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Un rapport accablant pour Yasser Arafat
Par Sami El Soud i© Metula News Agency
Article mis en ligne le 14 juillet 2004
dernière modification le 19 juillet 2004

Si Arafat s’oppose au retrait unilatéral, total - comprenant le démantèlement de toutes les implantations - et inconditionnel des Israéliens de Gaza, que veut Arafat ? La réponse ? - Il veut à tout prix la poursuite de l’occupation israélienne qui lui donne prétexte à perpétuer l’agression terroriste contre nos voisins qu’il a instrumentée.

Larsen et Abbas : Ils voulaient un Etat palestinien et la paix

Arafat lui n’en veut pas

Le chef de l’Autorité Palestinienne l’avait déjà démontré il y a deux ans en faisant lancer des cannibales depuis les villes de Cisjordanie que les Israéliens venaient d’évacuer et en faisant tirer sur Gilo depuis Bethlehem, jusqu’à forcer le gouvernement de Jérusalem à interrompre le retrait de nos villes. Durant l’année écoulée, il a enjoint les terroristes à prendre pour cible préférentielle la zone industrielle mixte israélo-palestinienne d’Erez. Après y avoir causé des dizaines de morts, dont une majorité de Palestiniens, comme de bien entendu, il a amené les Israéliens à fermer Erez, condamnant au chômage technique les derniers de nos ouvriers à amener des devises dans la bande de Gaza.

Plus grave, à la suite de ces actes - et c’est un point qui n’intéresse visiblement pas les observateurs étrangers et israéliens - il a fait en sorte que le plan d’évacuation de Sharon s’additionne d’un plan de séparation hermétique entre Israël et Gaza, ce qui, en termes économique, religieux, culturel et politique équivaut au retour des Gazatis à l’âge de pierre. Arafat rejette visiblement la solution de compromis des « Deux Etats pour deux peuples » mais ce qui est toujours plus grave, c’est que ce faisant, faute d’éradiquer l’Etat hébreu, il éradique la Palestine et son peuple.

Jusqu’à présent, je fus le premier journaliste à annoncer l’existence de l’ultimatum égyptien à Arafat ainsi que le seul à vous donner les termes du diktat.

Je fus celui qui explicita, voici déjà plusieurs semaines, que le reclus de la Moukata de Ramallah refuserait les conditions de Moubarak et qui exprima la manière dont il enroberait son refus. Mes conclusions ont été longuement étudiées au sommet de Bilderbeg, qui s’est tenu à Stresa du 3 au 6 juin dernier [voir le site de Bildeberg] ainsi qu’à l’occasion de diverses évaluations stratégiques au sein de gouvernements de nombreux pays.

Restaient des profanes dubitatifs de l’exactitude de mes comptes-rendus et les propagandistes pro Arafat, qui n’hésitaient pas à prétendre que je mettais en scène une réalité virtuelle à la Moukata afin de promouvoir de prétendus intérêts de la CIA voire même des Israéliens.

Depuis hier, le doute n’est cependant plus permis que dans l’esprit des falsificateurs du reflet de la situation ainsi que des adeptes de la conquête islamiste du monde. Ce après que l’envoyé permanent de l’ONU au Proche-Orient, monsieur Terjé Larsen, eût mis les choses à plat devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Présentant hier son rapport mensuel, Larsen a établi les éléments suivants :
L’Autorité Palestinienne, lisez Yasser Arafat, n’a aucune volonté de mettre en place les réformes attendues par le Quartet et par l’Egypte. Il n’est perceptible aucun signe démontrant la moindre velléité de la part de l’Autorité de mettre un terme à la violence et au terrorisme.

« L’Autorité Palestinienne, en dépit de promesses continues par sa direction n’a effectué aucun progrès dans son obligation principale d’agir immédiatement sur le terrain afin de mettre un terme à la violence et de combattre la terreur, et de réformer et réorganiser l’Autorité Palestinienne » a exactement affirmé monsieur Larsen, dans un discours jurant de façon incompatible avec les conclusions présentées une semaine auparavant par le ministre français des AE à Ramallah. Celui-là avait félicité le petit raïs pour les réformes effectuées à son initiative…

Ces faits, précise l’envoyé permanent de l’ONU, conduisent impérativement à la constatation d’un refus politique de l’AP d’exécuter la Carte Routière.
Larsen a, de plus, clairement exprimé que la réclusion prolongée de monsieur Arafat par les Israéliens dans l’enceinte de la Moukata ne constituait aucunement un prétexte plausible pour expliquer la passivité des responsables palestiniens et leur refus de prendre les mesures qui s’imposent.

