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Abbas et ses vessies au regard de Liberman et de ses lanternes
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 17 octobre 2010

Il serait grand temps de regarder les choses en face au lieu de juger sur des clichés et des apriori faisant, à tort, de Mahmoud Abbas un homme de paix et d’Avigdor Liberman un va-t-en- guerre, surtout au regard de négociations dont il était prévisible qu’elle s’effondreraient au moindre prétexte saisi par l’Autorité palestinienne

Curieux...cette femme médecin, a priori informée, affirme que le ministre des Affaires étrangères israélien a dit des horreurs à la tribune des Nations unies fin septembre. Lesquelles ? Elle ne se souvient pas mais n’en démord pas : des horreurs.

Les réalités israéliennes et les bonnes questions


Il convient donc de relire de fameux discours. Que dit-il ? Que les Israéliens veulent la paix mais sans pour autant vouloir compromettre la sécurité ou les intérêts vitaux d’Israël. Que la majorité des Israéliens soutiennent le gouvernement actuel – il s’agit d’une démocratie, ne l’oublions pas. Qu’il n’y a pas de « camp de la guerre » et de « camp de la paix » car les différents portent sur la meilleure manière de parvenir à la paix et la stabilité.

Le ministre pose alors une question de bon sens : pourquoi n’y a-t-il pas eu de paix jusqu’ici, alors que des dirigeants israéliens, animés des meilleurs intentions n’ont pu y parvenir depuis les Accords d’Oslo, depuis 17 ans, donc, et il cite tous les Premier ministres depuis lors. De droite comme de gauche. Pourquoi cette impasse ?

Remettre les pendules à l’heure : ce qu’est véritablement la situation


Il remet ensuite quelques pendules à l’heure. Pendules déréglées par la désinformation ambiante et une polarisation médiatique et des chancelleries hors de proportion avec le conflit israélo-palestinien : « plus de 90% des guerres et des victimes de guerre au Moyen-Orient depuis la Seconde Guerre Mondiale n’ont pas résulté de ce conflit et n’ont rien à voir avec Israël. Elles viennent plutôt de conflits impliquant des musulmans ou de conflits entre des pays arabes. La guerre Iran-Irak, la guerre du Golfe, les guerres entre le Yémen du Sud et du Nord, les atrocités de Hamma en Syrie et les guerres en Algérie et au Liban ne sont que quelques exemples dans une liste interminable. »


Deuxième pendule : la racine du conflit serait «  l’occupation  » et la présence d’implantations en Judée Samarie. Éléments qui rendraient, dit-on, toute paix impossible. Ce serait oublier « qu’entre 1948 et 1967 la Judée, la Samarie et Gaza étaient sous contrôle arabe et que pendant ces 19 ans personne n’a voulu créer un État palestinien. » Ni que cela ait empêché de signer « des accords de paix avec la Jordanie et l’Égypte. « 

Par ailleurs, « évacuer plus de 10.000 personnes de la Bande de Gaza, abandonnant des implantations florissantes, a eu pour conséquence l’installation du Hamas et le tir de milliers de roquettes sur Sderot et le sud d’Israël. »

Autre éclairage donné par le ministre : on prétend que sans cette question palestinienne il n’y aurait pas d’Iran nucléaire et il y aurait un front uni contre l’Iran. D’aucuns font de ce conflit la source de tous les conflits au monde...Avigdor Liberman rappelle quelques évidences : la révolution Khomeini n’a rien eu à voir avec les Palestiniens, l’Iran n’a nul besoin du Hamas, du Jihad islamique ou du Hezbollah, le contraire n’étant pas vrai. Quant aux problèmes de la Corée du Nord, la piraterie en Somalie, la crise humanitaire au Soudan ou la question de l’Afghanistan, qu’ont-ils à voir avec les Palestiniens ? Il en ressort une évidence : « il ne faut pas se polariser sur des symptômes et oublier la cause. » La question de l’Iran est bel et bien réellement cruciale, elle. Et il importe de la régler.

Problèmes spécifiques et comment les résoudre


Il existe aussi des problèmes spécifiques ayant trait au conflit israélo-palestinien. Problèmes de deux natures : émotionnels et pratiques. Il faut donc pour les résoudre, dit-il, une solution en deux étapes. En prenant en ligne de compte que dès lors qu’il y a «  deux nations, deux religions, deux langues qui veulent une même terre il y a friction et conflit  ». Ce que démontrent d’innombrables conflits dans le monde.

