bien sûr un « plan B », si le pot aux roses était découvert : plutôt que d’admettre qu’ils géraient ces avoirs pour leur propre compte, Yasser Arafat et son frère, le Dr. Fathi Arafat, Président d’honneur du Croissant Rouge palestinien et co-signataire sur les comptes privés à l’étranger, mettraient une partie de leur pactole à disposition de la population, des grands projets, de la santé, de l’éducation, des infrastructures civiles.

Ils balaieraient ainsi les accusations de détournements criminels. Cela leur permettrait même d’obtenir bonne presse auprès de la communauté internationale et de couper l’herbe sous les pieds de leurs détracteurs, en déclarant que tous ces investissements n’auraient été en réalité effectués que pour sauvegarder l’avenir du futur Etat palestinien et servir à la construction de sa société civile.

On se prendrait presque à y rêver. Seulement, cela fait 39 ans que cette monstrueuse gabegie arrose la suite d’Arafat et fait grossir chaque jour son enrichissement personnel sans qu’on ne voie le « plan B » venir...

Plus encore, l’application de ce « plan B » aboutirait à la paix. Ceux des cadres palestiniens qui bénéficient des largesses issues de l’argent détourné verraient alors leurs ressources illicites supprimées. Nombreux sont ceux parmi eux qui voudraient donc faire capoter les négociations en cours et balancent dans ce but des pavés dans la mare absents de la « feuille de route », comme Nabil Chaath qui remettait hier sur le tapis la « question des réfugiés ».

Demain, 2ème partie.

Albert Capino
Avec Forbes Magazine©, Jerusalem Post© et Miami Herald©

(1) source : le très officiel palmarès du magazine « Forbes© » à la rubrique : « rois, reines et despotes »

(2) source : The Miami Herald©, enquête sur les finances palestiniennes, 25 juillet 2003

 
 



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