Quant auxdites réformes qu’il tient pour « évidentes », le diplomate a tenu à rappeler la substance de celles attenantes à la sécurité devant le Conseil du même nom :

  • Le Quartet, soutenu en cela par l’exécutif égyptien, exige des Palestiniens qu’ils unifient leurs services de sécurité en trois sections et que ces services soient gérés par le ministre de l’intérieur sous l’autorité exclusive du Premier ministre. Dans les faits, a indiqué Larsen, « rien ne montre que nous soyons sur cette voie ». Il s’agit d’un euphémisme diplomatique, puisque Ahmed Qoreï, notre Premier ministre, avait prévenu avant-hier, que « même après les réformes, les services de sécurité demeureraient sous l’autorité unique de Yasser Arafat ».

En fait et j’ai détaillé la chose dans mes interventions précédentes, Yasser Arafat ne se contente pas de saboter la Carte Routière, il investit une énergie inouïe à faire capoter les aides égyptienne et jordanienne et à encourager la poursuite - à tout prix - des assassinats collectifs. Mes relais me rapportent que dans plusieurs villes autonomes de Cisjordanie les miliciens affiliés à Arafat ont éconduit et parfois molesté les officiers jordaniens venus pour les former et les organiser. De plus, hier également, un nouveau tunnel de trafic d’armes a été mis à jour par l’armée israélienne dans la région de Rafah, alors qu’un autre, encore, était sur le point d’être localisé.

Etrange façon de favoriser une sécurisation de la bande de Gaza durant le retrait des juifs, à moins qu’il ne s’agisse d’intensifier les agressions aveugles contre les localités civiles israéliennes pour tenter de rendre ce redéploiement impossible, notamment en donnant des arguments de choix à ceux qui s’y opposent dans le parti même d’Ariel Sharon ?

En tout état de cause, les habitants de Bet Hanoun, d’où partent les missiles Nassr 2 [la version lourde des Qassam, Ndlr.] font désormais pression sur les terroristes pour qu’ils cessent ces attaques. Des rencontres directes ont eu lieu entre le maire de Bet Hanoun et son homologue de Sdéroth en vue de faire cesser ces tirs et de permettre, parallèlement, l’évacuation de Bet Hanoun par les soldats hébreux. Soucieux de ces tentatives d’apaisement, Yasser Arafat a fait interdire, ce matin, « tous les contacts sur le terrain, en Cisjordanie et à Gaza, avec les Israéliens ».

Suite à l’intervention de Terjé Larsen, le délégué arafattien a violemment critiqué le rapport mensuel et son auteur. El-Kidoua a notamment demandé à monsieur Larsen si son mandant stipulait qu’il devait se faire le chantre du plan d’évacuation de Sharon ?

Défi téméraire ? On a des raisons de le penser, après que le Secrétaire Général ait annoncé son soutien à ce plan, ainsi que le Quartet - qui l’a officiellement fait savoir à Ahmed Qoreï - et le gouvernement égyptien. Gouvernement égyptien, qui prépare des sanctions cinglantes au rejet de son ultimatum par Arafat, bien qu’il se trouvât en plein remaniement ministériel. Au Caire, où se profile le successeur de Hosni Moubarak, en la personne de son fils Jimmy.

Et pendant ce temps, les commandos israéliens déciment littéralement, nuit après nuit, les rangs des chefs terroristes de toutes les mouvances, de quoi faire dire à mes amis dans la sécurité préventive palestinienne que « l’attentat à la gare routière de Tel Aviv devait être considéré comme une péripétie isolée ». Et pendant ce temps, surtout, la population palestinienne, du fait de la démence visionnaire de son chef et du délire de ceux qui la soutiennent encore, perd, jour après jour, l’intérêt du monde, ses dernières sources de revenus et ses bases de négociation. Elle meurt de perdre les effets nécessaires à son existence, car, comme l’a constaté Terjé Larsen en connaissance de cause, la paralysie de nos institutions augmente et l’AP est désormais au bord de la décomposition.



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