Il préconise donc deux choses : d’une part que « soit élevée une nouvelle génération dans une confiance réciproque et qui ne soit pas influencée par une incitation à la violence et des messages extrémistes. » Et d’autre part qu’il y ait une séparation effective qui aurait le mérite d’en finir avec les frictions ou de les réduire considérablement. A l’instar de ce qui a été fait en Yougoslavie, en Tchécoslovaquie ou au Timor. Il précise qu’il ne saurait être question de déplacer des populations « mais de déplacer les frontières pour refléter une réalité démographique. » D’où cette formule qui a été sans doute mal comprise car sortie de son contexte : plutôt qu’un échange terre contre paix, un échange de régions peuplées. Il ajoute que «  pour avoir la paix, c’est un truisme que de dire qu’il fait un équilibre... ce n’est pas une politique qui soit sujet à controverse mais une vérité empirique. »

Messages extrémistes isolés contre politique systématique d’incitation à la haine et de délégitimation



Sur le premier point il faut apporter des précisions. Ce que le ministre n’a pas fait, sans doute parce que ce discours n’avait pas pour but de mettre de l’huile sur le feu. S’il y a indubitablement des messages extrémistes en Israël, ces messages se limitent à une poignée d’individus avec des passages à l’acte très limités. Détruire des oliviers est certes condamnables mais peut-on vraiment dresser en parallèle avec des tirs sur des êtres humains ?


Or, ces tirs palestiniens – comme en a déploré encore récemment, des civils ayant été assassinés de sang froid et d’une manière préméditée - sont le résultat d’une politique mise en œuvre par l’Autorité palestinienne qui utilise tous les canaux possibles, allant de ses médias à ses imams ou à son enseignement, pour inciter à la haine et la violence antisémites, - les Juifs étant présentés comme des animaux répugnants, des êtres mauvais qui propagent SIDA ou prostitution, des ennemis d’Allah que Allah veut que l’on tue en son nom -. Et pour délégitimer Israël – qui serait installé sur des terres musulmanes volées – rayant carrément Israël de la carte d’une manière discrète mais redoutable : dans les cartes officielles palestiniennes, dans les manuels scolaires palestiniens, Israël n’existe pas. On retrouve sa forme mais elle y porte le nom de Palestine ou est recouverte du drapeau palestinien. Quant aux héros donnés en modèles à suivre par l’Autorité palestinienne, ce sont des «  Shahids  », les plus respectables en islam, qui ont tué des civils dans des attentats.

Une loyauté nécessaire des citoyens à leur nation


Quant au second volet, comment y voir autre chose qu’un constat historique de bon sens...Certes des Arabes israéliens sont sans doute des citoyens loyaux. Mais ce n’est pas le cas de Hanan Zoabi, cette députée Balad qui, à Paris, réclamait la fin de l’État sioniste ou qui rejoignait une « Flottille » qui n’avait d’humanitaire que de nom et participait d’une entreprise de délégitimation d’Israël. Et on sait que le réalisateur arabe israélien, Mohamed Bacri, grâce au film de Pierre Rehov « La route de Djénine, » a dû admettre qu’il avait utilisé « une licence poétique » - c’est-à-dire mentir- dans son brulot « Djénine, Djénine » dans lequel il accusait les forces israéliennes d’avoir commis un massacre que même l’ONU a fini par démentir...


La formule d’Avigdor Liberman pourrait sans doute être affinée. On en était d’ailleurs en cette fin septembre qu’en début de négociations...Mais pourquoi crier au racisme lorsque le gouvernement israélien instaure un serment d’allégeance pour les étrangers qui veulent devenir israéliens alors que personne ne dit mot du serment d’allégeance à Élisabeth II fait par les aspirants Canadiens lorsqu’ils acquièrent la nationalité canadienne...

