Bandeau
DESINFOS.COM
Slogan du site

Depuis Septembre 2000, DESINFOS.com est libre d’accès et gratuit
pour vous donner une véritable information indépendante sur Israël

Libérez le prisonnier de Sion du Bengladesh
De Michaël Freund - édition en anglais du « Jerusalem Post »
Article mis en ligne le 10 septembre 2004

Dans un monde où les héros se font de plus en plus rares, le journaliste du Bengladesh Salahuddin Shoaib Choudhury sort du lot comme un modèle de courage et de détermination.

Consultable en Anglais aux adresses URL :
http://tinyurl.com/5a4lc
http://www.jpost.com/servlet/Satellite?pagename=JPost/JPArticle/
Traduction française de Simon PILCZER, volontaire de l’IHC


Durant les neuf derniers mois, cet homme courageux a moisi dans les entrailles d’une prison au Bengladesh, victime de la répression du gouvernement et de la montée de l’extrémisme islamiste.

Son crime ? Avoir prévu de participer à un symposium d’écrivains en Israël en décembre dernier, où il devait aller donner une conférence appelant à une plus grande compréhension judéo-musulmane.

Choudhury fut enlevé par la police le 29 novembre 2003, alors qu’il s’apprêtait à embarquer sur un vol à l’aéroport de Dacca, capitale du Bengladesh. Depuis lors, il est demeuré prisonnier politique.

Les autorités de cette nation à majorité musulmane ont accusé Choudhury du crime grave de « sédition ». Apparemment, ils considèrent le dialogue entre les descendants de Moïse et ceux de Mohammed comme une menace comparable à la trahison.

La détention de Choudhury a été condamnée pat le Comité de Protection des Journalistes siégeant à New York et par Reporters Sans Frontières. Le New York Times y a consacré un éditorial, critiquant le « mauvais traitement » infligé à Choudhury par les autorités du Bengladesh, et notant que les accusations contre lui sont une « imposture sans fondement " (14 décembre 2003).

Néanmoins, Choudhury demeure dans les limbes, alors que le Bengladesh foule aux pieds cyniquement ses droits humains.

Il y a tout juste deux semaines, la Haute Cour du pays a rejeté sa demande de libération sous caution, déclarant que le dossier était encore « sous investigation », donnant en fait le feu vert aux autorités pour le détenir aussi longtemps qu’elles le souhaitent.

La cruauté spéciale à laquelle Choudhury est soumis a été mise en exergue récemment quand sa mère est décédée à la suite d’une crise cardiaque, ne pouvant plus supporter le stress de l’emprisonnement de son fils. Malgré les appels de sa famille, la demande de Choudhury de pouvoir assister aux funérailles lui fut refusée.

Dans les années récentes, Choudhury a eu l’habitude de souffrir pour ses convictions. Comme rédacteur du magazine d’information en anglais Blitz, il n’a pas hésité à publier des articles favorables à Israël. Il fut ensuite placé sur liste noire et licencié de son poste sur une station de télévision, mais il refusa de faire marche arrière.

Le voyage programmé de Choudhury en Israël aurait fait de lui le premier journaliste du Bengladesh à parler publiquement dans l’état juif. Les deux pays n’entretiennent pas de relations diplomatiques, puisque le Bengladesh refuse de reconnaître Israël ou son existence.

Le gouvernement du Premier Ministre Khaleda Zia a choisi de faire de Choudhury un « Prisonnier de Sion » - en espérant que le monde oubliera cet homme précieux en tentant de l’enterrer avec ses droits humains inaliénables.

Il ne faut pas laisser cela advenir. Il est essentiel qu’un cri s’élève, haut et clair, pour faire libérer Choudhury immédiatement. La pression doit être mise sur le gouvernement du Bengladesh pour faire cesser la persécution de ce journaliste intrépide et audacieux.

Cela va beaucoup plus loin qu’un simple dossier concernant la liberté de la presse. A une époque où l’extrémisme islamiste se répand, nous ne pouvons permettre que les voix modérées comme celles de Choudhury soient réduites au silence pat les forces du fanatisme.

