Cette semaine reste dominée par la défaite du Premier ministre, Ariel Sharon, au Congrès du Likoud, il y a une dizaine de jours, face aux adversaires irréductibles du désengagement.
« Préparez-vous au retour d’Arik (Sharon) », prédit la chroniqueuse du Yediot Aharonot, Sima Kadmon. Elle fait valoir que d’après l’entourage du Premier ministre, le coup qu’il a encaissé au Congrès du Likoud l’a « poussé dans ses retranchements », et la seule issue pour lui est de rebondir.
Le plan d’Ariel Sharon consisterait à adresser un ultimatum immédiat au groupe parlementaire du Likoud : « Soit vous votez le désengagement sur-le-champ, soit nous allons à de nouvelles élections ! ». Quant au désengagement même, il débutera dans quelques semaines.
Le Parti travailliste, poursuit la commentatrice, ne sera plus dans le coup ; quelqu’un a qualifié la « rébellion des chefs » contre Pérès de « révolte des avortons ».
Une chose est claire sans doute, aux yeux d’A. Sharon : ses tergiversations se sont retournées contre lui. S’il avait immédiatement invité les Travaillistes à entrer dans son gouvernement, ils y siégeraient déjà, et l’Union nationale ne l’aurait peut-être même pas quitté. Toutes ces lenteurs ont renforcé les rebelles et les extrémistes.
Selon un sondage d’opinion du Maariv, « chaque défaite d’A. Sharon au Comité central du Likoud provoque une remontée de sa popularité » : 52 % des personnes interrogées estiment que malgré le vote, « il doit persévérer dans les pourparlers avec le Parti travailliste pour les faire entrer au gouvernement » ; 33 % seulement sont contre. Même chez les électeurs déclarés du Likoud, 46 % le soutiennent.
S’agissant des préférences pour les fonctions de Premier ministre, 41 % des électeurs du Likoud préfèrent A. Sharon, contre 24 % seulement qui plébiscitent B. Netanyahou ; 12 % sont pour S. Mofaz, et 2 % pour S. Shalom. S’il n’y avait que 2 candidats, 57 % donneraient la préférence à A. Sharon, contre 29 % à B. Netanyahou.
Le chroniqueur politique du Maariv, Ben Caspit, relève que selon un sondage secret qui remonte à la semaine dernière, « un nouveau parti qui serait dirigé par les +trois vieux+ A. Sharon, S. Pérès et Y. Lapid, recevrait 50 sièges à la Knesset en cas d’élections générales ». Ben Caspit s’adresse directement à Ariel Sharon et l’invite à « jouer cette carte, lui Sharon, qui a créé le Likoud en 1974 : le moment est venu de démanteler ce parti ! ».