21h00, heure de Jérusalem
En butte à ce qu’il faut bien commencer à appeler un début d’insurrection générale contre l’autorité de Yasser Arafat, ce dernier a fait mine d’accepter la condition principale posée par le chef des renseignements égyptiens, Omar Suleiman

En effet, dans un acte désespéré, le Vieux a fait annoncer qu’il allait réduire le nombre des branches de la sécurité de l’Autorité de 12 à 3. Les branches survivantes devraient être la police nationale, la sécurité et le renseignement.

Il y a cependant peu de chances que cette annonce satisfasse les Egyptiens, le Quartette ainsi que les principaux leaders de la politique et les officiers des services de sécurité palestiniens. Cette mesure est en effet et sans objet, sans le transfert du commandement des trois nouveaux départements sécuritaires sous l’autorité unique du Premier ministre.

Le Premier ministre, Ahmed Qoreï, qui, de surcroît, a refusé de revenir sur sa décision de démissionner - que nous vous annoncions, en primeur, en début d’après-midi.

Autre élément qui fait penser à une nouvelle dérobade du chef de l’AP, il a nommé, en catastrophe, son neveu, Moussa Arafat, au poste de chef de la sécurité publique à Gaza, en remplacement de monsieur Abdel Razzek al-Majaideh, dont tout le monde dénonçait l’incapacité patente depuis sa prise de fonctions.

Mais Moussa Arafat est surtout connu pour son opposition sans bornes à Mohamed Dahlan, le champion de la nouvelle coalition internationale. Dès la nouvelle de la promotion du neveu du reclus, j’ai téléphoné à mes amis de l’entourage immédiat de monsieur Dahlan et du commandant démissionnaire de la sécurité préventive à Gaza, Rachid Abou Shbak. Leur réaction, très tranchée, nous fait entrevoir le pire pour les jours à venir : « Arafat cherche la confrontation, la guerre civile, pas la mise en chantier des réformes que nous attendons tous » m’a-t-on déclaré. « Il n’existe aucune chance pour que ce type puisse prendre ses fonctions à Gaza », m’ont assuré les mêmes sources.

Il faut accorder de l’importance à cette mise en garde, d’autant plus que le neveu, en plus d’être l’ennemi juré de Dahlan, est également le haut responsable des tunnels de contrebande de Rafah. Qualité qui aura pour effet assuré d’irriter encore davantage les Israéliens et les Egyptiens contre la personne de Yasser Arafat.

Autre remplacement annoncé, en fin d’après-midi, celui du chef de la police de Gaza, Ghazi Jabali, par Saëb al-Ajez. Là aussi, ceux qui pensaient que le petit raïs allait tenir les engagements qu’il avait pris envers les Brigades Abou al-Rish, devront déchanter. Faute de le traduire en justice, l’entourage d’Arafat a, au contraire, interpellé les responsables israéliens, les ennemis, en plein jour de congé hebdomadaire, pour les prier d’autoriser le départ de Jabali pour l’étranger, dès que possible.

De gros nuages d’été s’amoncèlent à l’horizon de Yasser Arafat, auquel Omar Suleiman avait d’ailleurs prédit un avenir désagréable, au cas où il refuserait d’obtempérer aux injonctions de mise en retraite, formulées par la communauté internationale.

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