Cela bien sûr, doit être évident pour tout un chacun. Chacun, c’est-à-dire, sauf pour le ministère des Affaires Etrangères des USA, qui a fait peu de cas pour la cause de Choudhury.

A la place, l’ambassadeur américain au Bengladesh, Harry K. Thomas Jr. Préfère céder aux exigences de ses hôtes plutôt que de les affronter sur leurs épouvantables atteintes aux droits de l’homme.

Prenez par exemple, une déclaration qu’il fit coïncider avec la fête du jour de l’indépendance de l’Amérique le 4 juillet. Dans celle-ci, Thomas écrivit : « Les peuples du Bengladesh et des Etats-Unis sont liés par de nombreuses convictions fondamentales : la foi dans les droits de l’individu, la foi dans le droit de la liberté d’expression, la liberté religieuse, et la liberté de la presse, et l’attachement aux principes fondamentaux de la démocratie ».

« L’Amérique », conclut-il, « s’associe fièrement au Bengladesh dans un attachement mutuel aux idéaux des libertés et de La liberté »

La prochaine fois que Thomas décidera d’écrire de telles absurdités flagorneuses, il devrait d’abord consulter le rapport annuel de son propre ministère sur les droits de l’homme, qui au début de cette année ont conclu qu’au Bengladesh « La performance en matière de droits de l’homme du gouvernement demeurait médiocre, et qu’il continuait de commettre de graves abus ».

« Des attaques contre les journalistes » notait le rapport de février 2004, et « des tentatives d’intimidation par des officiels gouvernementaux, par des militants de parti politique, et autres, ont augmenté. La constitution garantit la liberté d’expression et de la presse : cependant, le gouvernement n’a pas respecté ces droits en pratique ».

Le fait est que le Bengladesh est un lieu qui inspire la peur aux journalistes qui défient le régime, en particulier ceux qui comme Choudhury se préoccupent de promouvoir de meilleures relations avec Israël et l’Occident.

Mais tout n’est pas perdu. Le Bengladesh repose sur l’aide extérieure, qui constitue quelques 40 % des revenus du gouvernement et 50 % des échanges extérieurs du pays. Chaque année, Dacca reçoit entre 75 et 100 millions de $ d’assistance américaine, conférant à Washington à la fois les moyens et la capacité d’apporter un changement.

Cela en tête, voici ce que vous pouvez faire pour aider à libérer Salahuddin Shoaib Choudhury :

  • Tout d’abord, écrivez une lettre à vos représentants élus, et pressez les de s’impliquer pour obtenir la libération de Choudhury. L’Amérique [et la France ? ndt] doit lier la future aide au Bengladesh à une amélioration de la performance du gouvernement en matière de droits de l’homme.
  • Secundo, adresser un mot à l’ambassadeur Thomas à Dacca (mail = dhaka pd.state.gov) et faites lui savoir votre sentiment sur le dossier Choudhury, ainsi que la nécessité pour les USA [et la France ? ndt] de faire pression pour le résoudre.
  • Enfin, suivez le site web : www.freechoudhury.com <http://www.freechoudhury.com/> , mis en place par le militant des droits de l’homme, Dr Richard Benkin, qui dirige l’initiative internationale pour faire prendre conscience de la détresse de Choudhury et obtenir sa libération. Informez-vous, ainsi que vos amis sur ce sujet, et contribuer à répandre ce message.
  • Dans une récente lettre passée clandestinement de sa prison à la prison centrale de Dacca, Choudhury a écrit : « Je perçois que je suis totalement privés de mes droits de l’homme dans mon pays. Je vous demande à tous de bien vouloir donner de la voix dans votre propre pays, et aussi de grâce, de faire passer ce message auprès de vos amis qui défendent notre cause.

Le moins que nous puissions faire est de prendre en considération l’appel de cet homme courageux, et faire en sorte de le secourir avant qu’il ne soit trop tard.



Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 4.5.87
Hébergeur : OVH