Des vérités historiques incontournables


Avigdor Liberman terminait en affirmant une vérité historique : des liens indéfectibles entre le peuple juif et Israël et 2000 ans d’un exil pendant lesquels « ce peuple a développé un ensemble de trésors éthiques et intellectuels qui ont contribué à donner la civilisation occidentale » et en soulignant que c’est « le prophète Isaiah qui prononçait il y a 3000 ans les paroles inscrites sur le parvis des Nations unies où il s’exprimait : ’ils feront des charrues de leurs épées et des émondoirs de leurs lances ; les nations ne lèveront plus leurs épées l’une contre l’autre et elles n’apprendront plus la guerre.’ »

Les négociations dont ne voulait pas l’Autorité palestinienne s’effondrent au premier prétexte poudre aux yeux....où on voit que l’analyse d’Avigdor Liberman tient debout



Dès le départ il était clair que Mahmoud Abbas n’en voulait pas de ces négociations de paix. Pour de nombreuses raisons. Il faut se souvenir qu’à la mi-août 2010 ce sont 70 % de Palestiniens qui se prononçaient contre des négociations...

Sans compter les gros points d’achoppement comme Jérusalem, « le droit au retour » de Palestiniens en Israël d’où venaient leurs grands-parents et parfois leurs parents, c’est-à-dire la fin d’Israël. Ou le refus palestinien de voir un cordon de sécurité indispensable dans la Vallée du Jourdain . Même si Mahmoud Abbas a pu sembler accepter l’idée de voir des forces de l’OTAN garantir la sécurité, à condition, toutefois, qu’il n’y ait aucun soldat juif parmi elles, donc judenrein.... Et refus de reconnaître une évidence, à savoir qu’Israël est un État juif - dont une partie de la population n’est pas juive-. « De qui se moque-t-on », dit le Professeur David Ruzié à cet égard
Par ailleurs, nombre de Palestiniens ne considèrent pas Mahmoud Abbas comme leur représentant....Il ne faut pas oublier qu’il a annulé des élections qui auraient dû se tenir en janvier dernier Autre report à la mi-juin...
Quant aux négociations inter-palestiniennes entre Autorité palestinienne et Hamas, elles ne sont pas près d’aboutir, relevant du « je t’aime, moi non plus, » avec arrestations et exécutions en prime.

Et puis concéder quoi que ce soit mettait Mahmoud Abbas en danger physique...le Hamas, entre autres, n’en voulant pas. On sait qu’il y avait eu des manifestations contre ces négociations à Ramallah même...ou des pétitions de Palestiniens américains ou installés aux États-Unis Pourquoi donc cet homme vieillissant et qui, de toute évidence, s’est assuré une belle retraite et a assuré une vie plus que confortable à ses proches, grâce aux fonds énormes versés notamment par l’Europe, mais pas seulement, et sans grand contrôle, aurait-il poursuivi dans une voie très inconfortable pour lui...sachant pertinemment bien qu’il ne signerait jamais un accord de paix avec Israël...

Mahmoud Abbas disait récemment lors d’une rencontre de la Ligue Arabe en Libye que les Palestiniens ne peuvent se battre contre Israël mais que si les pays arabes veulent le faire, alors il sera tout à fait d’accord....

Alors, prendre pour prétexte la reprise de constructions en Judée Samarie pour faire capoter les négociations est d’une mauvaise foi éclatante mais... »de bonne guerre »...car on ne peut parler de paix.

Quant à Benyamin Netanyahou, il a joué le jeu. A mis en place un gel de dix mois sur les constructions, dans un premier temps. En vain. Proposé de le prolonger de deux mois en échange d’une reconnaissance sine qua non d’Israël en tant qu’Etat juif – un minimum -. Mahmoud Abbas a refusé. Un nouveau refus palestinien dans une longue liste...

Pour progresser vers la paix il est grand temps d’en finir avec l’éducation à la haine et la délégitimation palestiniennes


Peut-être faudrait-il enfin que l’Autorité palestinienne songe à en finir avec l’incitation anti-israélienne et antisémite qu’évoque à juste titre Avigdor Liberman, ou que condamne Barak Obama, pour la remplacer par une éducation à la paix....si tant est que c’est cela que veulent les dirigeants palestiniens....

Il faudrait en finir aussi avec l’impulsion palestinienne de la campagne de BDS...et de délégitimation d’Israël

Après tout les rapports entre Palestiniens et Israéliens n’étaient pas si mauvais avant l’ère Arafat et il y a aujourd’hui une réelle coopération dans le cadre de nombreux comités israélo-palestiniens indispensables qui font fonctionner les très nombreux échanges entre l’État hébreu et ses voisins palestiniens. Sans que quiconque ait à s’en mêler.



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