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Jonathan Pollard, 25 ans de prison : Benyamin Netanyahou adresse une lettre ouverte à Barack Obama avec le soutien de 109 députés de la Knesset
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 5 janvier 2011

Après 15 années d’efforts vains pour obtenir la clémence des autorités américaines pour Jonathan Pollard, et alors que ce prisonnier a accompli une peine plus longue que celle qui avait été demandée par les procureurs de l’époque, le Premier ministre israélien décide de lancer un appel public au Président américain depuis la Knesset

Appel public lancé depuis une Knesset unie

C’est depuis la Knesset, avec l’accord de Jonathan Pollard lui-même et de la quasi totalité des membres de la Knesset – 109 sur 120 – que Benyamin Netanyahou a lu publiquement la lettre qu’il vient d’adresser au Président américain pour lui demander la grâce de Jonathan Pollard en prison depuis 25 ans pour espionnage au profit d’Israël. Des faits reconnus par Israël qui, depuis 1998 et à l’initiative de Benyamin Netanyahou, alors au pouvoir, a présenté ses excuses à mainte reprise, par la voix de plusieurs Premiers ministres, Présidents et personnalités israéliens, s’engageant à ne plus tenter d’espionner l’allié américain et soulignant qu’il ne s’agissait pas là d’espionnage contre ce pays.

Devant une Knesset qui, pour une fois, n’était pas divisée, Benyamin Netanyahou relatait une rencontre avec ce prisonnier pas comme les autres à qui il rendit visite en 2002 dans sa prison de Caroline du Nord, alors qu’il avait déjà fait plus de 16 ans de prison, soit 6.000 jours, et comment, alors qu’il s’était « attendu à voir un homme amer, en colère, frustré...il avait trouvé un homme intelligent...brillant même, calme et réaliste. » Et il ajoutait que « Jonathan parlait avec détermination et sérieux. Il faisait preuve d’une grande retenue. Je lui ai demandé comment c’était de vivre en prison et il m’a dit comment cela était de vivre là, dans ces conditions spéciales jour après jour, année après année.... plus de neuf années se sont écoulées depuis et Jonathan est en prison depuis plus de 9.000 jours. Je dois vous dire qu’il m’a parlé de sa situation d’une manière très neutre, sans s’apitoyer sur son sort. Je lui ai posé des questions précises concernant ses conditions d’incarcération et il m’a dit, de la manière la plus laconique possible : « ce n’est pas facile.

J’ai vu devant moi un Juif chaleureux, un Juif fier et très sioniste. Je n’ai aucun doute que sa force intérieure et sa personnalité exceptionnelle sont les qualités qui lui ont permis de tenir pendant ces 25 années passées en prison, de tenir bon et de garder sa stabilité mentale... » Il faut noter qu’un gardien a assisté à tout l’entretien, ne laissant jamais Jonathan Pollard et son visiteur seuls.

Des efforts incessants mais vains depuis 15 ans pour Jonathan Pollard devenu citoyen israélien

Benyamin Netanyahou rappelait que la nationalité israélienne a été accordée à Jonathan Pollard en janvier 1996 par Haim Ramon, alors ministre de l’Intérieur, suite à une décision de son prédécesseur à ce poste, Ehoud Barak.

Et le Premier ministre ajoutait que depuis 15 ans les Premier ministres israéliens, des ministres israéliens et beaucoup d’autres ont tenté d’obtenir la libération de Jonathan Pollard, « ce qui n’a malheureusement pas encore abouti. » Il citait une partie les diverses et multiples interventions en faveur de ce prisonnier dont il soulignait qu’il a fait la plus longue peine à ce jour pour ce type de délit. Parmi celles-ci, celle d’Ytzhak Rabin auprès de Bill Clinton qui était alors Président des États-Unis et à qui il avait demandé de faire un geste humanitaire. Demande que Benyamin Netanyahou a renouvelée lui-même avant la rencontre de Wye qui devait aboutir à un accord avec les Palestiniens en septembre 1998. [ Mais qui n’aboutit pas à cause du refus palestinien.] Devenu chef de l’opposition il demanda aussi la grâce de Jonathan Pollard à George Bush. Puis, redevenu Premier ministre, à Barack Obama, dès sa première visite à Washington.

Une requête de Jonathan Pollard

Tous ces efforts ont été vains. Or, il y a quinze jours, Benyamin Netanyahou rapporte qu’il « a reçu une lettre de prison de Jonathan, me demandant, de lancer un appel public, je répète public, au Président des États-Unis en tant que Premier ministre d’Israël et de lui demander sa libération officiellement et publiquement. Depuis, nombre d’entre vous m’ont dit soutenir sa requête. J’y ai réfléchi et je sais que vous y avez beaucoup réfléchi aussi.... »

Et Benyamin Netanyahou, avant de donner lecture du courrier adressé au Président américain, terminait son intervention par ces mots : « j’ai décidé qu’il fallait accepter sa requête et qu’il fallait le faire publiquement ici, depuis la Knesset à Jérusalem, en faisant un geste qui représente et unifie tous les secteurs de la nation. »

Lettre ouverte à Barack Obama lue depuis la Knesset

Dans cette lettre Benyamin Netanyahou rappelle les faits, redit qu’ils étaient totalement inacceptables mais que Jonathan Pollard et le gouvernement israélien ont mainte fois exprimé leurs remords, réitérant l’engagement d’Israël de ne jamais recommencer à agir de la sorte.
Il précise que d’anciens hauts responsables américains qui connaissent ce cas et de nombreux membres du Congrès partagent l’idée qu’une demande de grâce est des plus recevables au bout de 25 ans.
Il rappelle que Jonathan Pollard a servi plus longtemps que la période qui avait été requise par les procureurs à l’époque dans le cadre de l’accord qui avait été passé pour qu’il plaide coupable. Et déclare que « Jonathan a beaucoup souffert pour ses actes et sa santé se détériore considérablement.  » joutant qu’il sait que « les États-Unis sont un pays fondé sur l’équité, la justice et la clémence. Pour toutes ces raisons, je vous demande respectueusement de considérer cette requête de grâce favorablement. Le peuple d’Israël en sera éternellement reconnaissant. »

Il termine en adressant un message à Jonathan Pollard : «  Jonathan, vous avez tenu pendant 25 ans. Restez fort. Le peuple d’Israël renforce votre main ; le peuple d’Israël vous attend ; et si D-ieu le veut, vous serez bientôt parmi nous. »



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