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Les fiers-à-bras de Téhéran
Par Jean Tsadik © Metula News Agency
Article mis en ligne le 16 août 2004

L’escalade des menaces formulées par le gouvernement iranien contre les Etats-Unis mais surtout contre Israël, va croissant. Il ne se passe bientôt plus une seule semaine sans qu’un général perse, un ministre ou le membre d’une organisation khomeyniste n’avertisse Jérusalem des capacités fantastiques de leur arsenal de Shihab.

Dimanche, c’était le tour d’un militaire de haut rang, justement, de déclarer que « les USA et Israël n’osaient pas attaquer l’Iran parce que l’Iran pourrait contre-attaquer, n’importe où en Israël, avec ses missiles dernier cri ». Le chef du bureau politique des Gardes de la révolution, Yadollah Javani, de renchérir : "Tout le territoire de l’entité sioniste, incluant ses infrastructures nucléaires et son arsenal atomique sont à présent à portée des missiles sophistiqués de l’Iran.

C’est pour cela que ni le régime sioniste ni l’Amérique ne réaliseront pas leurs menaces contre l’Iran", a ajouté ce responsable islamique.

Cet exhibitionnisme de la part de l’establishment de Téhéran survient après l’essai, la semaine dernière, d’une version « améliorée » du Shihab-3, ce missile dérivé du Scudd coréen, le No-Dong et de sa variante pakistanaise, le Ghauri II. En fait de « version améliorée », les Iraniens essaient de transformer le Shihab-3, encore appelé Zelzal, par des modifications maison, en Shihab-5, qui serait l’équivalent approximatif du SS-5 soviétique ou du No-Dong II de Pyongyang.

La grande différence, je devrais écrire les grandes différences, c’est que le Shihab-5 est une fusée de deux ou trois étages, suivant les variantes et qu’il a une portée théorique de 3500 à 4200 kilomètres, contre 1500 kilomètres au Shihab-3.

La raison fondamentale du développement du Shihab-5 demeurant la recherche d’une précision de tir supérieure à celle, fort médiocre, du Shihab-3. S’il est vrai, qu’en théorie et s’il parvient à éviter les Arrows israéliens, le Shihab-3 pourrait atteindre Israël, s’il est vrai aussi que « tout le territoire de l’entité sioniste se trouve à portée des missiles perses », le reste n’est que bourrage de crânes. Dans l’état actuel du développement de l’industrie « spatiale » iranienne, les Ayatollahs ne disposent même pas de la certitude que l’une de leurs fusées puisse effectivement voler jusqu’à Tel Aviv. La plupart des essais, dont celui de la semaine dernière, se sont soldés par des échecs spectaculaires ; souvent, même dans le cas du Shihab-3, les missiles explosent au décollage ou peu après, quant ils ne se montrent pas incapables de se placer sur leur trajectoire balistique, ou encore, de délivrer leur charge utile dans des conditions d’efficacité minimale.

S’il existe donc une possibilité théorique pour qu’un Shihab s’approche de notre région, ses lanceurs n’auront pas le privilège de choisir entre « nos infrastructures nucléaires » et la mer Méditerranée, ni même entre Tel Aviv, Damas et Beyrouth, sans parler de Ramallah et de Gaza.

Les seuls missiles réellement opérationnels qui sont aux mains du régime des barbus fanatiques de Téhéran sont les Scudd B et D. Ils ont une portée maximale de 700 kilomètres, et encore, uniquement lorsqu’ils sont maquillés à la façon de Saddam Hussein et de la famille al-Assad.

Tout ceci posé, ce ne sont certes pas des raisons de négliger les efforts persistants des Iraniens de développer des missiles balistiques. Ceux-ci constituant les véhicules de l’avenir pour leurs armes de destruction massive. Et il n’y a pas que les Américains qui devraient se sentir concernés pour leurs bases situées au Moyen Orient, ou Israël et encore les pays du Golfe ; le programme de développement de nos amis perses comprend, outre la série Shihab, d’autres joujoux dangereux comme l’IRSL, le Kosar et l’Iris. Basés sur la technologie du SS-5 russe et du NKSL-X-2 nord coréen, la même que celle qui est actuellement testée sur les super Shihab, nécessaire à mettre correctement un objet en orbite, ces « véhicules » à usage exclusivement militaire doteront leurs maître d’une capacité de menace allant jusqu’à 8.000 kilomètres.

En date du 18 décembre de l’année dernière, les Ayatollahs ratifiaient enfin, après moult pressions occidentales, le Protocole Additionnel au Traité de Non Prolifération des armes nucléaires (TNP). A ce titre, l’Iran s’engageait à cesser le développement de matériaux fissiles - le cœur d’une bombe atomique - et à rendre transparent son programme nucléaire. Cela signifiait, principalement, que le gouvernement islamique abandonnait ses tentatives afin de créer un cycle complet de carburant nucléaire. La mesure n’avait rien de théorique, puisque, dès le 12 août 2003, les Iraniens avaient commencé l’expérimentation d’une unité d’enrichissement et de conversion de carburant à l’aide d’hexafluorure d’uranium. Cette expérimentation se déroule encore dans le complexe nucléaire de Natanz, construit par Siemens à l’époque du Shah et modernisé par les Russes tout à fait dernièrement.

Depuis, Téhéran a annoncé à l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique qu’elle n’obéira pas au protocole qu’elle a tout juste signé.

En clair, la question qui se pose après cette volte-face, c’est de savoir si l’Occident est prêt à permettre à un Etat, dont la doctrine appliquée consiste en l’islamisation du globe à tout prix, en commençant par l’éradication d’Israël, de devenir une puissance nucléaire globale ? A cette question, les USA de George Bush et Israël ont déjà répondu par la négative. Sûr qu’ils se préparent à détruire le potentiel iranien de construction d’armes nucléaires. Sûr aussi, que c’est maintenant la dernière qui sonne et que c’est ce qui rend le gouvernement des Ayatollah particulièrement fébrile et exhibitionniste.

Entre-temps, les Etats-Unis et Israël préparent des plans d’action et testent l’Arrow dans toutes les situations opérationnelles envisageables. C’est que, forts des enseignements de la destruction de Tamouz par l’aviation israélienne, les Perses ont imaginé une infrastructure nucléaire très dispersée, comprenant des usines enfouies, des usines « à double » et donc difficile à détruire. Nous en parlerons d’ailleurs, plus spécifiquement, lors d’un prochain article.



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