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Les Iraniens multiplient les actes et les déclarations d’intransigeance, perçus comme autant de mauvais signes par les Occidentaux.
Article mis en ligne le 14 août 2004

Au cours de la seule journée de mercredi, ils ont testé une version optimisée de leur missile Chahab-3 et affirmé qu’ils ne « demanderont à personne la permission » de poursuivre leurs activités nucléaires.

Le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a promis le même jour dans une nouvelle diatribe anti-américaine que les musulmans ne pardonneraient pas les « atrocités » perpétrées chez le voisin irakien.

Le programme nucléaire de la République islamique, son animosité envers Israël, le rôle des Iraniens en Irak, mais aussi l’attitude envers les groupes terroristes : autant de motifs d’inquiétude pour les Occidentaux, et parmi eux les Américains.

« Depuis quelque temps, il est vrai que les Iraniens montrent, disons une plus grande confiance en soi », observe euphémiquement un diplomate européen. Les Américains accusent, eux, ouvertement les Iraniens de fabriquer l’arme atomique, d’oeuvrer à la déstabilisation en Irak, de soutenir Al-Qaïda et de saper le processus au Proche-Orient, accusations dont Téhéran se défend.

Cette nouvelle assurance iranienne s’est manifestée quand Téhéran, bravant la réprobation internationale, a repris la construction des centrifugeuses servant à l’enrichissement d’uranium.

Selon un autre diplomate, les Iraniens ont aussi « jeté un froid » lors de discussions avec les Européens à Paris en juillet quand, loin de considérer l’idée de renoncer à l’enrichissement d’uranium, ils ont insisté sur ce qu’ils estiment être leur droit à l’assistance technologique.

Une personnalité aussi tempérée que l’ambassadeur aux Nations unies, Javad Zarif, vient de déclarer que la non-ratification, significative, du protocole soumettant le nucléaire national à un contrôle international strict « pouvait être la première d’une série de mesures » de représailles en cas de saisine du Conseil de sécurité de l’Onu.

Israël s’alarme et, de nouveau, est évoquée l’hypothèse de frappes préventives sur les installations nucléaires iraniennes.

« Si Israël perd la tête et attaque les intérêts iraniens, nous leur assènerons un coup de masse qui leur fracassera les os », ont averti les Gardiens de la révolution. Un des plus hauts dirigeants, le pragmatique Hassan Rohani, a rappelé jeudi aux Américains tentés d’attaquer l’Iran les leçons de « l’instructive expérience irakienne ».

« La situation régionale est plus favorable à l’Iran que l’année dernière, quand les Iraniens eux-mêmes disaient que leur tour viendrait après les Irakiens », observe le diplomate européen.

Une partie de l’opinion américaine juge certes que le dialogue sur le nucléaire, préféré par les Européens à la confrontation, touche à ses limites. Les Européens eux-mêmes sont plutôt exaspérés.

Mais, interroge un de leurs diplomates, « qu’advient-il si le dossier iranien est envoyé devant le Conseil de sécurité, comme le veulent les Américains ? Qui garantit que les Russes et les Chinois voteraient des sanctions internationales ? » Le président Mohammad Khatami lui-même a fait valoir mercredi que « cinq membres du Conseil de sécurité ont un droit de véto ».

Depuis leur victoire aux législatives de février, les conservateurs iraniens rivalisent ainsi d’inflexibilité. « La présidentielle américaine approche et les deux bords se servent de l’Iran pour montrer les faillites de l’autre », déclare l’analyste Mohammad Sadegh al-Hosseini, « les conservateurs iraniens en profitent pour dire : « Fini d’être gentil avec l’Occident » ».

En Irak, poursuit un autre analyste, Saeed Shariati, « certains politiciens pensent qu’ils ont des atouts dans leur jeu ; ils veulent refaire le coup de 1981 », quand l’Iran avait attendu la prise de fonctions de Ronald Reagan pour libérer ses otages américains, « mais cette fois en faveur des démocrates ».

La question est de savoir qui, en Iran, prendra la décision politique finale et si les ultra-conservateurs auront l’ascendant. Saeed Shariati doute que « la surenchère pour mieux marchander paie durablement ».



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