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Encore une occasion manquée pour l’ONU
Par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 30 novembre 2010
dernière modification le 6 décembre 2010

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon a cru devoir diffuser le 29 novembre un message, appelant Israéliens et Palestiniens à parvenir à une « paix historique ». Or, ce geste nous paraît particulièrement mal choisi. Le geste que nous nous permettons de critiquer ne vise, évidemment pas, l’objet de cet appel, mais le jour choisi pour le lancer.

Certes, il s’agit, dans la phraséologie de l’ONU, de la « Journée internationale de solidarité avec le peuple Palestinien », mais, comme le rappelle Ban-Ki-Moon, c’est le 29 novembre 1947, que l’Assemblée générale a adopté la résolution 181 (II), « connue par la suite sous le nom de résolution sur le plan de partage », qui prévoyait la création d’un « État juif » et d’un « État arabe ».

Et depuis 1977, à une époque où sans aucune vergogne – et cela pendant des années – l’ONU assimilait le sionisme au racisme, « la date du 29 novembre a été retenue en raison de sa signification particulière pour le peuple palestinien ».

D’un point de vue logique, pourtant, ce choix était et demeure particulièrement aberrant, car il ne tenait qu’aux Palestiniens d’accepter, dès 1947, la création de cet « Etat arabe » que leur proposait l’ONU, au même titre que les Juifs du Yichouv acceptèrent la création d’un « Etat juif » (même si la résolution 181-II prévoyait que Jérusalem serait, temporairement du moins soumise à un statut spécial de « corpus separatum » - c’est à dire d’entité séparée).

Il est vrai que les Palestiniens (soutenus par le monde arabo-musulman) ont considéré que cette résolution, reconnaissant le droit à l’existence d’un « Etat juif » consacrait une « nakbah » (en arabe : catastrophe), le choix de ce terme voulant faire le pendant de celui de « shoah » pour les Juifs.

Comme si le fait de reconnaître que les Juifs, comme les Palestiniens pouvaient, eux aussi prétendre à l’exercice du « droit des peuples à disposer d’eux mêmes », consacré par la Charte de l’organisation mondiale, nouvellement créée, pouvait être comparé, pour les Palestiniens, au massacre de 6 millions d’êtres humains.

Non seulement les Arabes palestiniens ont refusé, à l’époque, l’occasion, qui se présentait, ainsi, à eux, mais après l’échec de la guerre déclarée à l’Etat d’Israël, dès sa création, par le monde arabe, ils n’ont même pas profité de la possibilité qui leur était offerte de proclamer – dès 1948 – ce qu’ils réclament depuis 1967 seulement, à savoir la création d’un Etat palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Le comportement des Palestiniens à l’égard du 29 novembre 1947 témoignait ainsi d’un aveuglement qui ne justifiait en rien le choix de la date du 29 novembre pour marquer la solidarité de la part de l’ONU.

Et la réaffirmation du choix de cette date, par la suite ne constitue en rien une justification.

« Errare humanum est, perseverare diabolicum »……

Non seulement le choix du 29 novembre par les Nations Unies pour manifester leur solidarité avec les Palestiniens n’est pas des plus heureux, mais s’agissant du 29 novembre 2010, Ban Ki-Moon a manqué une occasion d’appeler les Palestiniens à reconnaître la valeur des mots.

En effet, devant la persistance des Palestiniens, y compris de Mahmoud Abbas que d’aucuns s’efforcent de considérer comme un « modéré » (il est vrai qu’au royaume des aveugles, les borgnes sont rois) de refuser de reconnaître la qualité d’ « Etat juif » (au sens d’Etat des Juifs) de l’Etat d’Israël, il eut été opportun que Ban Ki-Moon appelle les Palestiniens à accepter les termes mêmes, dépourvus de toute ambiguïté, de la résolution adoptée le 29 novembre 1947.

Au même titre que l’Etat palestinien correspond à l’ « Etat arabe » voulu par la société internationale en 1947, de la même façon il est évident que l’Etat d’Israël correspond à l’ « Etat juif » appelé à se créer, selon la résolution 181-II.

Les Palestiniens essaient de faire croire qu’ils considèrent qu’ils n’ont pas à se prononcer sur le caractère juif de l’Etat d’Israël (au même titre que les Israéliens n’ont pas à se prononcer sur le rapport à l’islam de certains Etats arabes), alors qu’en réalité leur refus est lié à leur prétention à voir accepter un droit d’immigration dans les limites actuelles de l’Etat d’Israël (sous couvert d’un droit auto-proclamé de « retour des réfugiés »).

Exiger la consécration d’un tel droit – jamais reconnu jusqu’à présent dans la société internationale - traduit une volonté farouche de voir disparaître – même si ce n’est qu’à terme, l’Etat d’Israël.

Si le Secrétaire général des Nations Unies ne voulait pas donner l’impression – pour une fois - de ne stigmatiser qu’une seule des Parties, il lui suffisait d’appeler les deux Parties à conclure rapidement une paix conduisant à la mise en place des deux Etats, selon les termes choisis en 1947 et dans l’esprit de ce la résolution 181-II……



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