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La diplomatie du turban
Alain Rajchman
Article mis en ligne le 8 septembre 2004

Mieux que Desinfos, c’est l’AFP qui s’interroge sur les conséquences d’une diplomatie non-étatique potentiellement dangereuse pour la France.

Le travail diplomatique a toujours eu un volet officiel et un volet plus confidentiel. De tout temps, les responsables des affaires étrangères veillent à ne pas mélanger ces deux aspects de leur travail quotidien, notamment lors de la communication vers les médias et l’opinion.

La principale raison de cette séparation tient à la volonté d’entretenir des relations officielles avec des représentants étatiques en place. Des contacts peuvent exister avec des personnalités moins représentatives, mais ces relations demeurent souvent du domaine de la diplomatie secrète.

Le point majeur est celui de ne pas donner une reconnaissance officielle à des groupes de personnes pouvant s’en prévaloir ultérieurement. La dépêche de l’AFP qui met à jour la « première » française du ministre Michel Barnier s’interroge à juste titre sur ce qui pourrait apparaître comme extrêmement fâcheux pour la France.

La phrase de Bertrand Badie, expert en relations internationales à Sciences Po n’est pas passée inaperçue au sujet de cette « diplomatie du turban ». Dans sa compréhensible précipitation à obtenir la libération des otages, Michel Barnier a tenu à faire connaître les relations qu’il a nouées avec des responsables religieux musulmans. En ce sens, il a apporté la caution diplomatique de la France à des personnes ou des groupes trop proches des radicaux islamistes. Cette attitude est inconséquente.

Pour être encore plus clair, la France s’est rapprochée de gens qui n’hésitent pas à appeler au meurtre de juifs et de croisés ou de personnes appartenant au Hezbollah de sinistre mémoire pour les malheureux otages français qui sont morts entre leurs mains à Beyrouth dans les années 80.

Après l’ère d’une politique arabe officielle, la France est entrée dans celle d’une diplomatie « grise » qui implique désormais notre pays aux côtés de radicaux musulmans peu recommandables. Plus grave encore, le recours aux bons offices du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) précipite le télescopage entre la politique intérieure et extérieure de la France.

Il ne sera pas commode aux diplomates du Quai d’Orsay de s’asseoir prochainement aux côtés de leurs homologues américains, italiens ou russes. Le regard que ces derniers porteront aux représentants de la France risque de ne pas être fort sympathique.



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